Affaire "Ali Baba et les 40 "voleurs" - Les députés PDCI-RDA expriment leur solidarité au Groupe "Le Réveil" : "C`est notre combat, nous sommes totalement engagés derrière vous"

Le Directeur général du groupe "Le Réveil", Dénis Kah Zion, et les députés du Groupe parlementaire PDCI-RDA ont eu hier en fin de matinée une séance de travail à la Permanence du PDCI-RDA au Plateau. Kah Zion qui à cette rencontre était assisté du rédacteur en chef central, Akwaba Saint Clair, et du manager du groupe, Coulibaly Zié Daouda, a saisi l'opportunité pour faire part aux députés PDCI-RDA du "harcèlement"(le terme vient de lui) dont son groupe fait l'objet en ce moment. Le Directeur général du groupe "Le réveil" a ainsi énoncé tous les dossiers que "Le Nouveau Réveil" et "Le Repère" ont traités ces dernières semaines et qui valent à certains de ses collaborateurs des poursuites judiciaires aujourd'hui. Kah Zion a clairement fait savoir aux parlementaires PDCI-RDA que tout ceci répond à une stratégie savamment orchestrée par le FPI pour museler les journaux proches du PDCI-RDA. Pour lui, il ne fait l'ombre d'un doute que son groupe fait l'objet d'un harcèlement. "Depuis la loi de 2004 sur la presse, notre groupe subit un harcèlement. (…) Le vendredi dernier à 15h, au moment où nous sortions de la brigade de recherches, nous avons reçu une citation directe du ministre Dano Djédjé qui nous accuse de diffamation dans un article publié en décembre 2008. Il demande une réparation de cent millions, la suspension momentanée de "Le Repère" pour huit mois et la suspension de "Le Nouveau Réveil" pour six mois", a-t-il indiqué. Par ailleurs, il a attiré l'attention des députés PDCI sur la dizaine d'affaires concernant son groupe qui sont au tribunal. Mais auparavant, Denis Kah Zion a exprimé sa gratitude au Groupe parlementaire PDCI-RDA pour le soutien qu'il n'a de cesse d'apporter à sa maison de presse toutes les fois que lui et ses collaborateurs se sont retrouvés dans des moments difficiles. Après cet exposé, le député Jean Michel Moulod, président du Groupe parlementaire PDCI-RDA, a permis aux députés qui ont bien voulu prendre la parole de s'exprimer. Tous les intervenants ont marqué leur solidarité au groupe "Le Réveil". Le ministre Ahoussou Kouadio Jeannot a ainsi exhorté ses collègues députés à des actions concertées pour apporter des soutiens de poids au groupe "Le Réveil", seule porte voix pour l'heure du PDCI-RDA. Il a été rejoint dans cette voie par le député de Bondoukou, Fallet Timité, qui, lui, a préconisé que les chancelleries soient saisies afin que soit dénoncée la tentative de musellement des journaux proches du PDCI-RDA. Le député de Korhogo, Silué Kagnon, a lui attiré l'attention de tous sur le danger que court le PDCI-RDA sans les journaux du groupe "Le Réveil". Aussi a-t-il préconisé que les députés PDCI-RDA endossent le combat engagé contre Kah Zion et ses collaborateurs. Le député de Toumodi, à sa suite, a donné l'assurance au Directeur général du groupe "Le Réveil" que "son plaidoyer a été enregistré par tous les députés". Mme le ministre Bobi Assa Emilienne, député de Dimbokro, a pour sa part abondé dans le sens des précédents intervenants qui ont souhaité que le RHDP et les autres structures d'élus de l'opposition soient saisis pour des actions concertées. Le président du Groupe parlementaire PDCI-RDA, Jean Michel Moulod, après le tour de table, a donné cette assurance à Kah Zion : "C'est notre combat. Nous tenons à vous dire que les députés sont totalement engagés derrière vous. Vous avez notre soutien. Nous allons dès cet instant nous organiser et tenir informés les autres élus du parti et également ceux du RHDP", a-t-il soutenu. Avant le terme de la rencontre, Eddy Péhé et Nanankoua Gnamantêh, qui quelques instants plus tôt étaient au parquet au bureau du procureur, ont fait leur entrée dans la salle. Les députés leur ont fait part de leur compassion et réaffirmé leur soutien. Eddy Péhé, Directeur de publication de "Le Repère" a eu droit par la suite à la parole pour retracer toutes les péripéties de la journée d'hier depuis la brigade des recherches jusqu'au bureau du procureur Tchimou Raymond.

Paul Koffi
Photos : Patricia Ziahé