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Économie Publié le lundi 23 mars 2009 | Africanorama

Echos-Finances : La crise Financière et nous.

Serons-nous, en Afrique sub-saharienne, victimes de la crise financière ?

De manière directe non ! Simplement parce que les banques sub-sahariennes ne « fabriquent » pas d’instruments financiers à partir des prêts qu’elles consentent à leurs clients ; elles n’achètent pas non plus de tels instruments sur le marché international pour elles-mêmes ou pour leurs clients. Or ce sont ces titres financiers sous forme d’obligations (bonds en anglais) qui sont à l’origine de la crise financière. Essentiellement parce que les créances bancaires sur lesquels ils reposent in fine pour leur remboursement, se sont révélées irrécouvrables par suite du surendettement des emprunteurs. Cela étant dit, nous serons quand même des victimes indirectes de la crise financière parce qu’elle va réduire les capacités d’intervention des partenaires qui investissent chez nous, qui achètent nos matières premières, qui accordent des prêts à nos pays et qui nous font les dons récurrents devenus indispensables aux équilibres de nos budgets nationaux.


La crise des subprimes , ces crédits immobiliers « sous grade » parce que consentis à taux élevés à des clients insolvables, s’est progressivement transformée en crise financière généralisée, s’étendant au reste du monde. Pourquoi ?

Parce que les prêts à des clients insolvables n’ont pas concerné que le secteur des prêts immobiliers, mais toute l’économie des Etats Unis. Une politique de crédits à taux très bas avait été mise en œuvre par la Fed dans les années 90 qui avait facilité l’émergence des entreprises liées à l’internet, activité qu’on a appelé « e business », dont le financement par la dette essentiellement, a été encouragé… pour aboutir à une bulle spéculative qui a explosé dix ans plus tard, en mars 2000. Simultanément, une politique délibérée de dérégulation du secteur financier avait été entreprise pour lever les règles prudentielles bancaires considérées alors comme inutilement pénalisantes. La politique de crédit facile a été reconduite après les attentats du 11 septembre 2001. Il s’agissait de stimuler la consommation des ménages et les investissements des entreprises pour redonner confiance au pays. Taux bas et encouragement à financer l’activité par la dette, avec un apport en fonds propres réduit à la portion congrue, ont facilité le surendettement des ménages et des entreprises. Les financiers ont vu là l’occasion de créer des titres (obligations) à partir de ces prêts pour en faire commerce. Loin de s’arrêter sur ces acquis, ils ont imaginé de nouveaux types d’instruments financiers adossés sur les obligations générées par les prêts, appelés produits dérivés pour « couvrir » ces nouveaux risques. Les banques à l’origine des prêts « titrisés » ont fini par se prendre au jeu et à acheter pour elles-mêmes et pour leurs clients ces mêmes titres, de plus en plus sophistiqués et de plus en plus déclinés en produits dérivés … et à se les vendre entre elles partout dans le monde.

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Par SOUNGALO TRAORE
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