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Politique Publié le mardi 17 mars 2009 | L’intelligent d’Abidjan

Kacou Mathias, secrétaire général du PPS répond à Béchio : "Pas de transition sans Soro"

Le secrétaire général du PPS (Parti pour le progrès et le socialisme), M. Kacou Mathias dans une interview à l’Intelligent d’Abidjan, s’est prononcé sur la situation sociopolitique du pays. Il s’insurge contre les personnes qui veulent empêcher le premier ministre Soro Guillaume de réussir sa mission de sortie de crise.


Après 2 ans de la signature de l’accord politique de Ouagadougou. Quel bilan fait aujourd’hui le PPS ?

Nous avons toujours fait le bilan de cet accord. Nous revenons pour dire que l’accord politique de Ouagadougou, nous a fait beaucoup avancer dans le processus de sortie de crise. En dépit de ceux qui décrient à longueur de journée les avancées de cet accord, nous au PPS, nous considérons que c’est grâce à celui-ci que certains sont rentrés de leur exil. Il n’y a plus de zone de confiance, des armes ont été brûlées, le pays est réunifié, les audiences foraines ont été faites, l’identification est en marche, le centre de commandement intégré fonctionne, les accords complémentaires sont en train d’être exécutés. Nous considérons donc que l’accord politique de Ouagadougou a véritablement fait avancer les choses. Il faut être sincère. Il y a eu l’accalmie même si les élections ont été plusieurs fois reportées. Nous au PPS, nous préférons avoir des élections bien organisées que d’avoir des élections qui vont entraîner une nouvelle guerre. Nous sommes satisfaits de la collaboration entre le Chef de l’Etat et le premier ministre Soro Guillaume. Et nous sommes aussi satisfaits de l’avancée de l’accord sur le terrain.


La non tenue des élections aux dates prévues ne discrédite-t-elle pas les signataires de l’Accord politique de Ouagadougou et l’accord lui-même?

Non ! Cela ne discrédite pas l’accord et les signataires. Nous devons quitter dans le fétichisme exact des dates. Il faut repartir en arrière. La Côte d’Ivoire est en crise depuis les années 1990. Vous avez vu ce qui s’est passé en 1995. Il y a eu le boycott actif parce que les conditions d’une élection transparente n’étaient pas réunies. Il y a eu le coup d’état de 1999. Les élections de 2000 qui ont vu l’exclusion de certaines candidatures ont été reconnues par le Chef de l’Etat de calamiteuses. C’est pour vous dire que la Côte d’Ivoire a connu de véritables problèmes de confiance. L’une des causes principales de la révolution du 19 septembre 2002, c’est pour que tous les ivoiriens aient une pièce d’identité. Donc, il fallait passer par les accords et il y a eu celui de Marcoussis, de Lomé pour ne citer que ceux là. Vous savez bien que l’identification est un élément principal de la revendication de l’opposition. Quand je parle de l’opposition, il faut citer les autres partis politiques plus les forces nouvelles sauf le FPI. Nous demandons qu’il ait une élection transparente, crédible et ouverte à tout le monde. Aujourd’hui, nous avons fini les audiences foraines qui ont été contestées avec la résolution 1633 sous le premier ministre Banny. Avec l’APO, les audiences foraines ont été réalisées. Nous sommes à la phase décisive du processus de sortie de crise. Aujourd’hui, la CEI est autonome et elle est en train d’organiser les conditions pour les élections. Tout ce qui est contentieux est en train d’être réglé par l’accord politique de Ouagadougou. C’est vrai que les conditions d’organisation des élections ne sont pas encore réunies. Mais il faut reconnaître que l’Apo a fait avancer énormément le processus de sortie de crise. La date des élections sera fixée tôt au tard et le bilan de l’enrôlement et de l’identification sera fait. Je vous informe que des sous préfets refusent de donner les extraits de naissance dans certaines régions. Parce qu’il y a des mains obscures qui leur disent que le RDR ou le PPS est majoritaire dans ces régions. Les gens, au lieu d’être neutre, ont commencé à prendre partie. Il y a des ivoiriens qui ne sont pas encore enrôlés parce qu’ils n’ont pas d’extraits de naissance, de jugements supplétifs ou de pièces administratives afférentes à l’identification. C’est pour vous dire qu’il y a un problème. Donc, ce n’est pas la mauvaise foi du président de la République ou du premier ministre de ne pas organiser les élections. Il revient à la CEI de fixer la date de la tenue de ces consultations électorales.


Il y a des voix qui réclament la démission du premier ministre parce qu’il aurait échoué dans sa mission. A savoir l’organisation des élections. Etes-vous d’accord avec celles-ci ?

Qu’est-ce que ceux-là appellent échec ? Ils parlent d’échec parce qu’ils ont manqué de l’assassiner. Je m’en rends compte maintenant que les gens voulaient la mort du premier ministre pour dire qu’il a réussi sa mission. L’assassinat manqué du premier ministre a fait perdre 3 mois dans le programme de sortie de crise. Il faudrait que les ivoiriens sachent que le premier ministre n’est pas une victime expiatoire. Il est là pour sortir la Côte d’Ivoire de cette crise. Quand il a été nommé, il a formé un gouvernement qui s’est donné des priorités. Qui sont entre autres, la surpression des zones de commandement, la réunification du pays. Il faut reconnaître qu’avec l’arrivée de Guillaume Soro à la tête du gouvernement, il y a eu l’avancée de plusieurs dossiers qui faisaient l’objet de contestation auparavant. Il faut reconnaître que dans l’application de l’accord politique de Ouagadougou, il y a quelques difficultés d’ordre financier. Il y a aussi certains points de désaccord qu’il faut régler. A notre avis, le bilan de Guillaume Soro est positif. Je parie que si Soro n’était pas à la Primature, il n’y aurait jamais eu d’audience foraine et d’identification. Certains hommes politiques veulent qu’il soit assassiné pour qu’on dise qu’il n’a pas réussi sa mission. Nous disons non. Nous n’accepterons pas que des individus manipulés dans l’ombre, de collectifs suscités viennent saboter expressément les actions du gouvernement, les actions du premier ministre. Ceux qui parlent ainsi, nous savons qui se cache derrière eux, et ce qu’ils préparent. Nous disons qu’il n’aura plus de coup d’état dans ce pays et qu’il n’aura pas de transition sans Guillaume Soro. Ils doivent au contraire soutenir le premier ministre qui n’est pas candidat aux élections présidentielles. Mais, si les gens continuent à l’empêcher de travailler, nous au PPS, nous allons exiger qu’il soit candidat aux élections présidentielles. Il faut que les gens se calment. S’ils ont des propositions concrètes qu’ils le fassent. Nous voulons des ivoiriens de conviction, intègres, honnêtes et qui aiment leur pays. Ceux qui aiment leur pays, c’est eux qui ont signé l’accord de Ouagadougou. Laurent Gbagbo en signant l’Apo, savait ce que ça signifie. En signant un accord avec quelqu’un qui a 60% du territoire et une armée, il sait très bien ce que cela signifie. Il faut féliciter Laurent Gbagbo d’avoir tendu la main à Soro. Et il faut encourager Soro d’avoir accepté la main tendue de Gbagbo. Les ivoiriens doivent plutôt les soutenir que de demander la démission de Soro. Le PPS a proposé depuis 2005 que Guillaume Soro soit à la primature. C’est pourquoi, nous le soutenons. Nous avons su au départ que sans Guillaume Soro à la primature, personne ne pourrait sortir le pays de cette crise. Parce qu’il faut connaître les origines de la crise pour trouver la solution.


Vous avez dit qu’il ne peut avoir de transition sans Guillaume Soro. Pourtant M. Jean Jacques Béchio demande une transition sans certains leaders ?

Qu’est-ce qu’il veut dire concrètement ? Une transition sans Guillaume Soro ? Je vous répète, il n’y aura pas de transition en Côte d’Ivoire sans la participation des forces nouvelles. Ou bien, nous voulons la paix et nous la faisons avec les forces nouvelles. Où alors on en veut pas. Il ne peut pas avoir de transition sans Guillaume Soro. Si Soro Guillaume est premier ministre, c’est parce que l’opposition a échoué, les hommes politiques ont échoué. Gbagbo s’est rendu compte qu’il n’a qu’un seul opposant avec qui il faut discuter qui est Guillaume Soro. Le mandat de Gbagbo est fini depuis 2005, qu’est-ce que ces hommes ont fait ? Rien. Ils étaient tous exilés. Pourquoi ils ne venaient pas sur le terrain ? Celui qui pense qu’il se lèvera un matin pour dire qu’on met fin aux activités du gouvernement ou de Guillaume Soro, y perdra sa vie. Les ivoiriens ne sont plus prêts a tolérer ceux qui vont troubler la paix. Il n’y aura plus d’accord après celui de Ouaga. Celui qui ne soutient pas cet accord sera fini politiquement. Nous n’accepterons pas que des hommes politiques suscitent des mouvements fantôches pour réagir dans la presse. Jean-Jacques Béchio est un buffle assoiffé dans le desert à la recherche d’eau fraîche. Soro ne doit pas répondre à des cadavres politiques. C’est eux qui nous ont mis dans cette situation. Si moi, je suis PDCI, je resterai PDCI. Béchio n’a pas de dignité. Il était au PDCI, il s’est retrouvé au RDR, après le RDR, il est à ANCI, demain il sera au FPI. Il ne peut plus avoir d’autres solutions que de soutenir Gbagbo et Soro pour qu’ils nous amènent aux élections. Celui qui veut être candidat le sera. Les hommes politiques suscitent les voix pour torpiller les actions du gouvernement. Le PPS va proposer au premier ministre une nouvelle équipe gouvernementale. Il faut que le président Gbagbo l’accepte. Ceux qui demandent la transition sont au gouvernement. C’est quelle transition ils demandent alors si ce n’est un coup d’état qu’ils préparent ? Guillaume Soro doit prendre ses responsabilités. On ne peut pas être dans un gouvernement et le combattre en sourdine. Nous sommes informés que des gens préparent un coup d’état, pour mettre fin aux activités du gouvernement. Il faut donc que Soro se sépare d’eux pour mettre en place un gouvernement responsable. Le PPS demande aussi la réduction des salaires des ministres de 500 mille Fcfa pour financer le processus de sortie de crise. Ça sera leur part de sacrifice. Le peuple souffre, il faut qu’eux aussi fassent des sacrifices à leur niveau.


Le front social est en ébullition avec les grèves des médecins, des enseignants du secondaire public et du privé. Le PPS a-t-il des solutions à proposer au gouvernement ?

Tous ces syndicats qui revendiquent actuellement sont dans leurs droits. Mais, en ce moment précis est-ce que les conditions d’une grève sont réunies ? C’est cela le problème. Il y a la volonté du gouvernement à résoudre les problèmes. Mais, il n’y a pas de moyens. Les uns et les autres doivent mettre la balle à terre pour qu’on privilégie la sortie de crise. Nous déplorons les esprits lugubres qui sont en dessous de ces grèves. Ils sont en train de créer une situation insurrectionnelle pour déstabiliser le gouvernement. Nous leur disons de mettre fin à cela parce que les conséquences seront plus graves que ce que nous avons déjà connues. Personne n’a intérêt à embraser la Côte d’Ivoire. Nous au PPS, nous savons qui sont ceux qui se cachent derrière ces revendications des syndicats pour déstabiliser le gouvernement de Soro et au moment venu, nous les dénoncerons.


Vous avez plusieurs fois répété que des mains obscures veulent empêcher Soro de travailler. Vous pouvez nous citer quelques unes ?

Le PPS soutient le gouvernement, le premier ministre et le président de la République. Mais, nous disons que l’Apo a été initié par Gbagbo. Donc, que le président Laurent Gbagbo soit sincère. Il ne s’agit pas maintenant de faire porter le masque aux syndicats, il ne s’agit pas de susciter des voix pour dire que le premier ministre est incapable. Nous n’accepterons pas cela. Nous n’accepterons pas d’être humiliés par le président Laurent Gbagbo et ses émissaires. L’accord de Ouagadougou qu’il a signé librement devrait être appliqué sans problème.


Qu’est ce que vous pensez de l’opposition ?

Le PPS est le seul parti d’opposition. On ne peut pas être opposant et émarger à la présidence. On ne peut pas être opposant et avoir un grade de président d’institution. Tous ceux qui sont dans le gouvernement sont comptables des actes du gouvernement. Ouattara et Bédié sont membres du CPC avec rangs de présidents d’institutions.


Quelles sont vos relations avec les autres partis politiques ?

Nos premiers alliers sont les forces nouvelles. Nous avons pris nos responsabilités pour dire que les revendications des forces nouvelles sont les nôtres. Et elles sont reconnues par tous les partis d’opposition. Nous soutenons tous les partis politiques qui luttent pour sortir le peuple de la souffrance. Nous sommes socialistes, mais nous ne soutenons pas le FPI qui n’a pas su gérer l’esprit socialiste qui est basé sur le respect des droits humains, le social, la solidarité et la bonne gouvernance. Nous n’avons pas de problème personnel avec le FPI. Nous avons la même idéologie mais, nous n’avons pas les mêmes méthodes. Le PPS est ouvert à tous les autres partis politiques pourvu qu’ils acceptent l’alternance politique et le principe du socialisme.


La moralisation de la vie publique entreprise par le président de la République suit son cours. Quel sentiment le PPS a pour cette opération main propre ?

Le PPS soutient les actions qui vont dans le sens de la bonne gouvernance. Mais, le PPS ne voudrait pas que cela vise des fins électoralistes. Ce n’est pas de cela que nous voulons. Nous pensons que c’est normal de punir les gens qui passent leur temps à voler la République. S’il le fait pour la transparence, nous au PPS, le saluons pour ses actions. Il faut qu’il aille plus loin pour débarrasser le pays de tous ses maux dont il souffre terriblement. Il ne doit pas se limiter aux subordonnés. Il faut qu’il frappe ceux qui sont en haut. Il y a des ministres qui, après 3 mois de fonction seulement, s’adonnent à des luxes extravagants. C’est ce qui révolte le peuple. Mais, nous restons vigilants pour ne pas que cela soit de la poudre aux yeux, pour des fins électoralistes.

Réalisée par C.S
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