Le Syndicat national des agents du secteur de l’énergie (Synaseg) veut faire sa mue. Au moment où la procédure de licenciement de son secrétaire général Yao François suit son cours à l’inspection du travail, les agents qui ont suspendu le bureau exécutif national, viennent de mettre en place un comité de crise pour «gérer les affaires courantes ». C’est le résultat de la rencontre qui a eu lieu du 2 au 6 mars à Taabo entre les différents secrétaires généraux de section, les délégués et membres fondateurs du syndicat. Ayant constaté les nombreux dysfonctionnements qui minent le Synaseg, ils ont décidé de prendre leurs responsabilités en vue d’arriver à terme, à une réforme profonde des instances de leur organisation. Selon Kouadio Koffi N’Da Guillaume, qui a lu la déclaration produite hier par le comité de crise, les griefs des membres du syndicat contre Yao François qui a été d’ailleurs suspendu depuis le 20 février par la Direction générale de la Cie pour absence répétée à son nouveau poste de travail, sont de plusieurs ordres. Il s’agit «des blocages provoqués par ce dernier dans la mise en œuvre du protocole d’accord du 30 avril entre la Cie et le Synaseg, la non tenue d’assemblée générale pour en informer le bureau et la base, la création de la Fédération syndicale des travailleurs de l’eau et l’électricité (Fesene) le Synatrase sans l’accord préalable du bureau, le non fonctionnement de certains organes tels que le commissariat aux comptes et la commission contrôle,… ». A l’en croire, le comité de crise se donne les moyens d’organiser un congrès extraordinaire en avril. Avant cette échéance une tournée d’explication aura a lieu le 16 mars dans toutes les exploitations de la Cie. «Nous devons favoriser le dialogue et la cohésion sociale dans l’entreprise. On revendique sans avoir recours à la violence. C’est cette nouvelle image que nous voulons donner au Synaseg. Il faut préserver l’entreprise et non la détruire», a souligné Kouadio Koffi avant d’ajouter qu’ils entendent rassurer les populations quant à la fourniture de l’électricité sur toute l’étendue du territoire national. «Les populations ont trop souffert des affres de la guerre. Nous ne voulons pas en rajouter », a-t-il souligné. C’est certainement une autre page qui est en train de se tourner dans la vie du Synaseg. Car après environ 19 ans se syndicalisme, les eaux ont été toujours troubles entre la direction et ce syndicat.
Cissé Cheick Ely
Cissé Cheick Ely