Certains évadés de la Maison d'arrêt et de correction d'Abengourou (MACA) viennent de prolonger leur séjour dans le milieu carcéral. Le dimanche 22 février dernier, lors de l'évasion historique des 98 détenus de ladite prison, 11 d'entre eux ont été appréhendés par la gendarmerie. Ces bandits de grand chemin ont comparu le mercredi 04 février 2009 devant le Tribunal de Première Instance d'Abengourou. Le mobile était identique. Tous étaient en effet poursuivis pour les faits d'évasion. Ceux-ci écopaient avant leur évasion des peines variant entre 1à 20 ans d’emprisonnement. Parmi eux, un Malien, deux Burkinabé et 9 Ivoiriens. Interrogés individuellement à la barre, tous ont avoué que l’opération d’évasion était préparée d'avance. Mais bien avant cette date du 22 février, certains ont révélé à l'audience, qu'une première tentative prévue pour le 14 février avait avorté. Raison avancée, ils ne voulaient pas créer de difficultés au chef de poste ce jour, apprécié pour sa gentillesse envers les détenus. Parmi les repris, deux (02) d'entre eux ont été appréhendés au Ghana. Après leur audition, le parquet présidé par le procureur Koutou Thomas, conformément aux dispositions pénales en la matière, a requis 10 ans d'emprisonnement ferme à l’endroit de chacun des repris. Justifiant son réquisitoire, le procureur a indiqué que ces bandits ne peuvent aucunement bénéficier de circonstances atténuantes. Car dira-t-il dans une salle d'audience pleine à craquer, que ces prévenus sont dangereux pour la société. Le tribunal que présidait le juge Fatiga Amara a été plus clément. Il a prononcé la peine de 5 ans d'emprisonnement ferme pour chacun d'entre eux. A cette nouvelle peine, s'ajoutent les peines initiales qu'ils purgeaient pendant leur détention avant l'évasion. Le public a appris à l’audience que, c'est à travers un téléphone portable que l'opération a pu se préparer depuis l'intérieur de la prison. Les lascars ont affirmé que les occupants de toutes les cellules depuis le dimanche à 5h du matin, étaient informés et prêts par conséquent à agir. Les 87 autres évadés sont encore dans la nature. Pour la transparence des débats, tous les gardes présents à cette audience ont été entendus.
Ernest Famin, correspondant
Ernest Famin, correspondant