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Société Publié le mercredi 4 mars 2009 | Nuit & Jour

Lutte contre la sorcellerie : Comment Massandjé sauve des familles

L’Afrique reste l’Afrique. C’est-à-dire qu’en cette ère de développement fulgurant des technologies de l’information et de la communication, de mutations profondes des sociétés humaines en général où le Kenyan Barack Obama est devenu le président des Etats-Unis d’Amérique, le pays le plus puissant du monde, et même de l’expérimentation de l’élargissement de l’espace vital des hommes vers la planète Mars, l’Afrique, elle, reste toujours aussi dominée par l’esprit magico-mystique. Sur ce continent donc, on est fermement indifférent à la marche générale de l’humanité sur les boulevards du progrès scientifique, technique et technologique. Ici, ce qui concentre toutes les énergies quotidiennes de la société, c’est la jalousie, l’égoïsme, la concupiscence, la méchanceté, etc. dont la forme achevée est la sorcellerie. Ainsi, sous les tropiques, ne vit-on pas uniquement pour soi-même, mais aussi pour empêcher l’autre de vivre ! En un mot, on ne fait pas que refuser soi-même le progrès, on voue sa vie entière à empêcher l’autre d’y avoir accès et d’en jouir. Comment alors sortir des chaînes de ces mauvais sentiments, de ce jeu maléfique de crocs-en-jambe, qui tirent sans cesse l’homme africain vers les ténèbres et constituent ainsi le principal frein à son épanouissement familial, social, professionnel, sentimental, etc. et, in extenso, au développement de la société?

Massandjé, une réponse à un mal endémique
C’est à cette préoccupation fondamentale dans l’existence de tout Africain que la voyante Massandjé apporte une réponse. Car, contrairement à l’Américain, au Canadien, à l’Européen qui naissent et évoluent dans des sociétés aseptisées de ténèbres depuis plus de 400 ans, sous nos latitudes, c’est tout à fait le contraire. Ici, on naît pieds et mains liés par la sorcellerie ; on mène toute sa vie l’échine pliée par la sorcellerie ; on meurt précipitamment arraché au monde des vivants par la sorcellerie… Et ce cycle dure depuis l’aube de la vie sur ce continent. Sur un tel tableau, Massandjé apparaît bien comme l’une des voies qui permettent à l’Africain de se donner un sort différent. En Côte d’Ivoire dont elle est originaire et où elle demeure, les personnes et les familles qu’elle a arrachées aux liens de la sorcellerie, ne se comptent plus. Certains étaient à l’article de la mort, d’autres étaient atteints de maladies impossibles à diagnostiquer médicalement, d’autres encore, en dépit de leurs diplômes de très haut niveau, n’arrivaient pas à se trouver du travail depuis au moins 10 ans, il y en a qui, malgré leurs très abondants revenus financiers, ne parvenaient pas à épargner le moindre centime, encore moins les engager dans une œuvre constructive, des individus étaient devenus des alcooliques impénitents, des femmes étaient rendues stériles, etc. Toutes ces personnes ont vu leurs sorts changer parce qu’un jour leurs chemins ont croisé celui de Massandjé. Et la renommée de cette voyante qui s’étend aujourd’hui au-delà des frontières de la Côte d’ivoire, atteste bien de ce que son art joui d’un fondement et d’une efficacité incontestables. Massandjé visite chaque année de nombreuses personnes et familles à travers l’Afrique tout entière. Régulièrement, elle se rend en Europe et aux Etats-Unis où elle est sollicitée. Et jamais, aucun de ceux qu’elle visite ainsi n’a eu à se plaindre de son art. Bien au contraire, tous en rendent un témoignage très favorable.

Une réponse africaine à un mal africain
Bien entendu, il se trouve des personnes qui récusent son art. Celles-ci, qui se recrutent majoritairement dans le monde des adeptes des religions révélées, estiment qu’il faut plutôt mettre sa foi uniquement en Dieu et ne remettre son sort qu’entre les seules mains de Celui-ci. Sans nier la validité de cette croyance, l’on ne saurait toutefois nier que l’art de la voyante-exorciste Massandjé soit une réponse bien africaine au mal africain qu’est la sorcellerie. La culture africaine gardant encore toute sa vitalité en dépit des assauts négateurs de l’Occident, d’où la survivance de la sorcellerie dont le pouvoir n’arrête pas de croître, comment rejeter alors celle des solutions que le Grand Architecte de l’univers avait donnée aux Africains pour faire face aux ténèbres et même les vaincre? L’art de Massandjé est, certes, contesté par les adeptes des religions révélées venues du Moyen-Orient (Christianisme et Islam) et les pratiquants des sciences occultes de l’Himalaya, mais il pose une fois de plus la problématique de la place de la culture historique et traditionnelle de l’Afrique face à celles héritées de la colonisation et acquises des échanges avec l’Asie : doit-on également considérer ce continent comme une page blanche à remplir au plan spirituel et religieux ? La réponse est bien évidemment non ! Et elle est d’autant plus vraie que dans la population générale de la Côte d’Ivoire, les croyances et pratiques spirituelles et religieuses traditionnelles restent largement dominantes devant celles venues d’ailleurs. Mieux, nombre de ces religions importées ou leurs adeptes sont abonnés dans la pratique à un syncrétisme qui associe leurs croyances affichées aux rites ancestraux africains. Alors, faut-il contester à dame Massandjé la réponse africaine qu’elle oppose au mal africain qu’est la sorcellerie et qui fait le bonheur de tant de familles et de personnes ici en Côte d’Ivoire et en-dehors ?

Par : Nathanael Beugré
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