Chaque jour dans le monde, 1000 enfants sont infectés par le VIH et plus de 700 meurent du sida. La première cause du sida pédiatrique, la Transmission Mère-Enfant (TME), survient au cours de la grossesse, lors du travail ou pendant l’allaitement. Environ 90% des nouvelles infections chez les enfants dans le monde sont localisées en Afrique subsaharienne. Et, sans un traitement précoce, la moitié de ces enfants mourront avant leur deuxième anniversaire. Pour les responsables d’Elizabeth Glaser Pediactric Aids Foundation (EGPAF), ONG mondialement connu pour son combat contre le fléau chez les enfants, il existe un vaccin sûr, efficace et pas cher mais qui n’est pas utilisé. En Afrique subsaharienne, EGPAF a été l’initiateur de la Prévention de la Transmission Mère-Enfant du VIH (PTME). La PTME est une méthode de prévention qui équivaut au mode d’action d’un vaccin. Elle n’a pas de coût, est relativement simple à administrer, et permet effectivement de prévenir la plupart des transmissions du VIH de la mère à l’enfant. La méthode entamée en 1993 aux USA, a été couronnée de succès. Aujourd’hui le nombre de nouvelles infections aux USA a diminué pour tourner autour de 100 à 200 cas par an. Tandis qu’en Afrique, en 2007 on estimait à environ 370.000 nouvelles infections à VIH chez les enfants et à 270..000 le nombre d’enfants qui meurent du sida ou des maladies qui y sont liées. Aujourd’hui, plus de 6 millions d’enfants vivent avec le VIH et environ 2/3 des femmes dans les pays pauvres n’ont pas accès à la PTME. Pour EGPAF, cela est un échec cuisant non pas de la science mais de la mise en œuvre de la PTME. A l’heure où les plus éminents scientifiques en matière de VIH/Sida se réunissent cette semaine à Montréal (Canada) pour discuter des nouvelles stratégies de la lutte contre le sida, on ne peut pas ignorer une méthode de prévention comme la PTME, comparable à un vaccin. Malheureusement, cette méthode reste inexplicablement sous financée et sous utilisée. En Côte d’Ivoire, sous la direction du Pr N’Dri Yoman, des études sur la PTME ont été menées et administrées avec succès. Mais, le procédé n’est pas largement diffusé sur l’ensemble du territoire. C’est pourquoi, la Fondation plaide pour un accroissement important des services de PTME dans les régions les plus touchées par la pandémie. Elle recommande que la prévention du VIH, le diagnostic et la prise en charge soient intégrés dans les autres interventions de santé publique y compris la santé maternelle et infantile, la planification familiale, la nutrition, l’accès à l’eau potable, la tuberculose, le paludisme ainsi que dans tout autre programme de santé.
Olivier Guédé
Olivier Guédé