Les lampions se sont éteints sur le premier championnat d’Afrique des nations de football. A l’heure du bilan, les fortunes sont naturellement diverses. Les congolais de la RDC ont dansé le Domolo devant des ghanéens assommés par leur défaut en finale (2-0). Le Sénégal nourrit encore des regrets pour cette troisième place perdu face à la Zambie. Que dire de la Tanzanie qui n’arrive toujours pas à s’expliquer comment elle a pu passer à côté de la qualification dans ce troisième match face au Chipolopolo à Bouaké. Pour le reste, ce CHAN est vite à oublier. Le Zimbabwe aurait certainement pu faire mieux. Tout comme la Libye. Ce qui est loin d’être le cas pour les Eléphants de Côte d’Ivoire. Eux qui ont été plus que catastrophiques dans cette compétition. Voila pourquoi, malgré la bonne organisation, le bon niveau de jeu et un public acceptable (surtout à Bouaké), il faut s’arrêter sur la prestation des pachydermes pour décortiquer ce qui n’a pas marché et le pourquoi de cette débâcle.
Anouma, responsable
ou coupable ?
La débâcle des Eléphants ne finit pas de faire couler encre et salive. Les Ivoiriens veulent comprendre comment et pourquoi leur équipe a pu être aussi minable à domicile dans ce CHAN. Et naturellement, tous les regards se tournent vers le patron du football ivoirien. A juste titre d’ailleurs. Car en plus d’être le président de la fédération ivoirienne de football, Jacques Anouma était le patron du comité d’organisation du CHAN. Ce qui veut dire qu’il en connaissait les enjeux non seulement organisationnels mais également sportifs.
L’équipe ivoirienne est apparue à cette compétition visiblement très courte physiquement. Toute chose qui est du au manque de compétition des joueurs locaux. La faute à la fin tardive du championnat national. Initialement prévue pour fin septembre, la ligue 1 n’a pris fin qu’en fin novembre. Ce qui n’a pas laissé la possibilité à la ligue professionnelle de démarrer la saison avant le début du CHAN. Ce retard de la FIF a couté cher à la formation ivoirienne.
Le problème physique rencontré par les joueurs de Kouadio Georges est également du à une mauvaise préparation. Le technicien ivoirien lui-même a concocté un programme de préparation. Ce programme a été validé par la FIF. Et c’est en cela que Jacques Anouma peut se reprocher de n’avoir pas été très regardant sur ce programme qui a tout point de vue était un peu juste, tiré par les cheveux et loin de donner des résultats. Et pour finir, tout ce qui a pu faire Kouadio Georges et ses joueurs est imputable à Anouma. Car c’est bien lui le président de la FIF et c’est lui qui a employé l’entraîneur. Les résultats de ce dernier sont de facto ceux de son employeur. Même si celui-ci a mis tous les moyens à la disposition de son entraineur. C’est ce qu’on appelle la responsabilité administrative.
Au total, Jacques Anouma et la FIF ont leur part de responsabilité dans cette sortie de route des Eléphants. Même si le patron du football ivoirien n’est pas coupable, il n’en est pas moins responsable. C’est certainement ce qui l’a emmené à demander pardon aux Ivoiriens et, surtout à assumer l’échec de l’équipe de Kouadio Georges.
Kouadio Georges,
totalement hors jeu
Le président Anouma aura de bonnes raisons de convoquer son entraineur et l’entendre sur ce qui a pris la forme d’une humiliation nationale. Le Chef de l’Etat lui-même a annoncé qu’après le départ des Etrangers, il serait opportun de comprendre ce qui s’est passé. Mais les puristes ont déjà leur idée sur la question. L’entraineur des Eléphants, Kouadio Georges le sait lui-même. Lui et son groupe n’étaient pas à la hauteur de l’événement et ils ont plus que déçu. Le technicien ivoirien est coupable au moins à trois titres.
D’abord la forme affichée par les poulains de celui qu’on présente comme l’un des meilleurs entraineurs ivoiriens de l’heure a achevé de convaincre sur la mauvaise qualité de la préparation des Eléphants. Que ça soit face à la Zambie ou face à la Tanzanie, Georges a présenté une équipe essoufflé et sans arguments physiques. Ce qui dénote de la préparation des pachydermes. Ces derniers n’ont pas bénéficié d’une longue préparation. Les joueurs étant restés en club pour finir les différents championnats. Et le Programme de Kouadio Georges n’a pas tenu compte de cette donne. Sinon comment comprendre que les Ivoiriens n’entament véritablement leur préparation qu’un mois avant le coup d’envoi ? Tout en sachant que les joueurs étaient à l’arrêt depuis un mois. Et come si cela ne suffisait, le technicien ivoirien a cru bon de déplacer son groupe au Bénin pour on ne sait quelle raison. Ce déplacement a eu pour conséquence d’alourdir davantage les joueurs ivoiriens au moment où les adversaires venaient s’acclimater en Côte d’Ivoire. Le périple béninois était d’autant plus inutile qu’à Cotonou, les Eléphants n’ont livré qu’un seul petit match amical contre un club qui s’est d’ailleurs soldé par un nul (2-2). De toute évidence, Georges a mal goupillé sa préparation. A-t-il sous-estimé cette compétition ?
Ensuite le technicien a péché dans la sélection des joueurs. Car il est clair qu’il y avait de place dans cette équipe pour des garçons qui ont bien animé les championnats respectifs de la FIF. Quand on est pris par le temps pour monter une équipe nationale, on s’appuie nécessairement sur un ou deux clubs pour rapidement asseoir un groupe. Chose que Georges n’a pas compris. Il s’est entêté à convoquer des joueurs d’horizons aussi diverses que leur talent. Le temps étant court, la mayonnaise n’a pas pris. Sinon au fil des rencontres, on a senti cette équipe monter en puissance. Il aurait fallu qu’il s’appuie sur l’Africa et l’Asec. Le champion et son dauphin lui auraient vite assuré une cohésion. Dans le groupe de Kouadio Georges, il a manqué des joueurs mûrs et de véritables patrons aguerris aux matchs à pression. Les Djedjed Landry, Kouassi Martial, Sanogo Sékou, Peter, Otro Gnakabi et surtout des juniors fraichement rentrés de Kigali (où ils ont participé à la CAN des U20) ont été royalement oubliés. Et le résultat ne s’est pas fait attendre.
Enfin, le coaching de Kouadio Georges a dû laisser beaucoup sur leur faim. Parce que si physiquement les Ivoiriens n’étaient pas à même de rivaliser avec leurs adversaires, tactiquement, Georges n’est jamais parvenu à construire un projet de jeu cohérent. Comment le pouvait-il ? À chaque match, il changeait son Onze entrant. Démontrant clairement qu’il maitrisait très peu son groupe ou qu’il n’avait pas une équipe type. Et c’est son collègue qui l’a si bien traduit. « On a battu la Côte d’Ivoire parce que c’était l’équipe la plus faible de ce championnat », ironisait Hervé Renard, l’entraineur de la Zambie.
Au total, le Kouadio Georges du CHAN tranchait considérablement avec celui que les ivoiriens avaient l’habitude de voir. Soit l’homme s’est laissé griser par ses succès zonaux. Soit l’homme a montré ses vraies limites sur une compétition de grande envergure.
Ivoiriens,
mauvais supporters
On ne se lève pas un matin pour crier sur tous les toits que l’enfant qu’on a abandonné dans la rue est mal élevé. Et pourtant c’est ce que semble vouloir le public ivoirien. Après avoir abandonné le football ivoirien toutes ses années, ces supporteurs se réveillent en sursaut et veulent que leurs joueurs, qu’ils ont abandonné et dont ils ne savent rien soient les plus grands et les plus beaux. Le championnat ivoirien se joue devant des gradins vides. La grande majorité des joueurs de Kouadio Georges n’ont jamais joué devant 1000 personnes. Et subitement, ils se retrouvent devant 40.000 personnes. Naturellement, au lieu d’être un atout, le public devient une pression supplémentaire à gérer. Si ce n’est un obstacle. A l’heure du bilan, il faut que les supporteurs comprennent qu’ils doivent s’approprier leur football et non attendre le CHAN ou la CAN pour donner de la voix ou se lancer dans les diatribes. Même ce chan a été boycotté en partie. Dans l’ensemble et surtout à Abidjan, le public a boudé le CHAN. Il est vrai que la première journée et la finale ont connu une affluence notable, mais ces deux journées étaient gracieusement offertes par le président Gbagbo. Les journées sans l’équipe nationale de Côte d’Ivoire ont été disputées devant des gradins vides. Même le match de classement, dont l’entrée était gratuite, n’a enregistré qu’une poignée de supporteurs. La mobilisation a été de loin la fausse note de ce CHAN après la déconvenue des pachydermes. Les supporteurs d’Abidjan ne se sont pas vraiment mobilisés pour cette compétition. Et cela ne saurait s’expliquer par l’élimination des Eléphants. Bouaké qui a battu les records d’affluence n’a pas attendu le match des poulains de Kouadio Georges.
Koné Lassiné
Anouma, responsable
ou coupable ?
La débâcle des Eléphants ne finit pas de faire couler encre et salive. Les Ivoiriens veulent comprendre comment et pourquoi leur équipe a pu être aussi minable à domicile dans ce CHAN. Et naturellement, tous les regards se tournent vers le patron du football ivoirien. A juste titre d’ailleurs. Car en plus d’être le président de la fédération ivoirienne de football, Jacques Anouma était le patron du comité d’organisation du CHAN. Ce qui veut dire qu’il en connaissait les enjeux non seulement organisationnels mais également sportifs.
L’équipe ivoirienne est apparue à cette compétition visiblement très courte physiquement. Toute chose qui est du au manque de compétition des joueurs locaux. La faute à la fin tardive du championnat national. Initialement prévue pour fin septembre, la ligue 1 n’a pris fin qu’en fin novembre. Ce qui n’a pas laissé la possibilité à la ligue professionnelle de démarrer la saison avant le début du CHAN. Ce retard de la FIF a couté cher à la formation ivoirienne.
Le problème physique rencontré par les joueurs de Kouadio Georges est également du à une mauvaise préparation. Le technicien ivoirien lui-même a concocté un programme de préparation. Ce programme a été validé par la FIF. Et c’est en cela que Jacques Anouma peut se reprocher de n’avoir pas été très regardant sur ce programme qui a tout point de vue était un peu juste, tiré par les cheveux et loin de donner des résultats. Et pour finir, tout ce qui a pu faire Kouadio Georges et ses joueurs est imputable à Anouma. Car c’est bien lui le président de la FIF et c’est lui qui a employé l’entraîneur. Les résultats de ce dernier sont de facto ceux de son employeur. Même si celui-ci a mis tous les moyens à la disposition de son entraineur. C’est ce qu’on appelle la responsabilité administrative.
Au total, Jacques Anouma et la FIF ont leur part de responsabilité dans cette sortie de route des Eléphants. Même si le patron du football ivoirien n’est pas coupable, il n’en est pas moins responsable. C’est certainement ce qui l’a emmené à demander pardon aux Ivoiriens et, surtout à assumer l’échec de l’équipe de Kouadio Georges.
Kouadio Georges,
totalement hors jeu
Le président Anouma aura de bonnes raisons de convoquer son entraineur et l’entendre sur ce qui a pris la forme d’une humiliation nationale. Le Chef de l’Etat lui-même a annoncé qu’après le départ des Etrangers, il serait opportun de comprendre ce qui s’est passé. Mais les puristes ont déjà leur idée sur la question. L’entraineur des Eléphants, Kouadio Georges le sait lui-même. Lui et son groupe n’étaient pas à la hauteur de l’événement et ils ont plus que déçu. Le technicien ivoirien est coupable au moins à trois titres.
D’abord la forme affichée par les poulains de celui qu’on présente comme l’un des meilleurs entraineurs ivoiriens de l’heure a achevé de convaincre sur la mauvaise qualité de la préparation des Eléphants. Que ça soit face à la Zambie ou face à la Tanzanie, Georges a présenté une équipe essoufflé et sans arguments physiques. Ce qui dénote de la préparation des pachydermes. Ces derniers n’ont pas bénéficié d’une longue préparation. Les joueurs étant restés en club pour finir les différents championnats. Et le Programme de Kouadio Georges n’a pas tenu compte de cette donne. Sinon comment comprendre que les Ivoiriens n’entament véritablement leur préparation qu’un mois avant le coup d’envoi ? Tout en sachant que les joueurs étaient à l’arrêt depuis un mois. Et come si cela ne suffisait, le technicien ivoirien a cru bon de déplacer son groupe au Bénin pour on ne sait quelle raison. Ce déplacement a eu pour conséquence d’alourdir davantage les joueurs ivoiriens au moment où les adversaires venaient s’acclimater en Côte d’Ivoire. Le périple béninois était d’autant plus inutile qu’à Cotonou, les Eléphants n’ont livré qu’un seul petit match amical contre un club qui s’est d’ailleurs soldé par un nul (2-2). De toute évidence, Georges a mal goupillé sa préparation. A-t-il sous-estimé cette compétition ?
Ensuite le technicien a péché dans la sélection des joueurs. Car il est clair qu’il y avait de place dans cette équipe pour des garçons qui ont bien animé les championnats respectifs de la FIF. Quand on est pris par le temps pour monter une équipe nationale, on s’appuie nécessairement sur un ou deux clubs pour rapidement asseoir un groupe. Chose que Georges n’a pas compris. Il s’est entêté à convoquer des joueurs d’horizons aussi diverses que leur talent. Le temps étant court, la mayonnaise n’a pas pris. Sinon au fil des rencontres, on a senti cette équipe monter en puissance. Il aurait fallu qu’il s’appuie sur l’Africa et l’Asec. Le champion et son dauphin lui auraient vite assuré une cohésion. Dans le groupe de Kouadio Georges, il a manqué des joueurs mûrs et de véritables patrons aguerris aux matchs à pression. Les Djedjed Landry, Kouassi Martial, Sanogo Sékou, Peter, Otro Gnakabi et surtout des juniors fraichement rentrés de Kigali (où ils ont participé à la CAN des U20) ont été royalement oubliés. Et le résultat ne s’est pas fait attendre.
Enfin, le coaching de Kouadio Georges a dû laisser beaucoup sur leur faim. Parce que si physiquement les Ivoiriens n’étaient pas à même de rivaliser avec leurs adversaires, tactiquement, Georges n’est jamais parvenu à construire un projet de jeu cohérent. Comment le pouvait-il ? À chaque match, il changeait son Onze entrant. Démontrant clairement qu’il maitrisait très peu son groupe ou qu’il n’avait pas une équipe type. Et c’est son collègue qui l’a si bien traduit. « On a battu la Côte d’Ivoire parce que c’était l’équipe la plus faible de ce championnat », ironisait Hervé Renard, l’entraineur de la Zambie.
Au total, le Kouadio Georges du CHAN tranchait considérablement avec celui que les ivoiriens avaient l’habitude de voir. Soit l’homme s’est laissé griser par ses succès zonaux. Soit l’homme a montré ses vraies limites sur une compétition de grande envergure.
Ivoiriens,
mauvais supporters
On ne se lève pas un matin pour crier sur tous les toits que l’enfant qu’on a abandonné dans la rue est mal élevé. Et pourtant c’est ce que semble vouloir le public ivoirien. Après avoir abandonné le football ivoirien toutes ses années, ces supporteurs se réveillent en sursaut et veulent que leurs joueurs, qu’ils ont abandonné et dont ils ne savent rien soient les plus grands et les plus beaux. Le championnat ivoirien se joue devant des gradins vides. La grande majorité des joueurs de Kouadio Georges n’ont jamais joué devant 1000 personnes. Et subitement, ils se retrouvent devant 40.000 personnes. Naturellement, au lieu d’être un atout, le public devient une pression supplémentaire à gérer. Si ce n’est un obstacle. A l’heure du bilan, il faut que les supporteurs comprennent qu’ils doivent s’approprier leur football et non attendre le CHAN ou la CAN pour donner de la voix ou se lancer dans les diatribes. Même ce chan a été boycotté en partie. Dans l’ensemble et surtout à Abidjan, le public a boudé le CHAN. Il est vrai que la première journée et la finale ont connu une affluence notable, mais ces deux journées étaient gracieusement offertes par le président Gbagbo. Les journées sans l’équipe nationale de Côte d’Ivoire ont été disputées devant des gradins vides. Même le match de classement, dont l’entrée était gratuite, n’a enregistré qu’une poignée de supporteurs. La mobilisation a été de loin la fausse note de ce CHAN après la déconvenue des pachydermes. Les supporteurs d’Abidjan ne se sont pas vraiment mobilisés pour cette compétition. Et cela ne saurait s’expliquer par l’élimination des Eléphants. Bouaké qui a battu les records d’affluence n’a pas attendu le match des poulains de Kouadio Georges.
Koné Lassiné