La Cour Pénale Internationale (CPI) a délivré hier un mandat d'arrêt contre le président soudanais Omar el-Béchir. Omar El Béchir, pense-t-elle, doit être poursuivi devant sa juridiction pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité. Et ce, contre l’avis de l’Union Africaine (UA) et la ligue arabe. A ces institutions, il faut ajouter toutes les personnalités du continent noir qui ont trouvé cette mesure inopportune. Malgré tout la CPI a fait la sourde oreille. Elle tient à inculper El Béchir, un président encore en fonction. Un président qui dispose donc d’une légitimité dans son pays. Un président qui est issu d’un pays en guerre et qui est la clé de voûte du processus de sortie de crise en cours. Depuis la mort accidentelle de John Garang, ex-leader de la partie sud soudanaise, Béchir trône sur le soudan, même s’il est vrai qu’il y a quelques rébellions ici et là. Mais la réalité du pouvoir est entre ses mains. C’est lui qui distribue les richesses ; c’est lui qui a, en réalité, l’armée la plus puissante dans cette partie du monde.
S’il arrivait quelques malheurs à Béchir comment pourra-t-on éviter le pire au Soudan ? Une inculpation de ce Chef d’Etat serait interprété comme étant le résultat du lobbying des rébellions qui le combattent et il n’est pas exclu que ses partisans se mettent en action.
Qui pourra donc sauver les populations noires soudanaises déjà affaiblies par plusieurs années de guerre ? Comme le disait si bien un officiel de l’UA, la CPI se préoccupe des morts mais il faut bien penser à ceux qui vivent.
Or il faut bien remarquer que depuis quelque temps, le Soudan est plus calme. On y parle même d’élections à organiser. Cette mesure en outre touche à la souveraineté de l’Afrique. C’est un dangereux précédent qui est de juger un président encore en fonction sur ce continent. Cette démarche de la CPI pourrait renforcer le sentiment que les institutions de justice au plan international n’accordent aucune valeur aux autorités africaines. Il faut éviter le deux poids deux mesures.
Les faits reprochés à El Béchir sont peut-être avérés, mais il est nécessaire de juger de l’opportunité de mener une telle action devant aboutir à son inculpation.
Serge Armand Didi
S’il arrivait quelques malheurs à Béchir comment pourra-t-on éviter le pire au Soudan ? Une inculpation de ce Chef d’Etat serait interprété comme étant le résultat du lobbying des rébellions qui le combattent et il n’est pas exclu que ses partisans se mettent en action.
Qui pourra donc sauver les populations noires soudanaises déjà affaiblies par plusieurs années de guerre ? Comme le disait si bien un officiel de l’UA, la CPI se préoccupe des morts mais il faut bien penser à ceux qui vivent.
Or il faut bien remarquer que depuis quelque temps, le Soudan est plus calme. On y parle même d’élections à organiser. Cette mesure en outre touche à la souveraineté de l’Afrique. C’est un dangereux précédent qui est de juger un président encore en fonction sur ce continent. Cette démarche de la CPI pourrait renforcer le sentiment que les institutions de justice au plan international n’accordent aucune valeur aux autorités africaines. Il faut éviter le deux poids deux mesures.
Les faits reprochés à El Béchir sont peut-être avérés, mais il est nécessaire de juger de l’opportunité de mener une telle action devant aboutir à son inculpation.
Serge Armand Didi