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Art et Culture Publié le mardi 10 mars 2009 | Stars Tonnerre Magazine

Douk Saga, Billy Billy…Armand Obou - La paix par la culture

Billy Billy et le Burida (le Bureau ivoirien des droits d’auteurs) ont fait la paix des braves. Nous sommes les premiers à ne pas être surpris par ce dénouement heureux. Parce que notre combat était juste et nous écrivions, dans Stars Tonnerre Magazine No 10, du mardi 27 janvier au lundi 02 février 2009, et je cite : « (…) Le Burida qui est dirigé par un garçon sérieux, Armand Obou, une référence dans le monde des médias en Côte d’Ivoire, le Burida donc, devrait réviser sa position. Parce que Billy Billy n’est pas grossier. Non, il ne l’est pas. Et si une partie de la Côte d’Ivoire rit aux éclats, parce que reconnaissant la justesse de son combat, nos amis du Burida n’ont pas le droit (un beau jeu de mots) de se boucher les oreilles. Car derrière les « Gnini-Gnono », se trouve un peuple qui refuse de déprimer. ».
Nous ne sommes donc pas surpris, pour plusieurs raisons. Mais la plus fondamentale d’entre elles, concerne l’esprit même de l’œuvre qui a valu les différents prix décernés au jeune artiste, lors de la cérémonie des « Haut de Gamme ». Il s’agit de l’esprit qui forge la conscience collective d’un peuple, face aux difficultés de tous ordres. Et c’est cet esprit là que certains zélés, aux antipodes de la pensée plurielle, ont voulu piétiner, sans vergogne.
Nous disons qu’il n y a pas une règle établie dans la dénonciation d’un état de fait, la piraterie des œuvres musicales, ou la torture morale due aux effets collatéraux de la guerre. Le message peut, certes, être brutal, mais sa valeur thérapeutique n’en n’est pas moins de choque. Et la Côte d’Ivoire peut être fière de ses messagers culturels, de la nouvelle génération. De Douk Saga à Billy Billy, en passant par Garba 50 et autres, chaque Ivoirien devrait réécouter les œuvres de ces « gamins ». Qui, faut-il le rappeler aux thuriféraires, ne sont pas sortis du néant. Bien au contraire.
Nous étions aux tristes heures de la crise armée en Côte d’Ivoire, en 2002- 2003-2004. Le dialogue dans le respect des interlocuteurs et la recherche du compromis, avaient fait place à la loi du plus fort, au campement sur des positions tranchées, sans écoute active des attentes de « l’autre ». La poursuite du bien commun avait cédé le pas à une recherche de l’avantage partisan, individuel. La discrétion, le devoir de réserve et la modestie sont de valeurs qui étaient balayées par un besoin obsessionnel de communication médiatique et un étalage d’arrogance sans précédent.
Triste tableau, n’est ce pas, que celui que la Côte-d’Ivoire présentait, honteusement à la face du monde. Ce, jusqu’en 2006. Année qui allait voir le deuxième report des élections présidentielles après celui d’octobre 2005, avec toutes les menaces inacceptables tant externes qu’internes, dans une atmosphère délétère où chacun des acteurs donnait des leçons aux autres par l’intermédiaire des médias, sans se remettre un seul instant en question.
C’est dans cette « galère » que la vague déferlante du Coupé Décalé, et de ses riches démembrements rythmiques, a inondé la scène musicale ivoirienne. Dont les messagers, Douk Saga, Garba 50, Billy Billy et les autres, dis ai-je, sans le vouloir à fortiori, ont permis de defocaliser l’ardeur guerrière de la population. Surtout celle de nos campagnes, c’est-à-dire plus de la moitié de cette population, grâce à un travail de fond de la RTI. Pour un exercice inespéré de solidarité et de rapprochement autour du petit écran (canal par lequel les uns et les autres se « piquaient ») grâce à des émissions itinérantes de divertissement. Sans oublier, bien évidemment, le travail colossal des humoristes comme Adama Dahico, Gbi de Fer et bien d’autres.
Oui, en mettant fin au bras de fer, Armand Obou montre qu’il demeure un sage. Lui qui a compris que ces jeunes là ont permis, par leur art, d’amoindrir l’impact pschycologique des effets de la guerre sur la population.Donc de permettre à la Côte d’Ivoire de se guérir, à ses enfants de tourner dos à la haine. Donc de se donner la paix par la culture, par la musique et par l’humour. Ces jeunes messagers là, à défaut de les célébrer, on ne les humilie pas. Merci au Burida. Merci à Armand Obou.

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