Soko : 27 morts en 10 ans - Les populations sont excédées

Désormais les véhicules de transport en commun ghanéen peuvent se rendre en toute quiétude à Bondoukou. Ils sont aussi autorisés à passer par Soko, situé à 7 km de la capitale du Zanzan. Les populations riveraines à la frontière ivoiro-ghanéenne ont décidé, suite à l’appel du préfet de région, Goun François Germain, de lever l’interdiction faite aux chauffeurs de Sampa (Ghana) de traverser leur village. Selon M. Sanon Amoro, chef suprême par intérim de Soko, les accidents de la circulation occasionnés par les taxis brousse ghanéens sur le tronçon Bondoukou-Soko ont fait 27 morts en 10 ans. « Ces véhicules ghanéens ne possèdent pas de pièces (permis de conduire international, assurance Cedeao, visite technique…). Ce qui ne permet pas aux victimes des accidents perpétrés par ces véhicules d’être dédommagés » a renchéri M. Ouattara Adama dit « Katanga ». Il a ajouté que « Dame Ouattara Djénébou a été la victime du dernier accident en date. Ces jambes ont été brisées. Tout comme les autres victimes, elle a été abandonnée à son sort. Une fois encore le chauffeur a pris la tangente ». Rappelons que le 13 mars, les populations de Soko excédées par ces accidents ont pris à partie un taxi brousse ghanéen qui traversait leur village. Le chauffeur, Ouattara Djakalia dit « Sika » a été molesté. Son véhicule a été saccagé. L’intervention des forces de défense et de sécurité et des éléments de l’Onuci basés à Bondoukou a permis de limiter les dégâts. Le chauffeur a été libéré. Du coup la tension entre les deux localités frontalières s’est ravivée. Le préfet de région Goun François qui partage la douleur de ses compatriotes, les a exhortés au calme, à la retenue. Il leur a demandé de favoriser la fluidité routière. Il a promis d’entrer en contact avec les autorités ghanéennes afin de trouver une issue favorable à cette crise. D’ici-là, il a donné des instructions fermes aux FDS de ne laisser circuler en territoire ivoirien, conformément à la recommandation du ministre des Transports que les véhicules ghanéens en règle.

Jean Michel Ouattara
Correspondant régional