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Politique Publié le jeudi 19 mars 2009 | Le Nouveau Réveil

Après sa sortie dans la presse : Le collectif pour la défense de l`APO répond à JJ Béchio

C'est avec beaucoup d'indignation que nous avons lu la sortie de Jean Jacques Béchio dans la presse cette semaine. Nous y avons perçu un homme mal en point qui est certainement rongé par le mal qui frappe bon nombre d'hommes politiques. C'est-à-dire la mauvaise foi. De toute évidence, cette sortie a pour objet d'emmener l'opinion à ne pas l'oublier. Le bilan qu'il a tenté de faire n'accorde aucune place au peuple ivoirien et ce que l'APO lui a apporté. C'est son droit de critiquer, mais en toute objectivité, nous pensons qu'il a tout ramené à sa personne. C'est dommage qu'il se livre de cette façon en spectacle, à partir d'arguments infondés. S'il était animé d'un minimum de bonne volonté, il aurait pu commencer par noter ces avancées notables de l'Apo. Les retards que tout le monde constate ne sont pas provoqués. Très souvent, ils incombent au contexte et à la nécessité d'avancer par concertation et en conciliant les positions. Ensuite, la raison principale que tout le monde connaît aux retards est essentiellement financière. Aucune volonté politique ne bloque le déroulement de l'Apo qui a eu deux ans le 4 mars. Ces deux années n'ont pas été du tout repos pour Guillaume Soro. Il a fait des pas de géant vers les élections. Le chef de l'Onuci, Young Jin Choi, l'a affirmé haut et fort. Celui-ci a indiqué que la Côte d'Ivoire n'a jamais été aussi proche des élections que maintenant. Aujourd'hui, le recours à la force pour le règlement de cette crise est proscrit. Les Ivoiriens circulent librement sur tout le territoire. Sur les différents chapitres du programme de sortie de crise, d'immenses progrès ont été réalisés. Concernant le processus électoral et l'identification, la CEI est allée à la rencontre des Ivoiriens de l'étranger. A l'enrôlement, la barre des 5,5 millions a été largement franchie. Le pays en est à la reconstitution des registres de l'état civil. La réunification de l'Etat prend forme. Le gros du lot des fonctionnaires et agents de l'Etat qui avaient fui les zones Centre-Nord-Ouest (CNO), du fait de la guerre, ont rejoint leurs postes d'affectation. L'administration et le corps préfectoral sont en place. L'unicité des caisses de l'Etat vient d'être lancée par le Premier ministre. Les partis politiques, l'Anci y compris, mènent tranquillement leurs activités sur l'ensemble du territoire national en toute quiétude. Pour ce qui concerne les questions militaires, des accords ont été signés sur tous les points. La question des grades, la nouvelle armée, la question des forces paramilitaires ont trouvé une solution. En clair, tout va dans le bon sens à petits pas certes mais sûrement. On ne comprend donc pas le mauvais procès de Béchio. Sa sortie signifie qu'il ne prend même pas le temps de lire chaque semaine les communiqués produits par la Cei pour faire le point sur l'identification. Ça se comprend. Les gens comme lui n'ont aucun intérêt à ce que la Côte d'Ivoire sorte de la crise par une élection propre. Il propose une nouvelle transition de deux ans au moment où tous les Ivoiriens sont fatigués et veulent revenir à la normalité. Mais ce qu'il ne dit pas, c'est que dans ce gouvernement, il faut donner de la place à lui Béchio et à sa compagnie. Est-il besoin de rappeler que cette même entreprise (devenir ministre des Affaires étrangères à tout prix) existait déjà dans les projets de Béchio en décembre 2007, lorsque pour l'opération "Noël à Abidjan" il avait donné son accord et son soutien à un certain IB pour renverser le pouvoir ? A la vérité, l'homme sait qu'avec son parti qui est embryonnaire, il ne peut jamais gagner une élection en Côte d'Ivoire. Même en rêve où tout est permis. De même, si le Fpi, le Pdci, le Rdr ou l'Udpci gagnent l'élection, jamais, ils ne feront appel à Béchio d'où son angoisse existentielle et son agitation. Le Premier ministre l'a déjà dit et redit, son nom ne sera jamais associé à une élection bâclée.

Béchio réclame la démission du Premier ministre. Est-ce que si Soro démissionne, lui, Béchio, peut faire sortir la Côte d'Ivoire de la crise ? C'est une question fondamentale. Avant Soro, il y a eu des Premiers ministres. On sait, tous, le chemin qu'ils ont parcouru sur la route de paix avant l'arrivée du secrétaire général des Forces nouvelles. Béchio parle du bien-être des Ivoiriens mais qu'est-ce que lui-même a fait pour les Ivoiriens, lui, ce cadre si compétent ? Excepté les narguer en leur disant que c'était lui qui payait les fonctionnaires ! Quel travail exerce-t-il aujourd'hui en Côte d'Ivoire pour apporter sa pierre à l'édification de la nation ? Tout le monde l'a vu ici vivre comme un mendiant à côté d'Alassane Ouattara qui payait sa maison, sa nourriture, son eau, son électricité et la scolarité de ses enfants. Comment a-t-il récompensé ce bienfaiteur ? N'a-t-il pas laissé des ardoises dans les hôtels où il était de passage ? Comment un tel homme peut-il se poser en donneur de leçon au Premier ministre ? C'est à cause des gens comme lui qui vivent d'expédients et de restes immondes récoltés à partir de basse besogne et de ragots que le pays est dans cette situation. Les gens comme Béchio devraient se cacher et se faire oublier car ils ont fait trop de mal à ce pays. Aujourd'hui, il ravale ses propres vomissures. Il dit exactement le contraire de ce qu'il disait il y a juste quelques années à la face de la nation. Gbagbo qu'il insultait hier est devenu aujourd'hui un autre personnage dans sa bouche. Tans pis, si cela peut lui permettre d'avoir un strapontin. Mais, il n'est pas un modèle et ne saurait insulter impunément les gens. Ce monsieur est l'anti-modèle de ce que doit être un bon politicien. Il change au gré du vent et de ses intérêts, sans aucune conviction. D'où son destin de feuille morte. Il a beau dire que ce sont les feuilles mortes qui enflamment la forêt, tout le monde voit que le Rdr n'a rien perdu depuis son départ, bien au contraire. Pourquoi, d'ailleurs, ne parle-t-il pas au nom de son parti mais d'un pseudo collectif qui n'existe nulle part ? En vérité, il ne veut pas assumer ses propos devant l'Anci. Personne n'est dupe. Notre collectif a décidé de se liguer contre tout faux donneur de leçons. Seules les critiques constructives ont droit de cité. Pas les injures de petites gens !

Kipré Donatienne, présidente du collectif pour la défense de l’APO
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