Les émeutes de la faim et la flambée du cours du baril de pétrole ont cristallisé le front social ivoirien en juillet 2008. Le secteur des transports notamment a été secoué par de multiples arrêts de travail pour revendiquer la baisse du prix du carburant à la pompe. Pour trouver une solution durable à cette situation, l’Etat a mis en place un cadre tripartite de discussion qui regroupe les transporteurs, les conducteurs et le gouvernement. Ainsi, pour mettre un terme « définitif » à l’anarchie qui règne dans le milieu des transports, une convention collective est en cours d’adoption. Hier, à l’ouverture de l’atelier d’élaboration et de validation de ladite convention à Grand-Bassam, Hubert Oulaye ministre de la Fonction publique et de l’Emploi a regretté la désorganisation du secteur. « Le gouvernement a fait le constat que les rapports dans le secteur des transports sont essentiellement régis par l’informel. La conséquence est que les conditions de travail et salariales ne sont pas définies, donc incertaines », a-t-il soutenu. Le ministre a annoncé à cet effet, que cette nouvelle convention permettra d’avoir une visibilité dans le milieu. Ce nouveau cadre doit définir des instruments juridiques pour moderniser cette activité économique. Selon lui, les relations professionnelles entre les conducteurs et les transporteurs devront se faire sur la base de normes précises. « Il faut aplanir les difficultés liées à la durée de travail, au salaire, aux indemnités, aux congés et à la protection sociale du travailleur », a ajouté Hubert Oulaye. Sidiki Konaté, ministre du Tourisme et de l’Artisanat a indiqué que le statut des conducteurs relève de la compétence de son département. Selon lui, la réorganisation du secteur des transports s’impose dans la mesure où il est pourvoyeur d’emplois et source de création de richesse. « C’est regrettable que c’est en 2009 que l’on parle de convention collective dans le domaine des transports. Au-delà de la simple question du carburant, il faut restructurer le secteur. Il faut corriger le vide juridique en faisant passer un contrat entre les conducteurs et les transporteurs. Ce milieu doit faire un bond qualitatif basé sur la responsabilité et la vigilance des différents acteurs », a-t-il affirmé.
OM
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