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Société Publié le vendredi 6 mars 2009 | Nord-Sud

Un faux diplômé à la Sotra

Interpellée sur des cas de fraude par le ministère de l'Education nationale après les examens de fin d'année 2008, la Société de transport abidjanaise (Sotra) décide de contrôler les diplômes de ses travailleurs. La Direction des ressources humaines (Drh) tombe ainsi sur un cas palpable de fraude : l'un de ses comptables, Kaya-Bi François, embauché depuis 3 ans, a présenté un faux diplôme de Brevet d'études supérieures (Bts). Il est interpellé par la Drh sur cette anomalie. « J'ai été surpris par cette remarque », affirme M. Kaya-Bi devant le juge, l'air innocent. « Quelques jours après, le service m'a convoqué pour me demander de démissionner », raconte François à la barre. Il démissionne donc sans résister. Croyant avoir simplement perdu son emploi, l'indélicat est surpris de voir des policiers venir l'arrêter pour faux et usage de faux. Il rejette cette accusation à la barre. Il affirme avoir obtenu son Bts en 2000, après une réclamation. « Tu estimes que ton diplôme est vrai, pourquoi n'as-tu pas fait de réclamation lorsque la Sotra t'a dit de démissionner ?», interroge le juge. Le prévenu affirme avoir mené des démarches sans résultat. Il demeure serein face à toutes les questions du parquet. Jusqu'au moment fatidique où l'avocat de la Sotra lui montre une déclaration qu'il a signée et qui mentionne que François a payé 150.000 Fcfa pour acquérir son diplôme. Le tribunal convaincu de la culpabilité du prévenu l'a condamné à six mois de prison.


Plus de 3 millions de F Cfa et pas de visa

Escroc ou victime ? Domé Lydie, la prévenue, la trentaine, donnait l'air de s'apitoyer sur son sort. Les bras croisés, son sac à main à l'épaule, elle affirme avoir été elle-même roulée. Mais, la plaignante, Mme Gnaoré, ne veut rien comprendre, elle réclame purement et simplement les 3.390 millions de Fcfa que son intermédiaire lui a extorqués. En effet, alors qu'elle est à la recherche de visas pour son mari elle-même et quelques amis, Domé Lydie lui propose ses services. « Vous avez dit à Mme Gnaoré que vous connaissez quelqu'un à la présidence, capable de l'aider à avoir ses visas ?», interroge le juge. Domé reconnaît ces faits. Elle reconnaît également avoir pris de l'argent avec la plaignante. Larmoyante, elle explique que son contact à la présidence avait effectivement promis de lui trouver rapidement des visas. Mais, après avoir pris l'argent, dit-elle, l'homme s'est volatilisé. Ce n'est que plus tard qu'elle apprend qu'il était un imposteur. En tout cas, le juge lui rétorque qu'il est surpris par sa naïveté. « Cela peut arriver à n'importe qui », se défent la prévenue. Domé refuse de reconnaître la somme indiquée par la plaignante et estime à 1 million de Fcfa l'argent qu'elle a collecté. Le président du tribunal se fâche. Le procès se transforme en marchandage. « As-tu les moyens de payer 3,390 millions de Fcfa à Mme Gnaoré, même si je te condamne à 3 mois de prison ? », interroge le juge. Entre deux pleurs, l'accusée plaide qu'elle ne travaille pas mais désigne sa sœur dans la salle qui est venue assister au procès. Celle-ci est appelée à la barre. Elle signale à son tour que des membres de leur famille en Europe arrivent dans les jours prochains semaine et qu'ils pourront les aider. Domé Lydie est mère de deux enfants. Son mari, selon elle, a une condition sociale modeste. Le tribunal se montre clément pour cette naïve et l'envoie pour 3 mois à l'ombre à la Maca.

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