Conseil de discipline du Pdci : Fologo demande à Gnamien Yao de prendre “ses responsabilités”

Invité par les jeunes de Sinématiali réunis au sein du Collectif des jeunes du département de Sinématiali (Cjedsi) en vue de le remercier et l’honorer pour toutes les actions sociales, humaines et de développement à l’endroit de Sinématiali et ses fils, Laurent Dona-Fologo n’a pas manqué d’éclairer la lanterne politique de ses amis d’hier et ses détracteurs en leur administrant une magistrale leçon de «real politik».


Pour coller à l’actualité, il s’est prononcé sur le cas Gnamien Yao qui s’est fait tabasser par les «loubards, les nouveaux militants du Pdci-Rda», son ancien parti. Il a conseillé à celui-ci de «cesser de rêver» et de prendre «ses responsabilités» devant l’histoire. «Le temps est venu, a-t-il dit, de faire une fois pour toutes le bon choix avec courage politique et détermination. La Côte d’Ivoire a tant besoin d’un esprit aussi brillant que celui de notre frère Gnamien Yao». Car, a-t-il expliqué, «le parti de Houphouet- Boigny n’est plus celui que nous avons connu. Il n’a plus le même contenu. Ce parti a tourné le dos au dialogue, à la tolérance, à l’amour et à la fraternité. Ceux qui y sont aujourd’hui ne portent que l’habit mais l’intérieur est complètement différent». Il le dit avec beaucoup de fermeté d’autant que lui-même et ses amis en ont fait l’amère expérience au dernier congrès et ils en ont «tiré toutes les conséquences» et pris leurs «responsabilités devant l’histoire».

A propos de sa collaboration avec le Président Laurent Gbagbo, il a enseigné à ses amis d’hier, à ses détracteurs et «nostalgiques attardés» que «la période de Houphouet-Boigny est terminée». Et pour l’avoir compris en tant que disciple de Houphouet qui lui a enseigné que «la politique, c’est la saine appréciation de la vérité bonne ou mauvaise» et qu’ «on ne se battait pas au chevet d’une mère malade», il a «refusé de suivre ceux qui se sont mis à se battre pour le pouvoir pour sauver la Côte d’Ivoire malade».

Dans ce contexte de mondialisation, il a aussi conseillé aux Ivoiriens de se montrer plus réalistes en comprenant surtout que dans un contexte de démocratie, «le dernier mot revient toujours au peuple». Car, a-t-il argué, «c’est le peuple qui met un chef au pouvoir. Les gens doivent savoir qu’aujourd’hui, dans le peuple de Côte d’Ivoire, l’électorat est à 60 % composé de jeunes de 18 à 45 ans. C’est la génération Laurent Gbagbo. C’est pourquoi, ils ne réussissent pas à le faire partir. (…) Les jeunes qui ont 30 ans aujourd’hui, n’avaient que 15 ans lors du rappel à Dieu de Houphouet-Boigny. Cela veut dire qu’ils ne l’ont pas vraiment connu. C’est pourquoi, ils peinent à le vendre à cette génération. Lorsque les gens de ma génération entendent la voix de Houphouet, ils ont la chair de poule mais nos enfants n’ont pas connu sa voix nasillarde. Croire alors qu’en se réclamant de son nom, toutes les urnes seront ouvertes, est une grave erreur. Chaque époque a ses réalités. La période de Houphouet est terminée. Rendons hommage au président Houphouet mais travaillons avec les matériaux et les réalités de notre temps, le temps de Laurent Gbagbo».

Il a donc rendu un vibrant hommage à Laurent Gbgagbo, «cet adversaire politique d’hier, cet habitué de la Maca et de toutes les brimades» quand le Pdci était encore aux affaires; «cet homme libre, indépendant qui sait dire non sans mettre entre parenthèses les exigences de la real politik pour poursuivre le développement de la Côte d’Ivoire». C’est «cet insoumis qui refuse d’être un béni oui oui» qui est «le vrai successeur du père du Rda.» Houphouet et Gbagbo sont «deux grands libérateurs pour qui seul le contexte ou les réalités de chaque époque changent.»




Martial Niangoran
Correspondant régional