Pour manger…
Question à un sou. A quoi sert la politique ? Partout dans le monde la réponse pourrait être : «à apporter, à travers un projet bien clair, des réponses aux aspirations des populations ». Cette vision est loin d’être celle des acteurs dans ce pays. Et la bataille farouche que se livrent les chapelles dans la course au pouvoir peut se comprendre par la vision que les animateurs et les prétendants aux différentes élections ont du poste recherché. Devant les ressortissants du Nord à Gagnoa le dimanche, le porte-parole du chef de l’Etat en campagne pour son champion a fait des amabilités qui ne manquent pas d’intérêt. Gervais Coulibaly, c’est de lui qu’il s’agit, parlant des devanciers de son camp aux affaires a martelé : « Nous n’allons pas toujours suivre les mêmes. Pendant quarante ans, ils ont mangé, ils sont rassasiés mais ils veulent vomir pour remanger encore. Qu’est-ce que nous gagnons ? Ils nous fatiguent ! ». Pas besoin des soins d’experts pour comprendre que le pouvoir en Côte d’Ivoire fait manger. Ceux qui étaient en place pendant quatre décennies, le constat est fait par le porteur de la parole du grand chef actuel, se sont mis plein le ventre. En neuf ans passés dans les couloirs de l’opposition, ils sont toujours en train de digérer difficilement le repas copieux de leur présence aux commandes.
…et continuer de manger
Tout ce temps sans avoir encore absorber les biens accumulés ! C’est que le pouvoir permet de se pourvoir. Comme ces personnes qui se sont empiffrées ont été déposées, place a été faite à de nouvelles. Et en neuf ans, celles-là doivent avoir aussi du mal à se déplacer. Un tel repas continu, sans même une pause électorale, il y a de quoi faire mal au ventre. Mais comme personne n’est jamais fatigué de manger, les tenants du pouvoir sont à se demander « et qu’est-ce que nous gagnons ? », dixit Coulibaly Gervais ! Un « nous » inclusif qui met les mangeurs actuels et la population dans le même lot. Celui des victimes des anciens mangeurs toujours tentés de revenir aux commandes. Ainsi par un simple jeu de solidarité « entre victimes », les mangeurs du pouvoir en place veulent se payer le soutien de ceux qui sont exclus de la table à manger. Quelle prouesse que celle de réussir à faire de ses propres victimes les défenseurs de sa cause ! Le pouvoir sert à manger. Le message sans ambigüité a été bien perçu par tous. Mais comme il faut se garder de dire que les remplaçants des anciens mangeurs sont les nouveaux mangeurs, alors, un tour de passe-passe permet de demander à la laborieuse population de garder au pouvoir ceux qui sont là. Pour qu’ils continuent à manger. Bien sûr !
Dembélé Al Seni
Question à un sou. A quoi sert la politique ? Partout dans le monde la réponse pourrait être : «à apporter, à travers un projet bien clair, des réponses aux aspirations des populations ». Cette vision est loin d’être celle des acteurs dans ce pays. Et la bataille farouche que se livrent les chapelles dans la course au pouvoir peut se comprendre par la vision que les animateurs et les prétendants aux différentes élections ont du poste recherché. Devant les ressortissants du Nord à Gagnoa le dimanche, le porte-parole du chef de l’Etat en campagne pour son champion a fait des amabilités qui ne manquent pas d’intérêt. Gervais Coulibaly, c’est de lui qu’il s’agit, parlant des devanciers de son camp aux affaires a martelé : « Nous n’allons pas toujours suivre les mêmes. Pendant quarante ans, ils ont mangé, ils sont rassasiés mais ils veulent vomir pour remanger encore. Qu’est-ce que nous gagnons ? Ils nous fatiguent ! ». Pas besoin des soins d’experts pour comprendre que le pouvoir en Côte d’Ivoire fait manger. Ceux qui étaient en place pendant quatre décennies, le constat est fait par le porteur de la parole du grand chef actuel, se sont mis plein le ventre. En neuf ans passés dans les couloirs de l’opposition, ils sont toujours en train de digérer difficilement le repas copieux de leur présence aux commandes.
…et continuer de manger
Tout ce temps sans avoir encore absorber les biens accumulés ! C’est que le pouvoir permet de se pourvoir. Comme ces personnes qui se sont empiffrées ont été déposées, place a été faite à de nouvelles. Et en neuf ans, celles-là doivent avoir aussi du mal à se déplacer. Un tel repas continu, sans même une pause électorale, il y a de quoi faire mal au ventre. Mais comme personne n’est jamais fatigué de manger, les tenants du pouvoir sont à se demander « et qu’est-ce que nous gagnons ? », dixit Coulibaly Gervais ! Un « nous » inclusif qui met les mangeurs actuels et la population dans le même lot. Celui des victimes des anciens mangeurs toujours tentés de revenir aux commandes. Ainsi par un simple jeu de solidarité « entre victimes », les mangeurs du pouvoir en place veulent se payer le soutien de ceux qui sont exclus de la table à manger. Quelle prouesse que celle de réussir à faire de ses propres victimes les défenseurs de sa cause ! Le pouvoir sert à manger. Le message sans ambigüité a été bien perçu par tous. Mais comme il faut se garder de dire que les remplaçants des anciens mangeurs sont les nouveaux mangeurs, alors, un tour de passe-passe permet de demander à la laborieuse population de garder au pouvoir ceux qui sont là. Pour qu’ils continuent à manger. Bien sûr !
Dembélé Al Seni