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Politique Publié le vendredi 6 mars 2009 | Nord-Sud

Pris à partie par des militants du Pdci - Gnamien Yao se sauve par la fenêtre

Le cadre du Pdci Gnamien Yao, convoqué pour être entendu par le conseil de discipline de son parti, a échappé hier à Cocody à un lynchage des partisans de Bédié.

Traitement de choc. L’audience des cadres du Pdci que les militants désignent sous l’étiquette de ‘‘collabos de Gbagbo » a tourné au vinaigre pour l’ancien ministre Gnamien Yao. Pris à partie, violemment, par le leader de la Jpdci, Kouadio Konan Bertin dit KKB, le conseiller spécial du chef de l’Etat doit son salut à l’ambassadeur du Burkina Faso à Abidjan, Emile Ilboudo qui l’a exfiltré du siège du parti doyen. Le film d’une journée mouvementée.
Il est 9 h hier jeudi, lorsque le gouverneur du district de Yamoussoukro Appolinaire N’Dri pénètre dans l’enceinte de la direction du Pdci Rda à Cocody. La petite foule de militants assise sous les arbres et devant l’entrée principale de la grande salle de réunion ne laisse transparaître le moindre signe de nervosité. Le gouverneur N’Dri, assisté de son ‘‘avocat’’, est conduit dans la salle où l’attendent, sagement, le président du conseil de discipline Noël Némin et son équipe pour son audition. Dans la cour, les commentaires vont bon train. Les échanges tournent autour de l’interview le même jour qu’a accordée, Gnamien Yao à Nord-Sud Quotidien. Dans l’échange avec le journal, l’ancien ministre ne fait pas de cadeau au président du Pdci, Henri Konan Bédié ainsi qu’aux cadres qui se sont mis au service du général Guéi. A 11h, une Peugeot 406 de couleur grise, avec à son bord l’ambassadeur Gnamien Yao, fait son entrée au siège du Pdci. Costume sombre, cravate bleue sur une chemise blanche à rayures, il plaisante avec les militants. « C’est la conférence de Yalta », lance le conseiller spécial de Gbagbo à la vue des nombreux journalistes. Très décontracté, le cadre de l’ancien parti unique fait le tour des bureaux de sa « maison. » Avant de s’installer dans celui réservé à la ministre Amah Téhua. En attendant son audition. KKB, ayant appris l’arrivée de son « frère », fonce tout droit dans le bureau.
-Bonjour Gnamien, dit-il sur un ton ferme. L’ancien ministre des Petites et moyennes entreprises tente de détendre l’atmosphère. Il demande au leader des jeunes du Pdci de l’appeler selon les honneurs dus à un membre du gouvernement, c’est-à-dire M. le ministre.
-Non, je ne peux pas t’appeler M. le ministre. Tu insultes Bédié tout le temps. Il faut arrêter. On t’a convoqué en tant que frère pour qu’on s’entende, réplique sèchement KKB.
-Rectifie d’abord tes propos. Appelle-moi M. le ministre, insiste Gnamien Yao.
-Je ne peux pas t’appeler M. le ministre. Tu es qui ?
Les esprits s’échauffent, les nerfs du président de la Jpdci sont à fleur de peau. Il envoie une gifle avant d’asséner de violents coups au membre du bureau politique de son parti. Comme une drogue, la fièvre belliqueuse contamine les partisans de N’Zuéba qui brûlent d’en découdre avec le pourfendeur de leur champion. La situation devient explosive. Gnamien Yao ne se fait pas prier pour sauter par la fenêtre grandement ouverte pour atterrir dans la cour. KKB le rattrape, le bouscule et l’escorte jusqu’au grand portail du siège, sous le regard médusé de la foule. Un jeune homme qui lui sert de ‘‘body guard’’ à l’ancien ministre a du mal à l’extraire des griffes de ses agresseurs. Dans cette sorte de sauve-qui-peut, l’ambassadeur s’engouffre dans le premier taxi ‘‘woro woro’’ qui passait par là. Dans la panique, Gnamien Yao qui a oublié son dossier d’audition dans la salle, descend quelques mètres plus loin du taxi. Comme un essaim d’abeilles, KKB et ses hommes foncent, à nouveau, sur lui. Le conseiller spécial de Gbagbo doit son salut à l’ambassadeur du Burkina Faso à Abidjan qui, par enchantement, passait par là. SEM Emile Ilboudo exfiltre son collègue à bord de son véhicule. « Vas créer ton parti », lui lance un militant qui ne décolère pas. Loin des échauffourées, le conseil de discipline a entendu le gouverneur Appolinaire N’Dri qui est reparti sans faire de déclaration. Noël Némin s’est dit peiné par le sort réservé à Gnamien Yao. « Ce n’est pas KKB qui l’a convoqué. On ne frappe pas quelqu’un qui vient pour une audition », a regretté le président du conseil de discipline du parti doyen. Avant d’indiquer aux journalistes que N’Zi Paul-David, directeur de cabinet de Gbagbo qui devait être entendu a saisi le conseil par écrit pour s’excuser pour des raisons de service. L’ancien ministre Gnamien Yao qui a réçu la presse après les incidents n’a pas voulu dramatiser la situation.

Jean Roche Kouamé
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