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Politique Publié le mercredi 4 mars 2009 | Nord-Sud

Meleu Mathieu (DG de l`INS) : "Je n`ai pas détourné 1 milliard"

•Les employés du siège de l’Ins dénoncent l’accumulation d’arriérés de primes qui ont atteint aujourd’hui 6 mois. Il y aurait également des difficultés pour régler les salaires de février. Qu’en est-il ?

Je voudrais qu’on laisse tomber les histoires de salaires. Il n’y a rien dedans comme fait réel. S’agissant des primes dont ils parlent, je précise bien que cela ne concerne pas les agents et des superviseurs qui sont chargés de l’identification sur le terrain. Il s’agit plutôt des agents qui sont dans l’organigramme que nous avons mis en place au sein même de l’Institut. Donc pour des grands projets comme celui de l’identification en cours, nous avons sollicité certains de ces agents à qui on paye des primes pour leur apport. Mais, compte tenu des difficultés actuelles de trésorerie, le paiement des primes de ces agents n’est plus une priorité. Nous mettons cela au même titre que le paiement de ceux qui nous ont fourni du matériel. Toutes ces dépenses ont été budgétisées et s’inscrivent dans une convention signée avec l’Etat. Pour l’instant, l’Etat n’arrive pas à les payer. La priorité, se sont les dépenses de terrain pour la Rle, notamment les achats de groupes électrogènes, la rémunération des agents recenseurs et tous les autres engagements. Quand nous recevons de l’argent, l’on nous précise que ce sont ces dépenses qu’on doit exécuter en priorité. Lorsque nous recommencerons à fonctionner normalement les primes des agents du siège seront réglées.


•Les retards de paiement sont donc le fait de l’Etat ?

Oui. Si l’on décaissait les fonds à un rythme normal et soutenu, cela n’aurait pas posé de problèmes pour payer toutes les primes. Comme ce n’est pas encore le cas, nous luttons pour l’instant pour que sur le terrain les choses ne se bloquent pas.


•Il semble qu’un trou d’un milliard aurait été découvert dans votre gestion à la Révision des listes électorales (Rle) ?

Les Journalistes ont écrit n’importe quoi. Ils ont écrit que j’ai été débarqué. Mais, comme vous le voyez, je suis là. Ils ont écrit que mon secrétaire général m’a remplacé. Mais, ce dernier est toujours à son poste. Ils ont dit que des agents ont été pris à l’aéroport avec de l’argent que je leur ai donné pour fuir. En avez-vous entendu parler ? Tout cela est un grossier montage.


•Au cours de la rencontre d’hier, qu’avez-vous dit à vos employés ?

J’ai éclairé leurs lanternes. J’ai bien expliqué que c’était faux.


•Vous avez parlé d’erreur d’écriture?

J’ai simplement dit qu’il n’en était rien. C’est tout ! Où est l’argent qui est si beaucoup qu’on va créer un trou d’un milliard. Les gens écrivent n’importe quoi. De toutes les façons, l’Ins est suffisamment ouvert. Il y a des inspecteurs d’Etat dans ce pays. Qu’ils viennent voir. Je n’aime pas ces mensonges. Je connais mon président Laurent Gbagbo. S’il y a bien quelque chose qu’il n’aime pas c’est le fait de prendre de l’argent n’importe comment.


•Il parait que le système Abys qui devrait vous permettre de détecter les doublons dans la liste électorale n’est toujours pas acquis. Vrai ?

Il doit être réceptionné bientôt. Il y a un problème d’argent en vérité. Tout ce qu’on devrait réaliser en terme de matériel est fait. Je peux le dire. Mais, avec Abys il y a un léger retard. Au départ, c’était en 2005 seulement qu’on devrait l’utiliser. Les populations à faire étaient de 5,5 millions. Mais aujourd’hui, les populations à déboulonner tournent autour de 8,5 millions Fcfa. A cause de cet écart important, les Américains qui nous vendent le système ont dit que pour l’extension de sa capacité, il faut acheter également une extension de licence. Pour la première convention que nous avions signée avec eux à l’époque, nous restions leur devoir 250 millions Fcfa. Aujourd’hui, ils demandent 150 millions de plus pour l’extension de la licence d’augmentation de capacité. Donc, nous avons juste un problème d’extension de licence qui sera réglé pour que les ingénieurs viennent lancer le système, le tester et nous le livrer. Nous attendons que l’Etat nous donne l’argent.


•Les agents chargés de l’enrôlement continuent également de se plaindre des retards de paiement des primes.

On fait des efforts. Mais, là encore on tend vers des problèmes, parce qu’on avait prévu de les payer justement fin février. Là, nous sommes en début mars. Là nous pensons aller à l’étranger. Des fonds devraient spécialement venir pour ces opérations à l’étranger. Mais, si ce n’est pas fait, peut-être que nous serons obligés de faire une ponction sur les fonds de ceux d’ici pour aller à l’étranger. Je le crains sincèrement. Je sais aussi que si nous ne les payons pas ils vont bloquer l’opération nationale. Donc, je suis dans un dilemme.


•Quel est réellement le problème au niveau de l’INS pour que les retards de paiement soient si récurrents ?

On n’a pas de trésorerie solide. Tout le monde le sait. Le Premier ministre comme toutes les autres institutions. Tout le monde le sait.


•A combien s’élèvent vos besoins actuels ?

Nos besoins ont été chiffrés et présentés pour paiement. Tout le monde les connaît. On nous a dit qu’il y a des difficultés au Trésor. C’est dommage, mais, c’est vrai. Nous savons que les problèmes du pays sont réels. Ils nous donnent ce qu’ils peuvent et on essaye de faire ce qu’on peut aussi avec cela. Pour ce qui nous concerne dans ce projet de Rle, nous avons présenté un budget de 4 milliards qui est contenu dans une convention signée avec l’Etat. Aujourd’hui ce que l’Etat reste nous devoir pour que l’opération se déroule bien c’est connu et je n’ai pas besoin de le dire ici. Nous avions proposé un plan de décaissement progressif. On attend. Les gens auraient pu nous reprocher quelque chose, si on nous donnait réellement tout ce qu’on nous devait et qu’on avait des problèmes. Ce n’est pas le cas. Il y a des problèmes. L’argent à nous donner doit transiter par Sagem sous forme de convention complémentaire. On nous doit 1,390 milliard Fcfa. Aujourd’hui on n’a reçu que très peu de cette somme. C’est difficile ! Les projecteurs de l’actualité sur moi ne me font pas peur. Je suis tranquille dans ma conscience. Je sais ce que je fais. Vous écrivez que je prends l’argent pour payer les fournisseurs. Ce n’est pas vrai. Mais, en même temps, je pense qu’on devrait remercier ces fournisseurs qui ont accepté au moment où nous avions des problèmes de nous livrer les ordinateurs. Ils ont utilisé leur propre argent et ils nous ont livré 3000 ordinateurs. Nous restons leur devoir plus d’un milliard 200 millions. Dans tous les cas, il faudrait un jour où l’autre régler ces fournisseurs. Ce ne sont tout de même pas des dons qu’ils nous ont faits. Je suis navré devant toutes ces mauvaises interprétations.

Interview réalisée par Djama Stanislas
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