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Art et Culture Publié le lundi 16 mars 2009 | Notre Voie

Diégou Bailly inhumé à Bayekou-Gbassi : Il est parti avec les honneurs de la nation

Vendredi 13 mars. Il est pratiquement 14h. La population de Bayekou-Gbassi, qui attendait dans l'angoisse la dépouille mortelle de son fils Diégou Bailly, président du Conseil national de la communication Audiovisuelle fauché par la mort le ler février, est alertée par la sirène du corbillard. Aussitôt, des cris de douleur s'élèvent de partout. Tout le village s'affole. On ne sait pas où donner de la tête. Enfants, jeunes, vieux, tout le monde frappe le sol du pied et s'arrache les cheveux.

José Appollinaire Brissi, un des cadres des villages qui occupent l'espace dénommé Gbadi-Est, est littéralement abattu : “La circonstance est lugubre, particulièrement désolante. C'est maintenant que je constate que Diégou Bailly nous a quittés. Et j'avoue que ce n'est pas seulement Bayekou-Gbassi qui est meurtri. Tous les villages qui composent Gbadi -est porteront le deuil de cet homme exceptionnel que nous ne cesserons jamais de pleurer”. Le temps qui passe atténu au fur et à mesure, l'amertume des uns et des autres jusqu'à la nuit. Mais l'atmosphère demeure lourde même si l'on n'entend plus ni pleurs, ni sanglots. Aux environs de 22h, le terrain de football du village, transformé en lieu funéraire pour la circonstance, enregistre un monde impressionnant. Outre les habitants du cercle Gbadi-Est, toutes les populations des villages de la sous-préfecture de Gagnoa et de Ouragahio sont au rendez-vous. Chacun et/ou des familles y allaient de leur savoir-faire comme il est de tradition en pays bété, quand subitement, un violent vent arrache les bâches qui servent d'abri à la foule. Il s'ensuit dès lors, une débandade qui écourte la cérémonie. Le passage fracassant de la tornade ajoute à la désolation, à la tristesse. Mais Armand Bohui, journaliste au service Communication de la présidence de la République et Boga Sivori (notre collègue) pour supporter cette parenthèse gênante font remarquer ceci : “Quand un grand homme disparaît, les éléments de la nature se signalent presque toujours de cette façon. Ce qui vient de se passer ne doit donc pas choquer”. Le samedi matin, à partir de 10h, le rassemblement se reconstitue. Des notables, la grande famille des journalistes, dirigée par Amos Béhénaho, président de l'Union nationale des journalistes de Côte d'Ivoire (UNJCI) est fortement représentée. Des autorités administratives et politiques se sont déplacées en grand nombre. A leur tête, le général Issouf Koné, Grand Chancelier de l'Ordre, représentant le Chef de l'Etat, le ministre de tutelle Ibrahim Sy Savané à ses côtés, Louis-André Dacoury-Tabley, ministre de la solidarité, Sokouri Bohui, directeur général de la Refondation, Lia-Bi Douayoua, président du conseil général de Sinfra ...

L'Abbé Boniface Ziri et la chorale Sainte Marie de Gagnoa disent des prières pour demander à Dieu d'accepter l'illustre disparu Diégou Bailly dans le royaume des cieux. Cet homme de culture n'hésitait pas à aider les artistes et bien d'autres créateurs.
Dans cette perspective, dit-on, il éprouvait beaucoup de plaisir à apprécier la musique de Bailly Carlos du groupe "Les Kouyoua" et de Zirignon Dodo Lather. Ainsi, pour honorer la mémoire de leur fan, les deux chanteurs ont tissé des élégies qui ont arraché des larmes à la foule.

Un grand homme s'en est allé

Le moment de la mise en terre de Diégou Bailly approchant, ceux qui l'ont connu, ses compagnons de jeux devaient lui adresser leur parole de séparation. Okou Gbalou, l'un des amis d'enfance de celui que le souffle a quitté fait cette adresse : “La douleur qui m'étreint est indescriptible. Courtois, sans histoire, mon ami, toi qu'on avait surnommé Djégou le savant, brillant à l'école, toujours premier, où vas-tu ? Ton départ laisse Bayekou Gbassi orphelin.
Le désespoir est terrible puisque nous ne jouirons plus de ta générosité. La coopérative café-cacao a été créée par toi, tu entreprenais la construction d'un centre de santé et un foyer des jeunes dans le même élan. Cher ami, tu avais pris bien d'autres engagements que tu laisses en chantiers. Hélas, quel déchirement !” Le président du comité national d'organisation des obsèques de Diégou Bailly, en l'occurrence Dominique Kpolo Mapri, a également relevé les grandes vertus de Diégou le savant. “Homme de cœur et de principe, Bailly combattait à tout moment l'injustice”.
Diégou Bailly le vertueux, né en 1952, est mort à la tâche, les armes à la main. La République, reconnaissant le service rendu à la nation, l'a élevé à titre posthume, à la Dignité de grand officier du mérite ivoirien, avant que la terre qui l'a vu naître ne se referme sur lui, ce samedi 14 mars 2009.

Azo Vauguy
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