La conférence internationale de haut niveau sur l’impact de la crise financière sur l’Afrique qui réunit 300 participants autour du thème, «Changer : nouveaux défis et nouveaux partenariats pour la croissance en Afrique» s’est ouverte hier à Dar Es-Salaam, en Tanzanie, à l’auditorium de la Banque centrale du pays. Pour le Président tanzanien, Jakaya Kikwete, face aux menaces que font planer la crise financière et la récession économique sur le développement des pays africains qui a pourtant suscité, ces dix dernières années, un réel espoir, «cette conférence offre l’unique opportunité d’envoyer un message fort au groupe des vingt pays (G20) qui se réunira le 2 avril prochain à Londres. Pour faire savoir la perception africaine et la façon dont les Africains pensent que la communauté internationale pourra efficacement endiguer les effets néfastes de la présente crise». Parce que la vision de l’Afrique ne devrait être ignorée au prochain sommet du G20. Comme l’a dit également l’ancien SG de l’Onu, Kofi Annan, l’Afrique doit être partie prenante à la solution à la crise mondiale. C’est d’ailleurs l’un des buts de ces assises de Dar Es-Salaam, à savoir convenir des diagnostics et solutions pertinents qui donneront un contenu structuré et précis au message africain. Message dont le directeur général du Fmi, Dominique Strauss-Kahn, s’est dit, d’ores et déjà, porteur au sommet du G20. Dans son discours d’ouverture tout comme au cours des débats qui ont marqué la première session plénière de la Conférence axée sur la problématique de la confirmation des succès face à la crise financière mondiale et les projections prospectives, Strauss-Kahan, a insisté sur la nécessité d’aider les Africains à maintenir la dynamique de la croissance et à préserver et/ou développer leurs infrastructures économiques notamment. «Nous devons convaincre d’accroître l’aide au développement en faveur des pays africains». Réfutant au passage l’idée selon laquelle, attendre de l’aide des pays développés ressemble à une sorte de mendicité des Africains. «Ce n’est pas mendier que de demander aux pays développés qui ont créé la crise actuelle d’aider les Africains qui en pâtissent, qui souffrent de ses effets pervers», a-t-il soutenu. Sans écarter des actions endogènes comme le souhaitent des participants «Pour que le monde nous prenne au sérieux, il faut que nous lui présentions ce que nous faisons nous-mêmes», a recommandé un participant zambien. Cela dit, dans ce contexte mondial marqué par la crise et ses nombreuses conséquences, les Africains optent pour un partenariat renforcé entre l’Afrique et le Fmi. Cette option transparaît clairement dans la déclaration des ministres des Finances et des gouverneurs des Banques centrales des pays africains, lue par le ministre ivoirien de l’Economie et des Finances, Charles Koffi Diby. Dans l’analyse qu’ils ont faite de la situation, les ministres des Finances notent que la crise financière a provoqué la contraction de l’activité économique et de la croissance. «Nos pays sont confrontés à un risque d’inversion des progrès économiques et des efforts de stabilisation durement acquis, ainsi qu’à de possibles tensions sociales et politiques», a déclaré le ministre Diby au nom de ses pairs. Pour ces ministres, dans cette situation, quatre actions prioritaires se dégagent:
Premièrement, le renforcement du rôle de surveillance du Fmi. Lequel passe par l’affinement de ses outils d’analyse de la stabilité financière et des risques de contagion entre les pays. Et ce, en adoptant une approche structurée du rôle des interventions de politiques gouvernementales et en se dotant d’une capacité interne suffisante pour apporter une réponse adéquate et impartiale à des besoins en évolution. Le Fonds est également invité à mettre en place un cadre adéquat de régulation du secteur financier. Deuxièmement, l’allègement de la dette. Ici, les ministres des Finances exhortent le Fmi à assurer le leadership d’une étude des possibilités d’allègement complémentaire de la dette au regard du niveau d’endettement encore élevé et préoccupant de bon nombre de pays africains. Même s’ils reconnaissent que l’Initiative en faveur des pays pauvres très endettés (Ppte) et l’Initiative d’allègement de la dette multilatérale (Iadm) ont considérablement contribué à baisser le fardeau de cette dette dans bien de ces pays. «S’il est vrai que le Fmi a joué un rôle de pionnier dans le processus d’allègement de la dette, nous l’invitons à poursuivre les efforts visant à encourager le Club de Paris et les créanciers officiels bilatéraux et multilatéraux à accroître le niveau d’allègement de la dette auquel ils consentent», a dit le ministre ivoirien de l’Economie et des Finances. Troisièmement, l’aménagement d’un espace budgétaire et le renforcement de financements non concessionnels s’avèrent indispensables en vue d’accroître des investissements productifs qui sont générateurs d’emplois et de richesses. Enfin, quatrièmement, le partenariat renforcé entre l’Afrique et le Fmi est fortement souhaité. Parce que jouissant d’un mandat qui englobe la stabilité macro financière, les ministres estiment que le Fmi est à même de susciter, promouvoir et coordonner des réponses nationales et multilatérales appropriées à la crise actuelle. Même si au plan de la gouvernance, des efforts restent à faire pour assurer une efficacité de ses actions et une légitimité.
A l’ouverture de cette conférence ponctuée de conférences de presse, l’Afrique s’est félicitée, par la voix du ministre Charles Koffi Diby, de la décision du Fmi de désigner un prochainement un deuxième administrateur suppléant au sein des bureaux des administrateurs représentant l’Afrique subsaharienne dans le cadre de la réforme de ses instances.
Gooré Bi Hué
Envoyé spécial à Dar-Es-Salaam
Premièrement, le renforcement du rôle de surveillance du Fmi. Lequel passe par l’affinement de ses outils d’analyse de la stabilité financière et des risques de contagion entre les pays. Et ce, en adoptant une approche structurée du rôle des interventions de politiques gouvernementales et en se dotant d’une capacité interne suffisante pour apporter une réponse adéquate et impartiale à des besoins en évolution. Le Fonds est également invité à mettre en place un cadre adéquat de régulation du secteur financier. Deuxièmement, l’allègement de la dette. Ici, les ministres des Finances exhortent le Fmi à assurer le leadership d’une étude des possibilités d’allègement complémentaire de la dette au regard du niveau d’endettement encore élevé et préoccupant de bon nombre de pays africains. Même s’ils reconnaissent que l’Initiative en faveur des pays pauvres très endettés (Ppte) et l’Initiative d’allègement de la dette multilatérale (Iadm) ont considérablement contribué à baisser le fardeau de cette dette dans bien de ces pays. «S’il est vrai que le Fmi a joué un rôle de pionnier dans le processus d’allègement de la dette, nous l’invitons à poursuivre les efforts visant à encourager le Club de Paris et les créanciers officiels bilatéraux et multilatéraux à accroître le niveau d’allègement de la dette auquel ils consentent», a dit le ministre ivoirien de l’Economie et des Finances. Troisièmement, l’aménagement d’un espace budgétaire et le renforcement de financements non concessionnels s’avèrent indispensables en vue d’accroître des investissements productifs qui sont générateurs d’emplois et de richesses. Enfin, quatrièmement, le partenariat renforcé entre l’Afrique et le Fmi est fortement souhaité. Parce que jouissant d’un mandat qui englobe la stabilité macro financière, les ministres estiment que le Fmi est à même de susciter, promouvoir et coordonner des réponses nationales et multilatérales appropriées à la crise actuelle. Même si au plan de la gouvernance, des efforts restent à faire pour assurer une efficacité de ses actions et une légitimité.
A l’ouverture de cette conférence ponctuée de conférences de presse, l’Afrique s’est félicitée, par la voix du ministre Charles Koffi Diby, de la décision du Fmi de désigner un prochainement un deuxième administrateur suppléant au sein des bureaux des administrateurs représentant l’Afrique subsaharienne dans le cadre de la réforme de ses instances.
Gooré Bi Hué
Envoyé spécial à Dar-Es-Salaam