Bouillant et passionné. Zasso Patrick, président du Mouvement de la défense de la vraie refondation croit mordicus à la légitimité de son combat. Ce combat passe, selon lui, par une réorientation de l’idéologie de la refondation vers son objectif originel : se mettre au service des classes laborieuses. Il s’étale, au cours de cette interview sur ses convictions politiques. Avec un réalisme politique, il cloue au pilori le FPI pour s’être dévoyé et détourné de sa lutte. Il parle, aussi, de l’ennemi d’hier : le Dr Alassane Dramane Ouattara, président du RDR qu’il qualifie d’homme de mérite, compétent et fort. Interview à bâton rompu avec un patriote.
Vous avez fait une intervention très remarquée le samedi 28 février au cours de la rentrée académique des Universités des temps libres (UTL) en vous attaquant au FPI et à la refondation. Pouvons-nous connaître les raisons de cette déclaration?
Les raisons de cette déclaration sont simples. Depuis l’opposition jusqu’en 2000, le président Laurent Gbagbo nous a proposé une politique sociale qu’on a appelé la refondation socialiste. Nous avions adhéré pleinement à cette idéologie. C’est pour cela que nous avons participé à tous les combats auprès du chef de l’état en tant que sympathisant. A partir de 2000, particulièrement avec la venue de la crise, le combat pour lequel nous nous sommes battus a commencé à prendre une tournure et une déviation du fait de certains opportunistes. Aujourd’hui, ces derniers ont fait de cette lutte leur affaire. La population souffre, la misère et la pauvreté sévissent. Le peuple qu’on prétendait venir sauver est, aujourd’hui, dans la rue. Et des individus récupèrent la lutte, pour en faire leur fond de commerce. C’est ce qui nous a amené à faire cette déclaration pour dire que nous ne sommes pas d’accord avec la tournure qu’a prise la lutte. Cette nouvelle tournure ne nous arrange pas. Et depuis 2007 nous avons fait cette déclaration. Parce que nous ne sommes pas d’accord avec ce qui se passe actuellement. Nous ne sommes pas d’accord avec l’émergence de cette nouvelle bourgeoisie. Tandis que les régions se meurent et qu’il n y a pas de moyens pour permettre aux départements de fonctionner, de construire des universités. Il n y a pas d’argent pour permettre à cette jeunesse qui a été au départ et au centre de la lutte d’avoir une dignité. Nous estimons au regard de tous ces facteurs que c’est une trahison.
Vous parlez de trahison. Vous avez aussi participé à tous les combats du FPI depuis toujours. N’est-ce pas en définitive, parce que vos efforts n’ont pas été récompensés par le FPI que vous vous érigez contre l’idéologie prôné par ce parti?
Pour moi, cet aspect n’est pas important. Vous savez la refondation est avant tout le changement des conditions d’existence d’un peuple. C’est l’abolition de l’ordre bourgeois. Et c’est la suppression de l’impérialisme. Et surtout du néocolonialisme. Et c’est ce combat que nous avons mené dans l’opposition pour l’alternance politique. C’est ce même comportement que nous avons combattu. C’est à dire la société capitaliste qui ruinait ce peuple, qui l’exploitait et qui l’opprimait. Nous l’avons combattu pour qu’aujourd’hui, nous soyons au pouvoir. La refondation comme je l’ai dit c’est le changement d’un système capitaliste au système socialiste. Nous sommes venus pour donner la vie au peuple, pour changer les conditions de vie d’un peuple. Nous ne sommes pas venus pour nous-mêmes. Ce que je voudrais dire aussi c’est que le socialisme est l’indépendance. Le socialisme, c’est la liberté. Le socialisme, c’est aussi la prospérité d’un peuple. Le socialisme s’insurge contre l’injustice. Il s’oppose au tribalisme, au régionalisme, à l’individualisme et à l’égoïsme. C’est pour ces facteurs que nous avons adhéré à l’idéologie de cette refondation socialiste. Ce n’est pas parce que nous n’avons pas eu une certaine aisance matérielle. Ce n’est pas le plus important. Si nous le voulons, rien ne pourra nous y en empêcher. Mais, c’est parce que dans notre esprit, nous sommes des révolutionnaires. Nous étions de cette révolution parce que l’idéologie en elle-même est bonne. Elle prône le changement des conditions d’existence des Africains. Il faut que les Africains soient responsables et sérieux dans le combat que nous menons pour le peuple. On ne peut pas engager un peuple dans une lutte et l’abandonner à un moment donné du combat. Nous ne sommes pas d’accord. Ceux qui ont entamé la voie de la révolution n’ont pas réunis les conditions subjectives et objectives de cette révolution avant d’y engager le peuple ivoirien. Parce que nos amis sont morts dans cette lutte. Nous n’avons donné nos vies pour que des individus aillent s’assoir au sommet de l’état pour profiter tout bonnement des retombées du pouvoir. Nous nous insurgeons contre cet état de fait. C’est le peuple qui doit être une priorité.
Concrètement quelles différences faites-vous entre la vraie refondation telle que vous la prêchez et celle qui est vécu présentement par le FPI?
La vraie refondation est le changement des conditions d’existence d’un peuple. C’est l’abolition de l’ordre Bourgois. C’est la suppression du néocolonialisme et de l’impérialisme. Pour une vraie révolution, il faut avoir un leader. Et ce leader, nous l’avons, c’est le président Laurent Gbagbo. Je ne peux pas renier aujourd’hui, Gbagbo Laurent parce qu’il fait vraiment des efforts. Mais, on ne peut pas mener une révolution seul. Il faut avoir un parti politique fort. Parce que le parti est l’état major général de la refondation. C’est le parti qui dirige la refondation sur le terrain. C’est le parti qui éveille la conscience des peuples. C’est le parti qui doit être dans le peuple. Et qui doit expliquer la politique de la refondation au peuple. Quelle que soit la situation, le peuple est prêt à mener le combat. Mais, si le parti n’est pas fort et qu’il est faible, il ne peut y avoir de révolution. Il faut avoir aussi un territoire. Et nous avons ce territoire. Lorsqu’il y a eu la guerre nous avons eu une partie du territoire où nous avons réhabilité le président de la république plus de trois fois. Donc la refondation devait se matérialiser dans cette partie du territoire pour que le peuple qui a donné sa vie puisse avoir un niveau de vie élevé. Et non le niveau de vie d’une minorité d’individu. Il faut également une armée forte. Nous avons cette armée. Mais, le vrai problème de la refondation c’est le FPI. Gbagbo n’avait pas d’homme et il a entamé sa révolution. Le FPI n’était pas prêt. Les cadres n’étaient pas prêts. Ces derniers ne sont mêmes pas éduqués et instruits sur les habitudes de la refondation. Et on les a engagés la dedans. Ce sont eux que nous appelons aujourd’hui des opportunistes qui sont devenus des bourgeois et des égoïstes. Ces derniers ne savent même plus pourquoi ils suivent Gbagbo. Ils sont devenus des suiveurs et non des refondateurs. Si nous vivons l’ère de la refondation nous devons vivre comme de vrais refondateurs et non comme des hommes qui sont venus étouffer le peuple. Des hommes qui sont venus boire le sang du peule. C’est très dangereux. Et nous ne sommes pas d’accord avec ça. Voilà les conditions requises pour mener à bien une vraie refondation. Il faut vraiment des hommes.
En choisissant de vous attaquer de front au FPI et à la refondation, ne craignez-vous pas d’être taxé de militant du RDR?
Je ne m’attaque pas au FPI. Je dis ce que je vois. Je ne les attaque pas. Ce que je dis peut même les arranger s’ils veulent se ressaisir. Je les amène à prendre conscience de leur combat. Et de rectifier le tir. Cela ne veut pas dire que nous sommes du RDR. Et puis le RDR c’est un parti politique et ce sont des hommes qui sont là-bas.
Au cours de votre intervention lors de la rentrée académique des UTL, vous avez révélé que le Dr Alassane Dramane Ouattara est le vrai père du multipartisme en Côte d’Ivoire. Pouvons-nous savoir pourquoi?
Vous savez que dans les années 1990 lorsque l’opposition à cette époque c’est-à-dire le FPI et certains partis politiques, avaient parlé de l’alternance politique, c’est le Dr Alassane Dramane Ouattara qui est allé voir le président Houphouët-Boigny pour lui dire qu’il est temps pour le libéralisme économique que l’opposition participe au débat politique. Puisque Houphouët savait qu’il était l’homme de la situation c’est-à-dire celui qui devait sauver l’économie du pays, il a accepté. C’est donc à cause du Dr Alassane Dramane Ouattara que Houphouët a signé pour que l’alternance politique soit une réalité. Donc ADO est le père du multipartisme en Côte d’Ivoire.
En jetant un regard en arrière comment justifiez-vous toutes les cavales contre cet homme de 1993 à aujourd’hui?
Je crois qu’aujourd’hui nous avons finalement compris qu’il s’agit de la méchanceté et de la sorcellerie. Je l’ai également vilipendé. J’ai haï Alassane Dramane Ouattara. Nous étions nombreux. Mais, aujourd’hui la crise a démontré qu’il s’agit d’une manipulation. Pour la simple raison que le monsieur a des qualités. C’est une puissance. C’est un homme fort. Il fallait donc trouver des moyens pour l’écarter de la lutte politique. Je pense qu’aujourd’hui, nous avons compris qu’il faut lever cette cavale contre Alassane Dramane Ouattara. C’est notre frère. Pour la simple raison que si aujourd’hui, on a accepté que ADO soit candidat même de façon exceptionnelle c’est qu’on nous a trahis. Parce que les gens sont morts pour rien. Voilà quelqu’un qu’Houphouët-Boigny a appelé. Mais, qui d’autre connaît la Côte d’Ivoire plus qu’Houphouët-Boigny ? Le président Félix Houphouët-Boigny ne peut pas appeler un étranger pour lui octroyer de si grandes responsabilités devant l’histoire et les hommes. En fait, c’est Alassane Dramane Ouattara qui devait être l’héritier d’Houphouët-Boigny. Houphouët a fait appel à son propre frère. Lorsque les gens ont commencé à murmurer en 1990 pour dire qu’il n’est pas Ivoirien, ADO avait voulu rendre sa démission. Et c’est Houphouët qui s’y est opposé. Il lui a dit qu’un enfant ne peut pas abandonner son père alors qu’il est malade. C’est sous le règne d’Alassane Dramane Ouattara que nous avons eu la coupe d’Afrique dans ce pays. Le monsieur a fait vraiment de grandes choses. Il a montré sa compétence. Compte tenu de tout ce que nous avons fait à ADO, Dieu, aujourd’hui, nous frappe. A cause de la méchanceté de nos hommes politiques, aujourd’hui, Dieu frappe tout un peuple. Parce que voilà un homme qu’on prétend ne pas être Ivoirien, mais, dont la parole se réalise toujours. La parole est une bénédiction de Dieu. Lorsque qu’un homme parle et que Dieu est avec lui ça se réalise. Donc la crise que nous vivons actuellement c’est Dieu qui nous l’a imposée. Ce n’est pas Alassane Ouattara. Il faut que les gens enlèvent de leur tête que c’est le RDR qui a fait le coup d’état ou qui a fait telle chose ou telle autre. C’est archi faux ! La crise actuelle est une punition de Dieu. Nous avons tous participé à sa préparation depuis 1990 jusqu’aujourd’hui. C’est donc Dieu qui a coupé la Côte d’Ivoire en deux afin que ses fils s’asseyent et règlent définitivement ce problème. Voilà pourquoi je dis que Gbagbo doit réhabiliter dignement Alassane Dramane Ouattara. Il doit être réhabilité. On doit le dire à la télévision et partout. Les ivoiriens doivent le savoir.
Dieu a imposé cette crise à la Côte d’Ivoire. Selon vous également, Dieu est avec Alassane Dramane Ouattara. Il ne reste plus qu’un pas à franchir. Pensez-vous de ce fait qu’Alassane Dramane Ouattara est l’homme qu’il faut actuellement à la Côte d’Ivoire?
Nous sommes, aujourd’hui, convaincus qu’Alassane Ouattara est le mieux placé pour conduire l’héritage d’Houphouët-Boigny. Lui seul peut conduire l’héritage d’Houphouët. ADO est l’homme qui peut aujourd’hui, soigner l’image de la Côte d’Ivoire. Et la restaurer. Il a des qualités. Si de grandes nations l’ont reconnu, pourquoi les Ivoiriens ne peuvent pas le faire ? Un homme qui a relevé l’économie de certaines grandes nations. Nous sommes convaincus qu’ADO est l’homme qui peut faire avancer la Côte d’Ivoire. Parce que si comme des gens le disent c’est ADO qui a coupé la Côte d’Ivoire en deux et que c’est lui qui a fait qu’il y a la guerre en Côte d’Ivoire. Donnons-lui donc le pouvoir pour qu’il fasse disparaître la guerre. Si c’est à cause de lui qu’on tourne en rond, c’est simple, donnons lui le pays pour qu’il puisse l’organiser pour qu’on avance. Ce n’est pas la peine de faire souffrir les Ivoiriens pour rien à cause des intérêts égoïstes.
Coulibaly Brahima
Vous avez fait une intervention très remarquée le samedi 28 février au cours de la rentrée académique des Universités des temps libres (UTL) en vous attaquant au FPI et à la refondation. Pouvons-nous connaître les raisons de cette déclaration?
Les raisons de cette déclaration sont simples. Depuis l’opposition jusqu’en 2000, le président Laurent Gbagbo nous a proposé une politique sociale qu’on a appelé la refondation socialiste. Nous avions adhéré pleinement à cette idéologie. C’est pour cela que nous avons participé à tous les combats auprès du chef de l’état en tant que sympathisant. A partir de 2000, particulièrement avec la venue de la crise, le combat pour lequel nous nous sommes battus a commencé à prendre une tournure et une déviation du fait de certains opportunistes. Aujourd’hui, ces derniers ont fait de cette lutte leur affaire. La population souffre, la misère et la pauvreté sévissent. Le peuple qu’on prétendait venir sauver est, aujourd’hui, dans la rue. Et des individus récupèrent la lutte, pour en faire leur fond de commerce. C’est ce qui nous a amené à faire cette déclaration pour dire que nous ne sommes pas d’accord avec la tournure qu’a prise la lutte. Cette nouvelle tournure ne nous arrange pas. Et depuis 2007 nous avons fait cette déclaration. Parce que nous ne sommes pas d’accord avec ce qui se passe actuellement. Nous ne sommes pas d’accord avec l’émergence de cette nouvelle bourgeoisie. Tandis que les régions se meurent et qu’il n y a pas de moyens pour permettre aux départements de fonctionner, de construire des universités. Il n y a pas d’argent pour permettre à cette jeunesse qui a été au départ et au centre de la lutte d’avoir une dignité. Nous estimons au regard de tous ces facteurs que c’est une trahison.
Vous parlez de trahison. Vous avez aussi participé à tous les combats du FPI depuis toujours. N’est-ce pas en définitive, parce que vos efforts n’ont pas été récompensés par le FPI que vous vous érigez contre l’idéologie prôné par ce parti?
Pour moi, cet aspect n’est pas important. Vous savez la refondation est avant tout le changement des conditions d’existence d’un peuple. C’est l’abolition de l’ordre bourgeois. Et c’est la suppression de l’impérialisme. Et surtout du néocolonialisme. Et c’est ce combat que nous avons mené dans l’opposition pour l’alternance politique. C’est ce même comportement que nous avons combattu. C’est à dire la société capitaliste qui ruinait ce peuple, qui l’exploitait et qui l’opprimait. Nous l’avons combattu pour qu’aujourd’hui, nous soyons au pouvoir. La refondation comme je l’ai dit c’est le changement d’un système capitaliste au système socialiste. Nous sommes venus pour donner la vie au peuple, pour changer les conditions de vie d’un peuple. Nous ne sommes pas venus pour nous-mêmes. Ce que je voudrais dire aussi c’est que le socialisme est l’indépendance. Le socialisme, c’est la liberté. Le socialisme, c’est aussi la prospérité d’un peuple. Le socialisme s’insurge contre l’injustice. Il s’oppose au tribalisme, au régionalisme, à l’individualisme et à l’égoïsme. C’est pour ces facteurs que nous avons adhéré à l’idéologie de cette refondation socialiste. Ce n’est pas parce que nous n’avons pas eu une certaine aisance matérielle. Ce n’est pas le plus important. Si nous le voulons, rien ne pourra nous y en empêcher. Mais, c’est parce que dans notre esprit, nous sommes des révolutionnaires. Nous étions de cette révolution parce que l’idéologie en elle-même est bonne. Elle prône le changement des conditions d’existence des Africains. Il faut que les Africains soient responsables et sérieux dans le combat que nous menons pour le peuple. On ne peut pas engager un peuple dans une lutte et l’abandonner à un moment donné du combat. Nous ne sommes pas d’accord. Ceux qui ont entamé la voie de la révolution n’ont pas réunis les conditions subjectives et objectives de cette révolution avant d’y engager le peuple ivoirien. Parce que nos amis sont morts dans cette lutte. Nous n’avons donné nos vies pour que des individus aillent s’assoir au sommet de l’état pour profiter tout bonnement des retombées du pouvoir. Nous nous insurgeons contre cet état de fait. C’est le peuple qui doit être une priorité.
Concrètement quelles différences faites-vous entre la vraie refondation telle que vous la prêchez et celle qui est vécu présentement par le FPI?
La vraie refondation est le changement des conditions d’existence d’un peuple. C’est l’abolition de l’ordre Bourgois. C’est la suppression du néocolonialisme et de l’impérialisme. Pour une vraie révolution, il faut avoir un leader. Et ce leader, nous l’avons, c’est le président Laurent Gbagbo. Je ne peux pas renier aujourd’hui, Gbagbo Laurent parce qu’il fait vraiment des efforts. Mais, on ne peut pas mener une révolution seul. Il faut avoir un parti politique fort. Parce que le parti est l’état major général de la refondation. C’est le parti qui dirige la refondation sur le terrain. C’est le parti qui éveille la conscience des peuples. C’est le parti qui doit être dans le peuple. Et qui doit expliquer la politique de la refondation au peuple. Quelle que soit la situation, le peuple est prêt à mener le combat. Mais, si le parti n’est pas fort et qu’il est faible, il ne peut y avoir de révolution. Il faut avoir aussi un territoire. Et nous avons ce territoire. Lorsqu’il y a eu la guerre nous avons eu une partie du territoire où nous avons réhabilité le président de la république plus de trois fois. Donc la refondation devait se matérialiser dans cette partie du territoire pour que le peuple qui a donné sa vie puisse avoir un niveau de vie élevé. Et non le niveau de vie d’une minorité d’individu. Il faut également une armée forte. Nous avons cette armée. Mais, le vrai problème de la refondation c’est le FPI. Gbagbo n’avait pas d’homme et il a entamé sa révolution. Le FPI n’était pas prêt. Les cadres n’étaient pas prêts. Ces derniers ne sont mêmes pas éduqués et instruits sur les habitudes de la refondation. Et on les a engagés la dedans. Ce sont eux que nous appelons aujourd’hui des opportunistes qui sont devenus des bourgeois et des égoïstes. Ces derniers ne savent même plus pourquoi ils suivent Gbagbo. Ils sont devenus des suiveurs et non des refondateurs. Si nous vivons l’ère de la refondation nous devons vivre comme de vrais refondateurs et non comme des hommes qui sont venus étouffer le peuple. Des hommes qui sont venus boire le sang du peule. C’est très dangereux. Et nous ne sommes pas d’accord avec ça. Voilà les conditions requises pour mener à bien une vraie refondation. Il faut vraiment des hommes.
En choisissant de vous attaquer de front au FPI et à la refondation, ne craignez-vous pas d’être taxé de militant du RDR?
Je ne m’attaque pas au FPI. Je dis ce que je vois. Je ne les attaque pas. Ce que je dis peut même les arranger s’ils veulent se ressaisir. Je les amène à prendre conscience de leur combat. Et de rectifier le tir. Cela ne veut pas dire que nous sommes du RDR. Et puis le RDR c’est un parti politique et ce sont des hommes qui sont là-bas.
Au cours de votre intervention lors de la rentrée académique des UTL, vous avez révélé que le Dr Alassane Dramane Ouattara est le vrai père du multipartisme en Côte d’Ivoire. Pouvons-nous savoir pourquoi?
Vous savez que dans les années 1990 lorsque l’opposition à cette époque c’est-à-dire le FPI et certains partis politiques, avaient parlé de l’alternance politique, c’est le Dr Alassane Dramane Ouattara qui est allé voir le président Houphouët-Boigny pour lui dire qu’il est temps pour le libéralisme économique que l’opposition participe au débat politique. Puisque Houphouët savait qu’il était l’homme de la situation c’est-à-dire celui qui devait sauver l’économie du pays, il a accepté. C’est donc à cause du Dr Alassane Dramane Ouattara que Houphouët a signé pour que l’alternance politique soit une réalité. Donc ADO est le père du multipartisme en Côte d’Ivoire.
En jetant un regard en arrière comment justifiez-vous toutes les cavales contre cet homme de 1993 à aujourd’hui?
Je crois qu’aujourd’hui nous avons finalement compris qu’il s’agit de la méchanceté et de la sorcellerie. Je l’ai également vilipendé. J’ai haï Alassane Dramane Ouattara. Nous étions nombreux. Mais, aujourd’hui la crise a démontré qu’il s’agit d’une manipulation. Pour la simple raison que le monsieur a des qualités. C’est une puissance. C’est un homme fort. Il fallait donc trouver des moyens pour l’écarter de la lutte politique. Je pense qu’aujourd’hui, nous avons compris qu’il faut lever cette cavale contre Alassane Dramane Ouattara. C’est notre frère. Pour la simple raison que si aujourd’hui, on a accepté que ADO soit candidat même de façon exceptionnelle c’est qu’on nous a trahis. Parce que les gens sont morts pour rien. Voilà quelqu’un qu’Houphouët-Boigny a appelé. Mais, qui d’autre connaît la Côte d’Ivoire plus qu’Houphouët-Boigny ? Le président Félix Houphouët-Boigny ne peut pas appeler un étranger pour lui octroyer de si grandes responsabilités devant l’histoire et les hommes. En fait, c’est Alassane Dramane Ouattara qui devait être l’héritier d’Houphouët-Boigny. Houphouët a fait appel à son propre frère. Lorsque les gens ont commencé à murmurer en 1990 pour dire qu’il n’est pas Ivoirien, ADO avait voulu rendre sa démission. Et c’est Houphouët qui s’y est opposé. Il lui a dit qu’un enfant ne peut pas abandonner son père alors qu’il est malade. C’est sous le règne d’Alassane Dramane Ouattara que nous avons eu la coupe d’Afrique dans ce pays. Le monsieur a fait vraiment de grandes choses. Il a montré sa compétence. Compte tenu de tout ce que nous avons fait à ADO, Dieu, aujourd’hui, nous frappe. A cause de la méchanceté de nos hommes politiques, aujourd’hui, Dieu frappe tout un peuple. Parce que voilà un homme qu’on prétend ne pas être Ivoirien, mais, dont la parole se réalise toujours. La parole est une bénédiction de Dieu. Lorsque qu’un homme parle et que Dieu est avec lui ça se réalise. Donc la crise que nous vivons actuellement c’est Dieu qui nous l’a imposée. Ce n’est pas Alassane Ouattara. Il faut que les gens enlèvent de leur tête que c’est le RDR qui a fait le coup d’état ou qui a fait telle chose ou telle autre. C’est archi faux ! La crise actuelle est une punition de Dieu. Nous avons tous participé à sa préparation depuis 1990 jusqu’aujourd’hui. C’est donc Dieu qui a coupé la Côte d’Ivoire en deux afin que ses fils s’asseyent et règlent définitivement ce problème. Voilà pourquoi je dis que Gbagbo doit réhabiliter dignement Alassane Dramane Ouattara. Il doit être réhabilité. On doit le dire à la télévision et partout. Les ivoiriens doivent le savoir.
Dieu a imposé cette crise à la Côte d’Ivoire. Selon vous également, Dieu est avec Alassane Dramane Ouattara. Il ne reste plus qu’un pas à franchir. Pensez-vous de ce fait qu’Alassane Dramane Ouattara est l’homme qu’il faut actuellement à la Côte d’Ivoire?
Nous sommes, aujourd’hui, convaincus qu’Alassane Ouattara est le mieux placé pour conduire l’héritage d’Houphouët-Boigny. Lui seul peut conduire l’héritage d’Houphouët. ADO est l’homme qui peut aujourd’hui, soigner l’image de la Côte d’Ivoire. Et la restaurer. Il a des qualités. Si de grandes nations l’ont reconnu, pourquoi les Ivoiriens ne peuvent pas le faire ? Un homme qui a relevé l’économie de certaines grandes nations. Nous sommes convaincus qu’ADO est l’homme qui peut faire avancer la Côte d’Ivoire. Parce que si comme des gens le disent c’est ADO qui a coupé la Côte d’Ivoire en deux et que c’est lui qui a fait qu’il y a la guerre en Côte d’Ivoire. Donnons-lui donc le pouvoir pour qu’il fasse disparaître la guerre. Si c’est à cause de lui qu’on tourne en rond, c’est simple, donnons lui le pays pour qu’il puisse l’organiser pour qu’on avance. Ce n’est pas la peine de faire souffrir les Ivoiriens pour rien à cause des intérêts égoïstes.
Coulibaly Brahima