Suite à l’affaire Gnamien Yao, le député Gouali Dodo, actuellement en formation en France, a exprimé son point de vue. Pour lui, le conseil de discipline n’est pas le cadre approprié pour statuer sur le cas de « Judas » de haut rang, au sein du Pdci. Entretien.
•En votre qualité de président de l’Ong « Action pour la France », dites-nous comment se portent les relations franco-ivoiriennes ?
Il y a une amélioration positive entre la France et la Côte d’Ivoire. Avec les événements que nous avions vécus depuis 2002, la France était au banc des accusés par les tenants du pouvoir. La France était considérée comme le pays qui a emmené la guerre en Côte d’Ivoire, elle était considérée comme le pays qui soutenait la rébellion. Et les manifestations antifrançaises étaient légion dans notre pays. Il a fallu que les uns et les autres comprennent l’inanité et la vacuité des propos tenus contre la France , que certains comme nous viennent soutenir la France… ; rappeler aux uns et aux autres que la France n’est pas l’ennemie de la Côte d’Ivoire et qu’elle est là pour soutenir les efforts de la Côte d’Ivoire afin de sortir de cette crise qu’elle a elle-même créée.
•Après ces années d’incompréhensions quelle doit être la norme dans ces relations pour la France : ingérence ou indifférence ?
La France ne peut pas lâcher la Côte d’Ivoire. Je parlerai de ni ingérence ni indifférence. Que les uns et les autres sachent que la France n’a ni de près ni de loin amené la guerre en Côte d’Ivoire. Nous connaissons les politiques d’exclusion qui ont été menées dans notre pays où les étrangers ont été perçus comme ceux là-mêmes qui sont venus prendre les biens des Ivoiriens. Voyez-vous, ce sont des politiques d’exclusion qui ont entraîné des conséquences graves. Nous demandons à la France d’être présente, parce que nous avons besoin d’elle pour soutenir notre économie.
•Un membre de votre parti, en l’occurrence l’ancien ministre Gnamien Yao a été bastonné à la maison du Pdci, à Cocody. Qu’en dites-vous?
Toutes les formes de violence d’où qu’elles viennent doivent être condamnées. Quand on regarde l’état désastreux dans lequel notre pays est plongé du fait du pouvoir Fpi, qui a érigé la violence au rang de vertu, les Ivoiriens, toutes tendances politiques confondues, doivent absolument se ressaisir et militer pour la promotion des relations fraternelles. Le Pdci, parti fondé par Houphouët Boigny, homme de paix, ne peut pas basculer dans la violence. Le Pdci ne saurait donc accepter la bastonnade de n’importe quel individu. Cela dit, que Gnamien Yao pense autrement, c’est son droit le plus absolu. Par contre, qu’il vienne au siège du Pdci insulter Bédié et narguer par conséquent les militants, c’est inacceptable. Mais cela ne justifie aucunement qu’on lui porte mais.
•L’affaire Gnamien Yao pose la problématique de la collaboration entre l’opposition et le parti au pouvoir. Faut-il refuser systématiquement toute sollicitation dans le cas d’espèce ?
La question que vous posez doit être comprise autrement. Dans le cas de Gnamien, on ne dit pas de ne pas collaborer avec le pouvoir. Gbagbo est le président de tout le monde. Il a donc le droit de faire appel à certaines compétences qu’il juge utile pour la bonne marche de l’Etat. Mais aller collaborer avec quelqu’un et insulter le président de son propre parti, c’est différent. Il y a des gens qui sont Pdci et qui sont utilisés par Gbagbo pour des missions et qui n’ont jamais démissionné du Pdci. Gnamien, lui a franchi le Rubicon.
•Peut-être que Gnamien Yao est incompris. Il veut sans nul doute attirer l’attention des militants du Pdci sur les chances très minces pour Bédié de revenir aux affaires, non ?
Gnamien Yao n’est pas le Pdci, il n’est pas un élu. Il vient de Dimbokro et à ce que je sache, je ne sais pas qui est avec lui. Nous nous sommes des élus du Pdci. Nous connaissons les réalités de notre parti. Même Gbagbo qu’il suit aujourd’hui sait qu’il ne peut jamais remporter les élections en Côte d’Ivoire, face à Alassane Ouattara, face à Bédié. Gnamien Yao perd donc son temps. Il a envie de justifier tout ce qu’il reçoit de Gbagbo. C’est clair.
•D’après vous, comment le Pdci doit-il s’y prendre pour solutionner les cas Gnamien Yao et autres ?
Je crois qu’en politique, il n’y a pas de sentiment. Il faut tenir compte des faits. Gbagbo, lorsqu’il a été mis en prison en 1992, il a radié des députés de son parti, alors qu’il n’en avait pas assez au Parlement. Ces députés avaient pris l’initiative d’aller demander à Houphouët sa libération de la Maca. Dès sa libération, il les a blâmés et les a radiés. A-t-on besoin de passer par un conseil de discipline pour des cas que nous connaissons, N’dri Apollinaire, Gnamien Yao, N’Zi Paul David. On peut convoquer une session du bureau politique en incluant ce point à l’ordre du jour. Ensuite on produit un communiqué en disant que ces personnes-là ne sont plus dans le parti. Les entendre dans le cadre d’un conseil de discipline, c’est comme si on a affaire à des militants ordinaires. Or, tous trois sont membres du bureau politique. Ce sont des gens qui luttent contre leur parti et qui pensent que le Pdci ne doit plus revenir au pouvoir. Ces gens-là, on ne doit plus collaborer avec eux.
•A propos des préparatifs des élections, êtes-vous d’avis avec ceux qui pensent qu’il est bon de prendre le temps nécessaire pour les préparer que de se précipiter
Aujourd’hui, je suis heureux de savoir que l’Accord politique de Ouaga (APO) a permis à la Côte d’Ivoire d’avancer dans le processus de paix. Le Premier ministre Guillaume Soro est en plein dans cet accord et il se bat pour qu’il soit appliqué.
Mais pour que les élections aient lieu, il faut que certaines conditions soient remplies. Aujourd’hui, les conditions ne sont pas encore réunies pour organiser une élection normale en Côte d’Ivoire. Les listes électorales ne sont mêmes pas encore publiées, l’identification n’a pas encore pris fin. Plusieurs millions d’Ivoiriens n’ont pas encore été identifiés. Nous parlons de l’armée qui doit être réunifiée, nous n’en sommes pas encore là. L’administration est en train de se redéployer. Je pense très honnêtement qu’il faut qu’on donne un ou deux mois à la Cei pour permettre à tous les Ivoiriens de s’identifier. Et le mois d’octobre 2009 devait être nécessairement un mois d’élections en Côte d’Ivoire. Ça serait logique.
Propos recueillis par Karim Wally (Correspondant permanent à Paris)
•En votre qualité de président de l’Ong « Action pour la France », dites-nous comment se portent les relations franco-ivoiriennes ?
Il y a une amélioration positive entre la France et la Côte d’Ivoire. Avec les événements que nous avions vécus depuis 2002, la France était au banc des accusés par les tenants du pouvoir. La France était considérée comme le pays qui a emmené la guerre en Côte d’Ivoire, elle était considérée comme le pays qui soutenait la rébellion. Et les manifestations antifrançaises étaient légion dans notre pays. Il a fallu que les uns et les autres comprennent l’inanité et la vacuité des propos tenus contre la France , que certains comme nous viennent soutenir la France… ; rappeler aux uns et aux autres que la France n’est pas l’ennemie de la Côte d’Ivoire et qu’elle est là pour soutenir les efforts de la Côte d’Ivoire afin de sortir de cette crise qu’elle a elle-même créée.
•Après ces années d’incompréhensions quelle doit être la norme dans ces relations pour la France : ingérence ou indifférence ?
La France ne peut pas lâcher la Côte d’Ivoire. Je parlerai de ni ingérence ni indifférence. Que les uns et les autres sachent que la France n’a ni de près ni de loin amené la guerre en Côte d’Ivoire. Nous connaissons les politiques d’exclusion qui ont été menées dans notre pays où les étrangers ont été perçus comme ceux là-mêmes qui sont venus prendre les biens des Ivoiriens. Voyez-vous, ce sont des politiques d’exclusion qui ont entraîné des conséquences graves. Nous demandons à la France d’être présente, parce que nous avons besoin d’elle pour soutenir notre économie.
•Un membre de votre parti, en l’occurrence l’ancien ministre Gnamien Yao a été bastonné à la maison du Pdci, à Cocody. Qu’en dites-vous?
Toutes les formes de violence d’où qu’elles viennent doivent être condamnées. Quand on regarde l’état désastreux dans lequel notre pays est plongé du fait du pouvoir Fpi, qui a érigé la violence au rang de vertu, les Ivoiriens, toutes tendances politiques confondues, doivent absolument se ressaisir et militer pour la promotion des relations fraternelles. Le Pdci, parti fondé par Houphouët Boigny, homme de paix, ne peut pas basculer dans la violence. Le Pdci ne saurait donc accepter la bastonnade de n’importe quel individu. Cela dit, que Gnamien Yao pense autrement, c’est son droit le plus absolu. Par contre, qu’il vienne au siège du Pdci insulter Bédié et narguer par conséquent les militants, c’est inacceptable. Mais cela ne justifie aucunement qu’on lui porte mais.
•L’affaire Gnamien Yao pose la problématique de la collaboration entre l’opposition et le parti au pouvoir. Faut-il refuser systématiquement toute sollicitation dans le cas d’espèce ?
La question que vous posez doit être comprise autrement. Dans le cas de Gnamien, on ne dit pas de ne pas collaborer avec le pouvoir. Gbagbo est le président de tout le monde. Il a donc le droit de faire appel à certaines compétences qu’il juge utile pour la bonne marche de l’Etat. Mais aller collaborer avec quelqu’un et insulter le président de son propre parti, c’est différent. Il y a des gens qui sont Pdci et qui sont utilisés par Gbagbo pour des missions et qui n’ont jamais démissionné du Pdci. Gnamien, lui a franchi le Rubicon.
•Peut-être que Gnamien Yao est incompris. Il veut sans nul doute attirer l’attention des militants du Pdci sur les chances très minces pour Bédié de revenir aux affaires, non ?
Gnamien Yao n’est pas le Pdci, il n’est pas un élu. Il vient de Dimbokro et à ce que je sache, je ne sais pas qui est avec lui. Nous nous sommes des élus du Pdci. Nous connaissons les réalités de notre parti. Même Gbagbo qu’il suit aujourd’hui sait qu’il ne peut jamais remporter les élections en Côte d’Ivoire, face à Alassane Ouattara, face à Bédié. Gnamien Yao perd donc son temps. Il a envie de justifier tout ce qu’il reçoit de Gbagbo. C’est clair.
•D’après vous, comment le Pdci doit-il s’y prendre pour solutionner les cas Gnamien Yao et autres ?
Je crois qu’en politique, il n’y a pas de sentiment. Il faut tenir compte des faits. Gbagbo, lorsqu’il a été mis en prison en 1992, il a radié des députés de son parti, alors qu’il n’en avait pas assez au Parlement. Ces députés avaient pris l’initiative d’aller demander à Houphouët sa libération de la Maca. Dès sa libération, il les a blâmés et les a radiés. A-t-on besoin de passer par un conseil de discipline pour des cas que nous connaissons, N’dri Apollinaire, Gnamien Yao, N’Zi Paul David. On peut convoquer une session du bureau politique en incluant ce point à l’ordre du jour. Ensuite on produit un communiqué en disant que ces personnes-là ne sont plus dans le parti. Les entendre dans le cadre d’un conseil de discipline, c’est comme si on a affaire à des militants ordinaires. Or, tous trois sont membres du bureau politique. Ce sont des gens qui luttent contre leur parti et qui pensent que le Pdci ne doit plus revenir au pouvoir. Ces gens-là, on ne doit plus collaborer avec eux.
•A propos des préparatifs des élections, êtes-vous d’avis avec ceux qui pensent qu’il est bon de prendre le temps nécessaire pour les préparer que de se précipiter
Aujourd’hui, je suis heureux de savoir que l’Accord politique de Ouaga (APO) a permis à la Côte d’Ivoire d’avancer dans le processus de paix. Le Premier ministre Guillaume Soro est en plein dans cet accord et il se bat pour qu’il soit appliqué.
Mais pour que les élections aient lieu, il faut que certaines conditions soient remplies. Aujourd’hui, les conditions ne sont pas encore réunies pour organiser une élection normale en Côte d’Ivoire. Les listes électorales ne sont mêmes pas encore publiées, l’identification n’a pas encore pris fin. Plusieurs millions d’Ivoiriens n’ont pas encore été identifiés. Nous parlons de l’armée qui doit être réunifiée, nous n’en sommes pas encore là. L’administration est en train de se redéployer. Je pense très honnêtement qu’il faut qu’on donne un ou deux mois à la Cei pour permettre à tous les Ivoiriens de s’identifier. Et le mois d’octobre 2009 devait être nécessairement un mois d’élections en Côte d’Ivoire. Ça serait logique.
Propos recueillis par Karim Wally (Correspondant permanent à Paris)