Le vendredi 20 mars 2009, nous avons appris, aux environs de 17h, l`interpellation de Monsieur le Ministre ANAKY KOBENAN INNOCENT, Député de Kouassi Datékro, par les services de la Direction de la Surveillance du Territoire (DST), à la suite de sa prestation à l`émission " L`Invité de la 1ère", de la Télévision Nationale, le mercredi 18 mars 2009.
Une délégation du PIT, conduite par le Président Francis WODIE, s`est rendue aussitôt à la DST, où elle a pu constater l`effectivité de l`interpellation du Président du MFA.
Au Journal télévisé de 20 h de ce jour, vendredi 20 mars 2009, le Lieutenant Colonel BABRI GOHOUROU HILAIRE, porte-parole du Chef d`Etat Major des Armées et des Chefs des Grands Commandements des Forces de Défense et de Sécurité de Côte D`Ivoire, a lu une déclaration, pour condamner les propos tenus par Monsieur ANAKY KOBENAN au cours de l`émission télévisée, pour "incitation à l`insurrection" des populations, demandant à la DST de l`interpeller et de l`entendre conformément à la loi.
De quelle loi s`agit-il ?
Dans la même déclaration, les Autorités militaires mettent en garde tous ceux qui tiendraient des propos qu`elles jugeraient susceptibles d`inciter les populations au soulèvement, les menaçant de mesures graves, attentatoires à leurs libertés. D`où l`armée, " cette grande muette " tire-t-elle de tels pouvoirs pour faire de tels propos à l`encontre des civils et politiques ? Nous sommes inquiets pour nos libertés et le succès du processus de sortie de crise. Que chacun reste à sa place et joue son rôle rien que son rôle.
Ce samedi 21 mars 2009, au Journal télévisé de 13 h, après rediffusion de la déclaration des Autorités militaires, il nous a été donné d`entendre une autre déclaration, émanant, celle-là, du Ministère de l`Intérieur, dans les mêmes termes de condamnation, mises en garde et menaces, précisant cependant que la procédure suivra son cours normal ; pourquoi avoir autorisé et encouragé la procédure anormale ?
Arrêtons tous, de jouer avec le feu.
I-Le PIT observe et interpelle :
1) la première déclaration émane des Autorités militaires, en lieu et place des autorités habilitées à agir dans le cas d`espèce;
2) la déclaration tardive du Ministère de l`Intérieur intervient, à la suite de celle des militaires, comme pour rectifier cette dérive militaire ;
3) les Autorités militaires déclarent avoir donné l`ordre à la DST d`arrêter le Député ANAKY KOBENAN, cela, en dehors de toute procédure régulière. Est-ce en la circonstance le rôle et le pouvoir de l`armée ?
4) Monsieur ANAKY KOBENAN, Président du MFA, ancien Ministre d`Etat, est Député en activité de Kouassi-Datékro, Représentant de la Nation toute entière : à ce titre, il bénéficie de l`immunité parlementaire, qui commande une procédure particulière le concernant.
II- Le PIT s`inquiète et interroge :
1) sur l`intrusion de l`Armée, hors de son propre cadre institutionnel, ce qui constitue une menace réelle pour l`ordre constitutionnel et l`Etat de droit. La Côte D`Ivoire serait-elle en état d`exception ou de siège, pour que les Autorités militaires agissent en lieu et place des autorités compétentes qui auraient " démissionné " ? et de surcroît, dans une affaire civile?
2) sur le fait que les Autorités militaires s`autorisent à donner l`ordre à la DST de procéder à l`arrestation et à l`audition de Monsieur ANAKY KOBENAN, alors que, du point de vue administratif, cette structure dépend du Ministère de l`Intérieur et non du Ministère de la Défense ;
3) sur le non respect des procédures, dénotant d`une certaine fébrilité au sommet de l`Etat, et constituant un réel danger pour les citoyens et pour le processus de sortie de crise : hier, c`était un journaliste que le Procureur de la République faisait arrêter, et incarcérer à la MACA, pour offense au Chef de l`Etat, à la suite d`un article de presse intitulé " Ali Baba et les 40 voleurs ". Aujourd`hui, c`est un leader politique, que l`on fait interpeller, sans aucun respect des procédures légales ;
4) sur l`avenir d`une émission aussi prometteuse que " l`Invité de la 1ère ", comme espace de liberté d`expression et une avancée sensible dans la contribution des medias au processus démocratique. Le Président Francis WODIE a été, le 08 janvier 2009, le premier invité à cette émission, dont les Ivoiriens sont en droit d`attendre qu`elle soit une tribune suffisamment libre permettant à chaque opinion de s`exprimer en toute responsabilité et de les éclairer sur toutes questions relatives à la vie de la Nation et à la situation internationale.
Ce qui vient de se passer, n`est-il pas le signe que, si l`on n`y prend garde, " la parole libérée ", selon le slogan, pourrait bientôt retourner entièrement dans ses fers d`antan ?
III- Appel
Tout en se félicitant de la libération de Monsieur ANAKY KOBENAN, ce samedi 21 mars 2009, le PIT appelle instamment le Gouvernement à :
1) garder le sens de la responsabilité pour préserver le climat d`apaisement et consolider les acquis du processus de sortie de crise ;
2) privilégier la voie du droit, en respectant et en faisant respecter la séparation des pouvoirs et des institutions, les procédures légales dans le traitement de toutes affaires ; car c`est de la confusion des rôles et du désordre qu`elle provoque que surgissent la violence et les conflits de toutes sortes: Attention ! en ayant constamment le souci de la sécurité des citoyens ;
3) veiller scrupuleusement au respect des droits de l`homme et du citoyen, pierre angulaire de la construction de la démocratie et de l`Etat de droit, afin de faire aboutir dans la sérénité et l`apaisement le processus de sortie de crise ou plutôt c`est là notre intérêt commun, c`est là notre responsabilité commune.
Fait à Abidjan, le samedi 21 mars 2009
Pour le PIT
Le Président Francis WODIE
Une délégation du PIT, conduite par le Président Francis WODIE, s`est rendue aussitôt à la DST, où elle a pu constater l`effectivité de l`interpellation du Président du MFA.
Au Journal télévisé de 20 h de ce jour, vendredi 20 mars 2009, le Lieutenant Colonel BABRI GOHOUROU HILAIRE, porte-parole du Chef d`Etat Major des Armées et des Chefs des Grands Commandements des Forces de Défense et de Sécurité de Côte D`Ivoire, a lu une déclaration, pour condamner les propos tenus par Monsieur ANAKY KOBENAN au cours de l`émission télévisée, pour "incitation à l`insurrection" des populations, demandant à la DST de l`interpeller et de l`entendre conformément à la loi.
De quelle loi s`agit-il ?
Dans la même déclaration, les Autorités militaires mettent en garde tous ceux qui tiendraient des propos qu`elles jugeraient susceptibles d`inciter les populations au soulèvement, les menaçant de mesures graves, attentatoires à leurs libertés. D`où l`armée, " cette grande muette " tire-t-elle de tels pouvoirs pour faire de tels propos à l`encontre des civils et politiques ? Nous sommes inquiets pour nos libertés et le succès du processus de sortie de crise. Que chacun reste à sa place et joue son rôle rien que son rôle.
Ce samedi 21 mars 2009, au Journal télévisé de 13 h, après rediffusion de la déclaration des Autorités militaires, il nous a été donné d`entendre une autre déclaration, émanant, celle-là, du Ministère de l`Intérieur, dans les mêmes termes de condamnation, mises en garde et menaces, précisant cependant que la procédure suivra son cours normal ; pourquoi avoir autorisé et encouragé la procédure anormale ?
Arrêtons tous, de jouer avec le feu.
I-Le PIT observe et interpelle :
1) la première déclaration émane des Autorités militaires, en lieu et place des autorités habilitées à agir dans le cas d`espèce;
2) la déclaration tardive du Ministère de l`Intérieur intervient, à la suite de celle des militaires, comme pour rectifier cette dérive militaire ;
3) les Autorités militaires déclarent avoir donné l`ordre à la DST d`arrêter le Député ANAKY KOBENAN, cela, en dehors de toute procédure régulière. Est-ce en la circonstance le rôle et le pouvoir de l`armée ?
4) Monsieur ANAKY KOBENAN, Président du MFA, ancien Ministre d`Etat, est Député en activité de Kouassi-Datékro, Représentant de la Nation toute entière : à ce titre, il bénéficie de l`immunité parlementaire, qui commande une procédure particulière le concernant.
II- Le PIT s`inquiète et interroge :
1) sur l`intrusion de l`Armée, hors de son propre cadre institutionnel, ce qui constitue une menace réelle pour l`ordre constitutionnel et l`Etat de droit. La Côte D`Ivoire serait-elle en état d`exception ou de siège, pour que les Autorités militaires agissent en lieu et place des autorités compétentes qui auraient " démissionné " ? et de surcroît, dans une affaire civile?
2) sur le fait que les Autorités militaires s`autorisent à donner l`ordre à la DST de procéder à l`arrestation et à l`audition de Monsieur ANAKY KOBENAN, alors que, du point de vue administratif, cette structure dépend du Ministère de l`Intérieur et non du Ministère de la Défense ;
3) sur le non respect des procédures, dénotant d`une certaine fébrilité au sommet de l`Etat, et constituant un réel danger pour les citoyens et pour le processus de sortie de crise : hier, c`était un journaliste que le Procureur de la République faisait arrêter, et incarcérer à la MACA, pour offense au Chef de l`Etat, à la suite d`un article de presse intitulé " Ali Baba et les 40 voleurs ". Aujourd`hui, c`est un leader politique, que l`on fait interpeller, sans aucun respect des procédures légales ;
4) sur l`avenir d`une émission aussi prometteuse que " l`Invité de la 1ère ", comme espace de liberté d`expression et une avancée sensible dans la contribution des medias au processus démocratique. Le Président Francis WODIE a été, le 08 janvier 2009, le premier invité à cette émission, dont les Ivoiriens sont en droit d`attendre qu`elle soit une tribune suffisamment libre permettant à chaque opinion de s`exprimer en toute responsabilité et de les éclairer sur toutes questions relatives à la vie de la Nation et à la situation internationale.
Ce qui vient de se passer, n`est-il pas le signe que, si l`on n`y prend garde, " la parole libérée ", selon le slogan, pourrait bientôt retourner entièrement dans ses fers d`antan ?
III- Appel
Tout en se félicitant de la libération de Monsieur ANAKY KOBENAN, ce samedi 21 mars 2009, le PIT appelle instamment le Gouvernement à :
1) garder le sens de la responsabilité pour préserver le climat d`apaisement et consolider les acquis du processus de sortie de crise ;
2) privilégier la voie du droit, en respectant et en faisant respecter la séparation des pouvoirs et des institutions, les procédures légales dans le traitement de toutes affaires ; car c`est de la confusion des rôles et du désordre qu`elle provoque que surgissent la violence et les conflits de toutes sortes: Attention ! en ayant constamment le souci de la sécurité des citoyens ;
3) veiller scrupuleusement au respect des droits de l`homme et du citoyen, pierre angulaire de la construction de la démocratie et de l`Etat de droit, afin de faire aboutir dans la sérénité et l`apaisement le processus de sortie de crise ou plutôt c`est là notre intérêt commun, c`est là notre responsabilité commune.
Fait à Abidjan, le samedi 21 mars 2009
Pour le PIT
Le Président Francis WODIE