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Politique Publié le vendredi 6 mars 2009 | Le Nouveau Réveil

Appelé devant le conseil de discipline du PDCI - Gnamien Yao : "C`est un traitement de choc"

Après avoir échappé à la furia des jeunes du PDCI contre sa personne, hier, à la maison du parti à Cocody, Gnamien Yao a tenu, dans la demi-heure qui a suivi l'incident, tenu une conférence de presse à son domicile.

Je suis un homme aguerri à ces choses. Renseignez-vous bien pour ceux qui me connaissent dans ma carrière. Ce sont des responsabilités qui ont fait ce que je suis, mais j'ai de beaux restes. Au-delà de cela, il faut voir l'histoire politique de la Côte d'Ivoire. Le Président Houphouët-Boigny a combattu dans l'adversité. On a essayé de l'arrêter partout. Quelques fois, c'était dur. Il y a eu des réunions qui ont dégénéré. Et quand on était les dirigeants du mouvement des élèves et étudiants de Côte d'Ivoire, c'était très dur. Donc, je suis un enfant du PDCI-RDA. Ce qui se passe ne m'effraie pas. Maintenant ce que je vais vous dire, c'est qu'on me reproche d'avoir rejoint le camp présidentiel.


Les hommes de Gbagbo au PDCI

Or ceux qui sont membres du conseil de discipline sont, à 90%, dans le camp présidentiel avec moi. Je vous le dis en vérité que 90% sont dans le camp présidentiel. Depuis que j'ai été convoqué, il y a des personnes qui m'ont demandé de ne pas dire le nom de ceux qui prennent l'argent chez Gbagbo, y compris ceux qui m'ont frappé. Je crois que ce qui s'est passé s'explique par le fait qu'ils avaient peur de me regarder dans les deux yeux. Par rapport à l'avenir du parti, aujourd'hui on me reproche de n'être pas Bédiéiste.


On m'avait demandé d'abandonner Bédié en exil

Oui parce que ceux-là sont à 90% ceux qui m'ont demandé d'abandonner Henri Konan Bédié quand il était en exil. Et vous "Le Nouveau Réveil", vous avez tellement de documents relatifs à ces gens-là qui ont encore peur de m'affronter. Je crois que, comme on dit que la peur est un vilain sentiment, c'est la peur de débattre avec moi, authentique successeur de Bédié, qui a fait qu'on m'a blâmé. Sinon, si c'est l'affaire de camp présidentiel, vous-mêmes, vous vivez l'actualité, vous suivez la Côte d'Ivoire, vous savez qu'à Soubré, il y a des gens du camp présidentiel, je ne vais pas tous les citer. A Gagnoa, il y en a. Même à Daloa, à Tanda et autres, nous sommes nombreux dans le camp présidentiel issus du PDCI. Mais le moment va venir où vous les verrez soutenir Laurent Gbagbo. Peut-être que c'est pour cela qu'ils m'ont frappé. Et ça risque de les embarrasser. Donc, je n'avais pas peur en venant à la convocation. Maintenant ce qui s'est passé, vous étiez témoin. Moi je suis arrivé en bon disciple du Président Houphouët-Boigny, on m'a installé dans une salle consignée et le président de la JPDCI est entré, a commencé à me menacer en me saisissant les colles. Ce sont les péripéties de la conquête du pouvoir que les gens amorcent maintenant au niveau du PDCI.


Le début de la guerre de succession à Bédié

Alors ce sont des étapes qui ne vont pas être faciles pour succéder à Bédié. Donc ce qui vient de se produire est dans l'ordre normal. C'est comme des coups francs, des corners, donc je considère que j'ai pris un tacle par derrière. Même si le PDCI me convoque demain, je répondrai présent. Nemin est vraiment toute la désolation de notre génération, il a été garde des sceaux, président du Conseil Constitutionnel, avocat, il a un cabinet d'avocat. Et il ne sait pas que quand on convoque quelqu'un au tribunal, on a le devoir d'assurer sa sécurité. Je crois qu'on a désigné ces gens-là pour rien. Et le Président Houphouët-Boigny est en train de se retourner dans sa tombe. C'est pas nous qui allons lui apprendre son travail de magistrat. Imagine que le ministre Gnamien vienne avec un cargo de policiers, ils vont dire c'est Gbagbo. Vous êtes d'accord avec moi. Cependant je viens en tant que citoyen responsable pour répondre à l'appel d'un père, d'un aîné, de quelqu'un qui a l'art de juger, c'est-à-dire qui sait écouter, qui sait sécuriser… Je suis vraiment déçu. Je remercie l'ambassadeur du Burkina-Faso qui a pu me soustraire du groupe de KKB pour que j'ai la vie sauve. Au moins, je suis vivant aujourd'hui, donc, je remercie l'ambassadeur du Burkina-Faso.


Le président Noël Nemin verse les larmes de crocodile

Ce sont des larmes crocodiles, l'indignation du président Noël Némin. Moi je n'interprète pas. Non ! Nemin n'est pas entré en contact avec moi. Face à vous, il avait des larmes de crocodile, je me permets de le dire. Le ministre Némin Noël, a fait une interview chez vous, dans "Le Repère" pour dire que Gnamien Yao est perdu. Je débarque chez lui les 1er et 2 janvier, je lui dis, monsieur le président, je ne suis pas perdu, je suis là. Niamkey Koffi était là. Séry Bially de Daloa également. Kouabo de Bongouanou aussi. Némin me dit, il me faut un témoin pour qu'on se parle. Donc je dis bon qu'il n'y a pas de problème, donc je retourne chez moi, le jour où tu trouveras un témoin, on se parlera. Mais dans le même temps, Némin me dit : " L'état de Fologo me désole parce que c'est une partie de moi-même ". Némin verse des larmes de crocodile, je suis désolé. C'est lui le chantre du tribalisme. Ce sont eux qui prônent la démocratie tribale. Quand il s'agit de Fologo, ils disent que c'est une partie de moi-même. Mais, vous messieurs, qui de Laurent Dona Fologo et moi, a le plus bénéficié du Parti Démocratique de Côte d'Ivoire ? Alors, voici des gens qui refusent de " boxer dans leur catégorie " et qui disent bon voilà ! C'est le Gnamien-là. Il n'a rien, donc on le convoque. Je dis que Némin Noël n'a fait que verser des larmes de crocodile. Je vous dis que tout se passe dans le cadre de la guerre de succession. Cela veut dire que si le PDCI me convoque, j'irai répondre.


Le souhait de parler en présence du président Bédié

Je ne suis pas quelqu'un qui fuit. Moi, je ne fuis pas parce que j'ai la vérité avec moi. J'irai répondre moi-même. Je veux répondre quand le Président Henri Konan Bédié sera là, pour lui dire, à lui le Président Bédié, qu'après 50 ans de loyaux services rendus au parti, son temps est terminé. Il doit prendre sa retraite. J'allais le lui dire sans crainte, cent fois, parce que ceux qui me jugent aujourd'hui ont finalement eu raison. En 1999 à 2000, quand je leur disais, qu'il fallait défendre Bédié, ils m'ont dit : " Tu ne le connais pas. Tu le regretteras ". Aujourd'hui, je les rejoins. Vous, "Nouveau Réveil", je vais vous emmener les numéros sur le gouvernement des "judas" qui a été fait par vous-mêmes. Mais aujourd'hui, le débat doit se trouver dans ce qu'on appelle les arguments liminaires et les préliminaires. On n'est même pas encore entré dans le fond du débat. Donc ce sont des supputations, quand Mady dit par exemple, que j'ai rejoint le camp présidentiel. Je suis de Dimbokro. Mais chez lui à Saïoua, il y a beaucoup qui sont dans le camp présidentiel, même si on ne le voit pas lui-même de plein fouet. Vous savez de quoi je parle. Mady ne peut pas mettre sa main au feu pour dire qu'il n'est pas du camp présidentiel, dites-le lui.


Les cas d'indiscipline inventoriés

Quand Némin, lui-même, insulte Ouassénan dans les journaux ; des vieillards comme ça qui s'insultent sur la place publique, sont-ils disciplinés ? Est-ce cela la discipline ? C'était dans les journaux qu'on parlait de Némin et de Ouassénan. Moi, je n'ai fait que lire ce qui est écrit dans les journaux. La discipline du parti, quand moi je me lève un matin en tant que secrétaire général adjoint chargé de la communication et que "Le Nouveau Réveil" plaque à sa Une " Gnamien Yao limogé ", vous savez ce que veut dire limogé ? Alors que je n'ai même pas été informé. Rien du tout. C'est cela la discipline du parti ? On ne condamne personne sans l'avoir entendu et jugé. Moi, on me condamne à l'intérieur du parti parce que je n'ai pas d'argent pour le moment. Sinon N'dri Apollinaire est venu ce matin, est-ce qu'il a été frappé ? On l'a reçu convenablement et il s'est expliqué. Moi, c'est un traitement de choc. Est-ce que vous lisez à longueur de journée les déclarations des dirigeants du parti contre ma personne ?


La réciprocité du respect entre individus

Un honneur en vaut un autre. Regardez le président Henri Konan Bédié pour lequel on me frappe. Bédié avait 32 ans quand il était ministre de l'Economie et des Finances dans ce pays. A 46 ans, il était le dauphin du Président Houphouët, après avoir été ministre durant 11 ans. Moi, je n'ai que 49 ans. Et alors ; donc moi, on ne me doit pas de respect à 49 ans et on veut que je respecte quelqu'un que Houphouët a respecté à 32 ans. C'est un paradoxe. Qui sème le vent récolte la tempête. Donc je les attends. J'ai mon honneur, j'ai ma dignité. Vous trouvez normal qu'à longueur de journée, on me traîne dans les journaux ? On met dans les journaux Gnamien Yao, N'dri Apollinaire, N'zi Paul David seront entendus ce matin, alors que je n'ai pas reçu de convocation. Qu'est-ce qu'on fait de mon honneur ? Qu'est-ce qu'on fait de ma dignité ? Moi j'ai dirigé la communication du PDCI, chaque fois que "Le Nouveau Réveil" s'attaque à un dignitaire du parti, j'ai toujours couru chez le Président Bédié pour lui dire que ce n'est pas bon. Il m'a toujours répondu, laisse les journalistes faire leur travail. Et j'ai porté le mal. Donc je sais ce qui est dedans et le président du parti ne peut pas laisser l'un de ses cadres se faire chiffonner à longueur de journée dans les journaux. Il est le président du parti. On l'a élu pour qu'il assume les ombres et les lumières du PDCI. Par exemple, on m'a frappé ce matin, je considère que c'est le Président qui m'a frappé. Je dis je considère, il est le président du parti, nous lui avons accordé notre suffrage pour qu'il préserve notre intégrité physique en tous lieux et en toute circonstance. Et puis messieurs, je ne suis pas allé faire de la provocation ce matin. J'ai reçu une convocation en bonne et due forme signée par le conseil de discipline et / ou le secrétaire général de mon parti. Est-ce que vous pensez qu'une radiation, un blâme ou un avertissement dans l'histoire d'un militant, c'est la fin du militantisme ? Non, je peux être radié aujourd'hui et puis demain devenir président du PDCI…

Propos recueillis par Marc Koffi
Coll : I.Y
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