Audition judiciaire marathon, hier à la brigade de recherches de la gendarmerie nationale d'Abidjan-Plateau. Les mis en cause sont les confrères de l'hebdomadaire Eddy Péhé, Directeur de la publication et S. Epicure, journaliste. Ils ont répondu à l'appel pour se faire entendre sur un article intitulé" Ali Baba et les 40 voleurs”, paru dans l'hebdommadaire "Le Repère" n°74 qui barrait la "Une" dudit hebdo. Jugé outrageant pour le chef de l'Etat Laurent Gbagbo, la procure de la République s'est auto saisie. C'est pourquoi, sur son instruction, la gendarmerie a convoqué nos confrères. Hier donc, de 10 à 14h, Eddy Péhé et S. Epicure se sont soumis, à tour de rôle, aux questions des hommes en tenue, sous l'œil bienveillant de leurs Avocats, Mes Coulibaly et Blessy. Les gendarmes ont ouvert le bal avec le Directeur de la publication. Les débats ont été longs, mais ont respecté les règles de l'art. A sa sortie, le mis en cause, Eddy, a laissé entendre qu'il s'est bien défendu par rapport à la petite bête que l'on recherchait à travers les lignes. Toutes les manœuvres pour clouer Eddy ont été vaines. Chose confirmée par Me Blessy qui s'est voulu rassurant à la sortie d'audition de son client. "Il n'y a rien à craindre parce que le concept "Ali Baba et les 40 voleurs" est une fable arabe connue de tous nos contemporains. On ne saurait donc identifier le chef de l'Etat Gbagbo à travers Ali Baba. D'ailleurs le personnage d'Ali Baba est un justicier. Au demeurant, Gbagbo doit être le justicier des Ivoiriens", explique-t-il. Vers 11h 35mn, le procédurier fit appel à S. Epicure. On croyait que tout irait plus vite que lors de la précédente audition. Au contraire, on a mis une heure supplémentaire. Au final, il y a eu plus de peur que de mal. Les gendarmes ont donné l'assurance qu'ils rappelleraient incessamment nos confrères qui devraient être prêts à répondre à de nouvelles convocations. Avant de se quitter, l'Avocat, Me Coulibaly, a indiqué qu'il serait difficile de mettre en détention les mis en cause. Car nulle part dans les articles, le chef de l'Etat Gbagbo est indexé comme un chef de gang. Au contraire, tous ont jugé utile ce genre d'article qui doit interpeller le premier des Ivoiriens sans aucune autre considération. C'est-à-dire que le Président doit sévir et mettre de l'ordre autour de lui.
Marc Koffi
Marc Koffi