Après avoir harangué la foule pendant plusieurs années, les « parlements » et « agoras » de Côte d’Ivoire semblent être en perte de vitesse. Les animateurs de ces espaces de la « parole libérée » sont devenus autre chose que des « savants ». Ils sont à présent les bras séculiers de certains opérateurs économiques et hommes politiques. Ceux-ci les instrumentalisent pour régler des comptes personnels. La dernière scène en date est l’opération de sabotage du concert du chanteur Koffi Olomidé. Le 9 février, c’est Nado Clément, le président de la « Sorbonne-Solidarité » qui est monté au créneau pour expliquer que ses éléments vont empêcher le concert de l’artiste qui devait se produire pendant la Saint Valentin à Abidjan. « Nous demandons aux opérateurs économiques d`éviter d`inviter Koffi Olomidé en Côte d’Ivoire, tant qu`il n`a pas réglé ce qui l`oppose à Tapé Jean Martial. On ne doit pas se foutre des Ivoiriens. En tout cas, ce spectacle de Koffi Olomidé n`aura pas lieu. Et cette fois-ci, nous n`allons pas nous laisser berner. Pour commencer, nous irons l`accueillir à l`aéroport », avait menacé le chef des « sorbonnards ». Les raisons de leur opposition au concert du prince de la rumba congolaise était que ce dernier, selon leurs dires, doit 25 millions de francs Cfa à Tapé Jean Martial, un homme d’affaires ivoirien. Celui-ci disent-ils aurait produit un album de l’artiste. En fin janvier, un syndicat du groupe Sodeci-Cie (Ndlr : le Syndicat national des agents de l’énergie) qui voulait se faire entendre par sa direction avait sollicité les muscles des « sorbonnards ». Cela suite à des coupures d’électricité, pour faire croire que l’entreprise avait la possibilité de satisfaire la consommation nationale. Malheureusement, la mayonnaise n’a pas pris. Dans l’affaire opposant Hanny Tchelley à une société de téléphonie cellulaire à propos de la propriété du slogan ‘‘On est ensemble’’, les « sorbonnards » se sont encore fait entendre. Cette fois ce fut en sons discordants. Pendant que le 3ème vice-président et le chargé de communication de la « Sorbonne Solidarité » ont pris fait et cause pour la société de téléphonie, le chef Nado Clément les a rappelés à l’ordre. Que s’est-il passé pour que des « jeunes patriotes » jouent de cacophonie dans une affaire où un des leurs réclamait 1 milliard de francs Cfa à titre de dommages et intérêt ? La nouvelle mission des « parlements » et « agoras » peut apporter un éclairage attendu sur la question.
K.B
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