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Politique Publié le mercredi 25 mars 2009 | Le Patriote

Interview : Karamoko Yayoro (Président du RJR et DCAC d’ADO) - “Ce que la jeunesse prépare pour la victoire d’ADO”

Karamoko Yayoro est le président du Rassemblement des jeunes républicains (RJR). Il est également directeur central adjoint de campagne du Dr. Alassane Dramane Ouattara chargé de la jeunesse. L’homme explique dans cette interview les grandes lignes de cette campagne et se prononce sur l’actualité socio-politique du pays. Entretien.

Le Patriote : La Côte d’Ivoire traverse une période cruciale, dans l’attente des élections. Aujourd’hui, dans quel état d’esprit se trouve la jeunesse du RDR ?
Karamoko Yayoro : La jeunesse du RDR est dans un état d’esprit de conquête. Parce que pour nous, dans une compétition, c’est celui qui veut le plus qui l’emporte. Nous disons donc que nous devons montrer un peu plus d’engagement, de détermination et de conviction. C’est pourquoi, nous n’allons transiger sur rien pour prendre toute notre place dans la campagne pour ces élections. Nous allons jouer crânement notre partition en travaillent d’arrache-pied pour permettre au RDR d’occuper le plus de terrain possible. Nous allons donc commencer par faire la revue des troupes. C’est d’ailleurs ce à quoi nous nous attelons présentement, en mettant en place et en renforçant notre direction de campagne, sous la houlette du ministre Hamed Bakayoko qui en est le directeur. Très bientôt, nous rencontrerons toutes les directions de campagne au niveau d’Abidjan et banlieues. Nous enverrons par la suite des missions à l’intérieur du pays. L’objectif étant pour nous de faire en sorte que les jeunes, à l’unanimité, parlent le même langage et que le RDR soit prêt à relever tous les défis. La victoire de ADO dépendra pour une très grande part des jeunes. Nous préparons du reste la grande artillerie pour occuper le terrain.

L.P. : Vous avez dit un état d’esprit de conquête. Doit-on interpréter les tournées que vous entreprenez ces derniers temps dans les églises et les temples d’Abidjan comme l’expression de cette conquête ?
K.Y : Effectivement, nous avons décidé d’entrer en contact avec tous les Ivoiriens, partout où ils se regroupent. Cela nous apparaît comme un devoir, puisque nous créons ainsi un bloc compact et composite autour de notre président et candidat à l’élection présidentielle, le Dr Alassane Dramane Ouattara. ADO ne sera pas le candidat d’une partie de la population de Côte d’Ivoire, mais celui du peuple ivoirien. Notre mission, c’est de faire en sorte qu’il soit porté au pouvoir par l’ensemble du peuple ivoirien. Aller donc sensibiliser dans les églises et temples, est aussi une manière de dire que le RDR est ouvert à toute les sensibilités politiques, religieuses et ethniques.

L.P. : Dans ces églises, temples et autres édifices religieux, comment votre message est-il accueilli par les fidèles ?
K.Y : Les fidèles sont très heureux de savoir que le RDR s’intéresse à eux. Pour eux, c’est un mur de méfiance et surtout une affabulation qui s’écroulent. Ils ne cessent de nous féliciter pour le message que nous véhiculons, qui est un message de pardon, de fraternité, de solidarité et de renaissance de la Côte d’Ivoire par le travail. Cela, avec l’engagement de tous les Ivoiriens, dans l’union et le rassemblement. Nous disons à tous nos frères de s’engager et de faire en sorte que, ensemble et sans équivoque, nous puissions porter le meilleur d’entre nous à la tête du pouvoir, pour une meilleure gestion de l’Etat. Et nous leur disons que nous pensons et nous croyons que cette personne n’est autre que le Dr. Alassane Dramane Ouattara. C’est pourquoi nous faisons de la sensibilisation, afin que tous les Ivoiriens, dans toutes leurs composantes, soient saisis et sensibilisés aux valeurs du RDR et de son président.

L.P. : A vous entendre, les préparatifs de la campagne vont bon train. Cependant, croyez-vous à la tenue effective de ces élections en cette année 2009 ?
K.Y : Il est extrêmement important que les élections se tiennent cette année. Nous le souhaitons de tout notre cœur. Et il est possible qu’elles se tiennent cette année. Nous sommes en train d’achever la phase de l’identification et de l’enrôlement électoral. Il y a aussi celle de la reconstitution des registres de l’Etat civil qui est en cours. Et nous pensons aujourd’hui que vu le taux de personnes enrôlées, nous pouvons aller très vite aux élections. C’est une condition incontournable pour que la Côte d’Ivoire sorte définitivement de la crise. Je pense donc que tous les acteurs politiques doivent y travailler.

L.P. : Selon vous, les élections sont possibles en 2009. Mais comment expliquez-vous le fait que la date de ces échéances n’est pas encore connue à ce jour ?
K.Y : C’est vrai que la date des élections n’est pas connue. Mais nous avons demandé aux jeunes du RDR de rester vigilent, de travailler, comme si les élections étaient pour demain. Cela, afin de ne pas être surpris. Nous ne ferons pas trop de commentaires. Il y a un cadre institutionnel qui s’occupe de cette question, c’est le cadre permanent de concertation de concertation (CPC). Nos leaders y sont. Nous attendons donc que le CPC se réunisse pour que les dernières décisions soient prises. Nous sommes des militants disciplinés. Ce que nous avons à faire, c’est notre travail au quotidien qui consiste à l’encadrement de nos jeunes. C`est-à-dire, leur faire comprendre que lorsque ADO sera au pouvoir, il s’agira de faire la promotion du mérite et du savoir-faire.

L.P. : Parlant du président Alassane Dramane Ouattara, vous avez dit récemment, au cours d’un meeting à Abobo, qu’il est « ce soleil » qui brillera très bientôt sur la Côte d’Ivoire. Qu’entendez vous par « le soleil qui brillera » ?
K.Y : J’ai surtout précisé « Ce soleil bienfaisant », parce qu’il y a aussi des soleils qui grillent tout sur leur chemin. Mais ADO est le soleil bienfaisant. Il est ce soleil-là qui va apporter le bonheur au peuple ivoirien. Aujourd’hui, nous sommes dans la nuit avec le pouvoir actuel. Car depuis l’avènement du FPI, les malheurs ne font que se succéder en Côte d’Ivoire. L’on a assisté à une dégradation de la cohésion sociale. Des gens qui étaient frères ont commencé à se voir en ennemis. Notre économie a commencé à se fondre et les entreprises à se délocaliser. Les barrages de contrôle sont devenus des barrages d’intimidation et ils se trouvent partout, même sur l’autoroute qui est une voie de dégagement. Et le comble, c’est que ces barrages sont très souvent érigés aux heures de pointe. On dit qu’on met fin au racket pour permettre aux pays voisins de se ravitailler depuis la Côte d’Ivoire. Mais cela est toujours difficile parce que le racket est devenu, à la limite, un sport national. Ce sont autant de données qui démontrent la mal gouvernance et la déliquescence du pays. Nous disons donc que la Côte d’Ivoire est dans le noir. L’opposé de ce noir, c’est le jour. Et ce qui annonce le jour, c’est bien le soleil qui symbolise la reprise de la normalité. Et la normalité sera ramenée en Côte d’Ivoire par le Dr Alassane Dramane Ouattara.

L.P. : Président, au niveau du rassemblement des Jeunes Houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RJDP), c’est plutôt le silence. Contrairement à vos aînés du directoire du RHDP qui se réunissent régulièrement. Qu’est-ce qui explique donc ce silence ?
K.Y : J’aurais souhaité que vous posiez cette question à nos aînés. Parce que ce sont eux qui sont censés nous indiquer le chemin à suivre. N’ont-ils pas trouvé le chemin ou souhaitent-ils vraiment que les jeunes, qui depuis longtemps n’arrivent pas à se retrouver, se retrouvent ?
Quel arme ont-ils donné à ces jeunes pour qu’ils soient aussi cette force-là qui fonde le mouvement des houphouëtistes ? Nous disons qu’il faut que le RHDP avec en son sein le RJDP, soit une force politique crédible. Que ce rassemblement soit une alternative crédible qui puisse mieux gouverner la Côte d’Ivoire. Je pense donc que c’est le moment de rechercher et soigner les maux.

L.P. : Etes-vous en train d’avouer que le RJDP n’arrive toujours pas à retrouver ses repères ?
K.Y : Le RJDP a toujours ses repères. Les hommes qui en ont fait une référence sont là. Mais nous ne nous réunissons pas pour penser cette structure. Parce que depuis l’annonce des différentes candidatures à l’élection présidentielle et à l’approche des campagnes, chacun s’est replié sur son parti. Mais, je dis une fois de plus que nos aînés du RHDP doivent, eux-mêmes, se sentir interpellés. Parce que les jeunes ont montré que, quoiqu’on dise, ils sont toujours plus forts et ils sont capables d’apporter un plus à la Côte d’Ivoire.

L.P. : Mais avez-vous les nouvelles de vos collègues KKB, Kpanhi Siméon et Kouadio Séraphin ?
K.Y : Nous nous appelons au quotidien. Avec KKB, on s’appelle très souvent. Et récemment, j’étais chez le camarade Kpanhi Siméon où j’ai retrouvé avec bonheur le camarade Séraphin. Voilà, nous nous retrouvons et échangeons, mais seulement en frères.

L.P. : Envisagez-vous des actions communes avant les élections ?
K.Y : Je pense bien qu’on verra.

L.P. : Et quelle sera la nature de ces actions ?
K.Y : On verra. Souffrez que je ne dise pas plus.

L.P. : Quels sont aujourd’hui vos rapports avec les jeunes de la galaxie patriotique, avec le président du COJEP, Charles Blé Goudé?
K.Y : Avec la galaxie patriotique, nous n’avons pas de rapport quotidien. Mais nous n’avons pas, non plus, de mauvais rapports. Depuis donc nos accords, que je pourrais appeler les « Accords politiques de verrouillée » le 26 mai 2006, les choses semblent aller pour le mieux. On avait annoncé aussi un cadre permanent de concertation. Mais nous ne nous sommes pas véritablement retrouvés pour travailler sur ce cadre. Sinon cela aurait été une belle leçon pour nos aînés. Mais nous nous sommes laissés freiner. Et sauf erreur, on nous apprend que le camarade Charles Blé Goudé est le directeur national de campagne du candidat Laurent Gbagbo et donc du FPI. Et moi, étant directeur central adjoint de campagne du Dr Alassane Dramane Ouattara chargé des jeunes, il se peut qu’une fois de plus nous nous retrouvions sur le terrain politique en adversaire. Mais, je souhaite que cette adversité soit civilisée. Qu’elle soit une adversité où doivent uniquement s’affronter les propositions et les programmes et non la force et les muscles.

L.P. : Parlant de M. Charles Blé Goudé, que dites-vous des sanctions onusiennes qui le frappent ? On a l’impression que ces sanctions commencent à l’étouffer. Etes-vous de cet avis ?
K.Y : Je pense que c’est malheureux. Je lui apporte toute ma compassion. Qu’il sache que le RJR sait se souvenir de ses amis. Ensemble, nous avons à un moment donné posé un acte historique. Mais nous n’allons pas tomber dans la routine qui consiste à faire des déclarations, par-ci et par-là, pour soutenir Blé Goudé. Nous voulons plutôt dire aux jeunes qu’à un moment donné, nous devons mettre en arrière nos muscles et mettre en avant notre fougue intellectuelle. Nous devons mettre l’accent sur notre capacité à réfléchir très rapidement et faire des propositions pour faire avancer le pays.

L.P. : Un mot à l’endroit des jeunes et militants de votre parti.
K.Y : Nous demandons à nos jeunes, partout en Côte d’Ivoire de s’ouvrir à leurs frères des autres sensibilités ethniques, religieuses et même politique. Parce qu’on ne gagne pas les élections uniquement qu’avec les militants. On gagne les élections avec les électeurs, avec de nouvelles personnes qu’on arrive à conquérir au quotidien. Il faut que les jeunes du RDR se considèrent comme des chefs religieux qui arrivent dans un village de païens et qui, à force de travailler, arrive à convertir tout le village. Le RDR est notre religion. Travaillons donc à faire en sorte que tous nos frères nous rejoignent dans cette religion. Faisons en sorte, par la présentation de notre programme de gouvernement, le Vivre Ensemble, et par la présentation des qualités de gestionnaire expérimenté de notre président, que nous puissions avoir l’amour et la sympathie de la majorité des Ivoiriens. On nous dit que la majorité des Ivoiriens ont une affection pour le Dr. Alassane Dramane Ouattara. Nous devons donc transformer cette majorité affective en une majorité électorale, afin que nous puissions gagner dès le premier tour de la prochaine présidentielle. C’est notre mot d’ordre et c’est celui du RDR. Nous y croyons, c’est pourquoi, nous y travaillons.

L.P. : Quelle lecture faites-vous des récents évènements à Madagascar ?
K.Y :D’abord, nous condamnons la prise du pouvoir par des moyens autres que les urnes. Cependant, de ces évènements à Madagascar, nous retenons une leçon essentielle. C’est le manque de crédibilité de nos institutions en Afrique. Nos dirigeants, c’est le cas en Côte d’Ivoire et ailleurs, arrivent au pouvoir dans des conditions calamiteuses. Ils font tout pour se maintenir au pouvoir. Or la seule force qui compte véritablement, c’est le peuple. Et le jour où ce peuple en a assez, il se soulève et rien ne peut l’arrêter.
Réalisée par Diawara Samou
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