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Politique Publié le vendredi 13 mars 2009 | Le Repère

Grande interview - Dr Albert Mabri Toikeusse (Président de l`UDPCI) : "Que cette visite soit mise à profit pour réhabiliter le Général Guéï"

Le président de l'Union pour la démocratie et la paix (UDPCI) est une personnalité au temps compté. Le jeudi 5 mars 2009, quand il finit de nous accorder (enfin) cette interview, dans son spacieux bureau du 14è étage du Postel 2001, siège du ministère des Transports qu'il dirige, il est presque 19 heures. Plusieurs personnes attendent pourtant, toujours, dans la salle d'attente. Le matin du même jour, il a reporté de justesse notre entretien à son domicile de la Riviera. Il devait recevoir plusieurs personnes et aller au conseil des ministres. En fin de compte, après trois semaines de " course-poursuite ", nous avons notre interview. Albert Mabri Toikeusse se prononce sur l'actualité en sa qualité de président du parti fondé par le général Robert Guéi et en tant que l'un des quatre responsables du Rassemblement des houphouetistes pour la démocratie et la paix (RHDP, rassemblement de partis d'opposition).


Monsieur le président, nous assistons à plusieurs scandales au sommet de l'Etat depuis quelques années : déchets toxiques, escroquerie de la secrétaire du chef de l'Etat Laurent Gbagbo, emplois fictifs à la présidence, affaire ATCI-Warid… Pourquoi tous ces scandales sous le Président Laurent Gbagbo ?

Pourquoi ? Peut-être le point de vue de l'observateur lointain, j'estime que l'Etat est déréglé. C'est pourquoi, certaines personnes pensent que tout est permis. Et c'est pourquoi nous rencontrons tous ces problèmes. Il faut que nous remettions les choses sur les rails. Je ne nous vois pas en train de réussir cela maintenant, toute chose qui est conditionnée par la sortie de crise. Et c'est à cela que nous travaillons


"L'Etat est déréglé " du fait du conflit que nous avons connu en 2002 et/ou du fait de la gestion du régime FPI ?

Il ne s'agit pas seulement de la crise armée, il s'agit aussi des gens qui ont profité de la crise armée pour qu'il n'y ait plus d'autorité d'Etat mais pour que tous les abus voient le jour. Je crois que c'est scandaleux. Les gens font des choses comme si plus rien ne pouvait arrêter leurs actions ou les interpeller. Nous voyons cela quotidiennement. C'est véritablement le "Et" qui convient ici. Certes, il y a eu la crise armée qui a entraîné un certain nombre de problèmes mais il y a des gens qui rament à contre-courant et qui ont été mis en confiance pour que l'Etat soit dans cet état tout à fait déplorable.


Par qui ces " gens qui rament à contre courant ont été mis en confiance " ?

Ils ont été mis en confiance par des gens qui les protègent. Nous avons vu dans la filière café-cacao qu'il y a eu une longue période d'observation et finalement le président a décidé de laisser la justice faire son travail. Nous avons salué cette décision courageuse du chef de l'Etat. Il y a eu aussi d'autres scandales au palais et des décisions ont été prises. Je crois que c'est ce que nous demandons. Mais il faut tout de suite agir et ne pas attendre trop longtemps. L'attente laisse croire à certaines personnes qu'elles sont intouchables et s'en donnent à cœur joie. Et cela est dommage pour la population qui sombre dans une grande pauvreté et pour l'Etat qui a des problèmes de trésorerie. Ce sont des causes réelles de la déliquescence de l'Etat que nous enregistrons aujourd'hui.


Pensez-vous qu'il y aura un procès selon les règles de l'art en ce qui concerne le scandale dans la filière café-cacao ?

Je le souhaite vivement.


Il faut souhaiter un procès en bonne et due forme. Mais croyez-vous que toutes les conditions soient réunies afin qu'il y ait un procès équitable ?

Pour le moment, tout a l'air d'aller dans ce sens.


Dans quel sens ?

Dans le sens d'un procès équitable. Je crois que mettre aux arrêts un certain nombre de personnes, faire des gardes à vue, continuer les enquêtes, continuer d'interpeller un certain nombre de personnes sont une voie indiquée. Une réforme est en train de s'engager sous la forme d'un audit. Je ne vois pas un seul individu échapper à un procès ici parce que la communauté nationale et internationale ont les yeux braqués sur le système judiciaire de la Côte d'Ivoire. Ce ne serait pas une bonne image pour notre système judiciaire et pour nos autorités si un procès équitable n'est pas tenu. En tout état de cause, nous ne pouvons pas accepter que ceux qui se lèvent tous les matins pour aller faire des travaux qui les vieillissent et qui sont dans les difficultés et des gens très riches se sucrent sur le dos des pauvres paysans. Il est donc bon que ce procès ait lieu. Nous allons y veiller.


Au-delà de l'affaire des barons de la filière café-cacao, il y a des scandales à la présidence qui touchent des personnes proches du chef de l'Etat. Comment commentez-vous cela ?

Cela agit négativement sur l'image de la Côte d'Ivoire surtout que nous sommes en train d'amorcer une sortie de crise. Ce n'est pas bon qu'il y ait au cœur de la République de tels scandales. Mais le plus difficile est de chercher à protéger certains et livrer les plus faibles. En notre qualité d'animateur de la vie politique, notre devoir est de dénoncer ce qui ne va pas et faire en sorte que la Côte d'Ivoire, avec les élections, ait une image améliorée.


Peut-on combattre honnêtement l'impunité en Côte d'Ivoire ?

C'est une question de volonté politique, c'est une question d'engagement. Il n'y aura pas de Côte d'Ivoire engagée sur le chemin d'un développement durable en terme environnemental, en terme du temps consacré si nous n'engageons pas la lutte contre l'impunité, la lutte contre la mal gouvernance. Il faut agir autrement pour que la Côte d'Ivoire d'aujourd'hui soit débarrassée d'un certain nombre de tares.


Le chef de l'Etat devrait effectuer une visite dans la région des 18 Montagnes. Une visite qui, à ce jour, est devenue un long poisson de mer. Il y a un cadre Dan, président d'un parti politique, M. Maurice Douho, qui a déclaré dans les colonnes de "Le Nouveau Réveil" que le Président Laurent Gbagbo ne serait pas le bienvenu dans la région. Il a émis trois préalables à sa visite. Un sentiment qui semble être partagé par la population des 18 Montagnes. Adhérez-vous à l'idée selon laquelle le chef de l'Etat n'est pas le bienvenu dans la région des 18 montagnes ?

Je n'ai pas mené d'enquête pour savoir si Douho Maurice est soutenu par la majorité. L'ensemble des forces vives de la région s'est réuni il y a près d'un an pour préparer cette visite. Nous avons été sur le terrain avec les responsables locaux. Je pense, comme au Nord et les autres régions du pays, que nous attendons le chef de l'Etat, qu'il vienne livrer son message à la région. Après, nous pourrons apprécier.


Cette visite pose-t-elle un problème ?

Cette visite ne peut pas poser de problème dans la mesure où il s'agit de la visite du chef de l'Etat comme il l'a fait pour les autres régions.


Comment expliquez-vous alors tous ces reports successifs ?

Ce n'est pas moi qui ai reporté. Mais sachez qu'il y avait un certain nombre de travaux en cours. Il semble que ces travaux avancent.


Quels sont ces travaux ?

La résidence du chef de l'Etat, la question de route, d'eau, d'électricité constituent un peu ces travaux. C'est tout ce que je sais.


N'y a-t-il pas des questions liées à la disparition du général Robert Guéi le président fondateur de votre parti ?

Relativement à la disparition du président fondateur de l'UDPCI, vous connaissez notre position. Nous avons dit qu'il a été assassiné par des gens mal intentionnés suite à de fausses accusations. Nous avons demandé que la lumière soit faite sur son assassinat, rétablir la vérité, que cette visite soit mise à profit pour réhabiliter le général Guéi. Pour dire la suite réservée dans cette affaire.


De quelle vérité parlez-vous ?

La vérité, c'est que ce n'est pas le général Guéi qui était au front le 19 septembre 2002, qu'il n'a pas été tué au front comme l'a avoué Monseigneur Agré et bien d'autres personnes, et qu'ils sont allés le chercher dans une église et le tuer ensuite. Voilà pour nous la vérité. Maintenant, s'il y a des faits contraires, que l'on nous informe et que l'Etat, utilisant les moyens qui sont les siens, puisse nous dire la vérité.


Et qui doit rétablir cette vérité ?

J'espère que le chef de l'Etat, en venant dans les 18 Montagnes, va donner, lui, sa part de vérité en tant que chef de tous les Ivoiriens. Je souhaiterais qu'il puisse dire ce qu'il en sait.
En recevant les populations de l'Ouest une fois au palais, il leur a dit qu'en arrivant à l'Ouest, il dirait aux parents du général Guéi et aux populations de l'Ouest sa part de vérité.


C'est peut-être un discours politique.

Je ne peux pas dire si c'est un discours politique. Dans tous les cas, si c'est un discours politique, nous attendons de voir son contenu.


Vous dites "j'espère", "j'ai espoir", euphémisme pour dire qu'il a un préalable à cette visite ?
Ce n'est pas un préalable. Je suis intéressé d'entendre la version du chef de l'Etat, celle qu'il pourra rendre officiellement.


Certains observateurs estiment que l'UDPCI ne fait pas véritablement le combat du général Guéi. Vous-même, en tant que président de l'UDPCI, n'avez-vous pas cette impression ?

Je vais peut-être vous demander votre impression sur le combat que nous menons. Je pense que j'y consacre beaucoup de mon temps, de volonté. Et j'ai toujours affirmé ma disponibilité pour ce combat qui est un combat juste. Je n'ai jamais été pris à défaut sur la ligne de ce combat. Tant que nous serons à la tête de l'UDPCI, nous continuerons de nous battre afin que la mémoire du général Guéi soit réhabilitée et que la vérité éclate. Dans tous les cas, cette vérité va éclater parce qu'on dit que quelle que soit la longueur de la nuit, le jour va se lever tôt ou tard.


A quand l'inhumation définitive du général Guéi à Kabacouma ?

Je ne saurais vous le dire. Vous savez, si cela ne tenait qu'à moi, nous aurions inhumé le général Guéi dès que la famille avait décidé. Mais au moment nous nous apprêtions à le faire, l'on nous a dit que les enfants avaient déjà rencontré le chef de l'Etat pour lui dire qu'ils souhaitaient enterrer leur père à Abidjan. Je sais que tous les autres parents : neveux, frères, cousins, la chefferie de son village, de son département, de sa région s'étaient opposés. Nous attendons que ceux qui ont pris la décision de l'inhumation à Abidjan décident de le faire à Kabacouma.


La position de Franck Guéi, qui est le conseiller du chef de l'Etat, vous gêne-t-elle ?

Non ! Il est le fils aîné du Général Guéi, il sait où se trouve son intérêt et celui des enfants Guéi. En tout état de cause, la position de l'UDPCI est de soutenir la décision de la famille. Au plan de la loi, selon ce qu'on nous a dit, ce sont les enfants qui décident. Si nous sommes satisfait de leur décision, nous allons les soutenir ; dans le cas contraire, nous allons observer. Comme ils l'ont fait pour les obsèques d'Abidjan.


Franck Guéi accuse certains leaders de l'UDPCI à l'instar des leaders du RHDP comme étant les bénéficiaires sinon les commanditaires de l'assassinat de son père.
Ce n'est pas une accusation sérieuse. Je ne veux pas dire ce que Franck Guéi m'a dit parce que je suis assez sérieux. Je pense qu'il y a des questions qui sont si importantes surtout la disparition d'un père, d'une mère que l'on ne doit pas les prendre à la légère. Je ne veux pas faire plus de commentaire sur sa déclaration.


Voulez-vous dire que le conseiller du chef de l'Etat n'est pas sérieux ?

Non ! Je ne suis pas en train de dire cela. Je dis que dans ce genre de situation, l'on ne doit pas faire d'accusation à la légère. Surtout que le premier concerné, celui qui est supposé être le premier concerné puisse traiter ce dossier de manière légère.


Qu'est-ce qui explique, selon vous, le fait qu'il traite ce dossier " de manière légère " ?

Je n'en sais absolument rien. Je pense qu'il faut lui poser la question. Je pense qu'un enfant pour être digne après que son père s'est couché, doit adopter des attitudes qui ne fassent pas regretter à son géniteur de l'avoir eu. Un enfant, pour avoir de la dignité, doit savoir avoir de la retenue. Est-ce le cas de Franck et des autres ? Je ne voudrais rien dire sur ces cas. Je crois que je serais concerné à ce degré que je ne dirais rien à la légère.


Ne pensez-vous pas qu'il y trouve son intérêt ?

Peut-être oui. Mais comme je ne connais pas ses intérêts, c'est lui seul qui peut répondre.


Ses intérêts ne semblent pas être ceux de votre parti. Et puis vous avez dit que vous soutenez la famille. Il y a deux intérêts qui tranchent. Ne pensez-vous pas qu'il y ait un petit problème ?

Sur la question, nous ne sommes pas en phase. Mais nous sommes d'accord avec le village de Kabacouma, les parents de Guéi qui sont à Kabacouma avec les cadres de Kabacouma qui vivent à Abidjan et avec bien d'autres. Nous pouvons ne pas être d'accord avec Franck. Chacun a sa position.


La date des élections a été maintes fois repoussée au détriment du peuple qui est impatient. Selon vous, qu'est-ce qui peut expliquer ces reports successifs ?

Nous sommes tous impatients, surtout que le peuple souffre. C'est à l'issue d'élections non calamiteuses, crédibles que nous aurons cette Côte d'Ivoire nouvelle qui se mettra en place pour se donner les moyens pour faire reculer la pauvreté, créer des foyers de bien-être, mettre les enfants à l'école, améliorer la santé de la population. Nous savons que c'est cette nouvelle Côte d'Ivoire, à l'issue des élections, qui pourra le faire. Le peuple souffre en plus de son impatience. Pour que les élections à venir puissent nous conduire à la paix, il faut des élections justes et crédibles. C'est pourquoi, les opérations que nous engageons maintenant telles que l'identification, l'enrôlement, la confection des listings, la mise en place des bureaux de vote, la distribution des cartes de vote, l'affichage des listes, le vote sécurisé, la prise en compte effective des résultats, il faut que tout ceci se déroule de façon démocratique. Si toutes ces conditions ne sont pas réunies, nous allons assister à une deuxième élection calamiteuse qui sera dramatique pour la Côte d'Ivoire et qui va nous enfoncer dans une deuxième crise plus grave. Nous voulons connaître la date des élections, mais il faudrait qu'à cette date-là, toutes les conditions soient réunies.


S'il n'y a pas d'élections, que comptent entreprendre les partis de l'opposition notamment le RHDP ?

Le RHDP se réunira pour examiner cette question. Permettez-moi de ne pas indiquer ce que fera le RHDP. En tout état de cause, s'il n'y a pas d'élections, nous serons curieux d'en savoir les raisons. Et nous allons analyser ces raisons. Et en ce moment, nous allons donner notre position qui sera celle du RHDP.


Au-delà des conditions qui doivent absolument être réunies, pensez-vous que les ex-belligérants veulent aller aux élections ?

J'espère pour eux qu'ils veulent aller aux élections. Dans tous les cas, ils ne peuvent pas jouer avec le peuple. S'il y a des raisons objectives pour ne pas organiser les élections, il faudra les expliquer afin que tout le monde comprenne raisonnablement que l'on ne peut pas aller aux élections. Mais si les raisons sont légères, le peuple sera là pour apprécier. Le peuple ne continuera pas de manière indéfinie de prendre acte sans pouvoir réagir. Il arrivera qu'il dira " ça suffit, donnez-nous les moyens dans les meilleurs délais afin que nous puissions aller à des élections crédibles ".


Pourquoi le RHDP n'irait-il pas aux élections en rangs serrés comme le préconise le président du MFA Anaky Kobena ?

Nous avons signé une plate-forme. Si nous devons revoir cette question, il faudra une réunion parce que chacun de nous a sa position. Mais en ce qui concerne le RHDP, la plate-forme dit que tous ceux qui souhaitent faire acte de candidature puissent le faire librement pour les présidentielles au premier tour. Au second tour, nous devons nous donner les moyens pour soutenir le mieux placé d'entre nous. Donc nous allons respecter ces dispositions de la plate-forme. Mais d'ici les élections, il n'est pas exclu que nous nous réunissions sur la base de ce qui nous unit. Anaky Kobena fait part de ses sentiments certainement. Pour l'heure, ce ne sont pas des aspects qui ont été examinés par le RHDP.


La candidature unique au RHDP n'est donc pas à exclure…
Dans la vie d'une organisation, quand des questions vont contre l'intérêt du groupe, toutes les autres questions peuvent être examinées. Si Anaky souhaite que la question soit débattue, il suffit de saisir le RHDP et nous allons en parler. Je ne crois pas que le MFA ait fait cette demande. Nous sommes sur la base de la plate-forme du 18 mai 2005 à Paris. Il faut continuer à aller dans ce sens.


Selon certaines sources, vous n'avez pas le cœur au RHDP et que vous serez en tractation avec le pouvoir en place, par l'entremise de M. Siki Blon Blaise, élu et responsable influent de l'UDPCI. Qu'en est-il exactement ?

Je serais en tractation avec M. Blon Blaise ? L'UDPCI n'a pas mandaté M. Siki Blon Blaise pour traiter avec quiconque. Les gens se trompent en disant des choses pareilles. Nous sommes au RHDP parce que nous pensons que c'est là que nous devons être et c'est la famille Houphouétiste. Comme le Président Houphouët le disait, l'Houphouétisme est un comportement. Nous, nous avons été formés à la sève de l'Houphouétisme. Nous nous sentons bien dans cette famille. Maintenant, chacun peut apprécier les choses selon les moments, nous n'en voulons à personne. Mais il faut éviter des affirmations sans fondement.


Vous ne démentez pas les accointances actuelles de M. Siki Blon Blaise avec le pouvoir FPI ?

Je ne connais pas les accointances de M. Siki Blon Blaise. Je n'ai pas donné mandat. La dernière fois, j'ai lu une déclaration dans "Notre Voie". Après, Blon Blaise lui-même m'a appelé pour me dire que "Notre Voie" a menti ou bien des gens auraient vendu du faux au journal. La radio Man a fait un démenti. Nous en sommes là. Pour quelqu'un d'assez responsable comme le président Blon Blaise, quel commentaire voulez-vous que je fasse ?


Vous êtes un Houphouétiste, de l'autre côté, le Président Laurent Gbagbo se réclame houphouetiste. Que vous soyez donc avec lui ou de l'autre côté, cela ne devrait pas vous mettre mal à l'aise.
Ecoutez, il ne faut pas jouer (Ndlr : Il marque une pause et esquisse un sourire). Je suis un enfant d'Houphouët au plan politique. J'ai tout appris, j'ai défendu hier et je continue de défendre l'image d'Houphouët. Je défends sa philosophie politique, sa vision et j'essaie de l'adapter au contexte actuel. J'essaie de faire en sorte que cela puisse profiter à la Côte d'Ivoire comme cela a profité à la Côte d'Ivoire au début de l'indépendance. Maintenant, d'autres peuvent faire des commentaires. L'on peut poser un acte aujourd'hui qui ressemble à un acte que Houphouët avait posé hier et se réclamer houphouétiste sans que cela ne soit dans le cœur. Je ne sais pas s'il y a deux camps houphouétistes qui s'opposent mais je serai très heureux que tout le monde devienne houphouétiste parce que c'est ce qu'il y a de bon. Le Président Houphouët nous a dit que le vrai bonheur, on ne l'apprécie que lorsqu'on l'a perdu. Nous tous, nous nous rendons compte qu'Houphouët était le vrai bonheur que nous avions. Sa philosophie politique que nous pratiquons au sein de l'UDPCI et dans d'autres partis est la meilleure pour la Côte d'Ivoire. Si nous l'affirmons, nous la développons dans le sens d'une Côte d'Ivoire de paix, d'hospitalité réelle, de fraternité et d'ouverture, nous comprendrons que l'Houphouétisme est bon. Je voudrais dire que l'houphouétisme exclu, la violence, la délinquance. L'houphouétisme, ce n'est pas des actes qui ne tiennent pas compte des promesses d'hier. L'houphouétisme est une vision pour une Côte d'Ivoire grande dans la sous-région, dans l'Afrique et dans le monde. Si l'ensemble des Ivoiriens et en particulier la classe politique peuvent s'associer à nous pour défendre cette vision de la Côte d'Ivoire, alors j'applaudirai des deux mains. Sinon, ce n'est pas se déclarer simplement houphouétiste qui fait d'un homme politique un houphouétiste.


L'UDPCI a-t-elle les moyens d'aller à l'élection présidentielle et aux autres élections locales ?
Vous voulez parler de quels moyens ?

Les moyens financiers notamment.
Nous avons tous les moyens. Et nous avons tous les moyens pour faire les campagnes et pour gagner les élections.


Il y a quelque chose que les Ivoiriens ne peuvent pas comprendre. Vous êtes le seul président d'un parti politique candidat à l'élection présidentielle et vous êtes dans le gouvernement de Laurent Gbagbo qui est lui aussi candidat. Comment expliquez-vous cet état de fait ?

Les Ivoiriens ne peuvent pas dire cela parce qu'ils savent d'où vient ce gouvernement. Ils savent que ce gouvernement est le fruit des accords de Marcoussis et de tout ce qui a suivi…


Vous êtes le seul président de parti d'opposition à être encore dans le gouvernement. Est-ce normal ?

Qu'est-ce que cela change ? Que ce soit le président du parti ou ses animateurs au premier plan, un secrétaire général de parti ou un cadre de parti, cela ne change rien. C'est pareil. C'est plusieurs partis qui se sont associés dans ce gouvernement. Donc ce n'est pas le fait d'être le président d'un parti d'opposition ou candidat qui change. C'est un gouvernement d'union qui est en place pour rechercher la paix. C'est un gouvernement qui est composé sur une base de sortie de crise. L'UDCI a été appelée à participer à ce gouvernement depuis le 13 avril 2003. L'UDPCI a apporté toute son énergie et toute son intelligence à ce gouvernement où besoin s'est fait sentir.


Pourquoi avez-vous mis sous l'éteignoir votre si bouillant secrétaire général, Pr. Alassane Salif N'Diaye ?

Sous l'éteignoir !? (Ndlr : il s'étonne) vous faites une affirmation grave. Comment vous pouvez penser que nous pouvons mettre sous l'éteignoir notre secrétaire général ! Avez-vous constater un acte à son niveau ou…


Pourquoi ne l'entend-on plus ?

Allez poser la question au Pr. Salif N'Diaye de savoir pourquoi il ne parle pas. Moi, je vois ses déclarations dans les journaux.


Cela est fait souvent à titre personnel. N'est-ce pas ?

Allez lui poser la question, il vous répondra.


Y-a-t-il un problème ?

Il n'y a pas de problème. J'étais, hier soir (Ndlr : mercredi 4 mars 2009) en réunion de direction avec le Pr. Salif N'Diaye. Il anime le parti au quotidien. Au niveau de l'intérieur du parti, il n'y a aucun problème.

Interview réalisée par André Silver Konan
Parfait Tadjau
Foumséké Coulibaly
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