Le procès des journalistes du ‘’Repère’’ dans ce qu’il est convenu d’appeler ‘’l’affaire Ali Baba et les 40 voleurs’’ paru dans cet hebdomadaire, s’est ouvert hier au tribunal de première instance du Plateau. Le procureur Diakité Mamadou, dans son réquisitoire, n’y est pas allé de mains mortes. Il a requis deux ans de prison fermes pour le journaliste Nanankoua Gnamantêh, assortis d’une amende de 500 000 F CFA. Pour ce qui concerne le Directeur de publication, Eddy Péhé, il lui a été infligé une amende de 10 millions de F CFA. Et ce n’est pas tout. Diakité Mamadou a demandé la suspension du journal sur huit numéros, ce qui correspond à deux mois de non parution. Et enfin la publication de toutes ces décisions dans les colonnes du journal. Si cela n’est pas fait, l’hebdomadaire devra verser à l’Etat de Côte d’Ivoire, une amende de cinq millions de F CFA. Le verdict a été mis en délibéré pour le 31 mars prochain, donc dans une semaine.
Véritable foire d’empoignes entre la défense, le tribunal et le parquet, ce procès a duré de longues heures. Pour la circonstance, la grande salle du tribunal s’est avérée toute petite pour contenir ce beau monde. Car personne ne voulait certainement se faire raconter l’événement. Tout a commencé à 13 H 52 dans une salle surchauffée avec une assistance qui a pris fait et cause pour les prévenus. Une assistance qui a souvent mis en difficulté, c’est le cas de le dire, la présidente du tribunal, Mme Koné Aissata. De sorte qu’elle a menacé à plusieurs reprises de ‘’faire vider la salle’’. Ce qu’elle fera à 14 H 26 précises. Tout est parti des questions que le procureur a posées au journaliste Gnamantêh lui demandant d’expliquer le contenu de son article. ‘’Je voulais dire dans mon article que le président Gbagbo prend des décisions courageuses et qu’il doit continuer dans ce sens car Ali Baba dont tout le monde a lu la légende était un justicier’’ précise le journaliste. Mais le procureur ne semble pas être convaincu. Il propose alors que Gnamantêh lui lise le passage de l‘article où cela est mentionné. Ce que fait le journaliste. Là encore, le parquet affirme que l’argumentaire de Gnamantêh ne fait pas le poids. Une attitude que n’apprécie point du tout la défense dont Maître Blessy qui interrompt le procureur et lui fait remarquer que la phrase ‘’Ali Baba et les 40 voleurs ont pillé les caisses de l‘Etat ‘’qu’il est entrain de lire est un tout petit morceau de tout un raisonnement que le journaliste a fait plus haut. L’avocat est interpellé par la présidente du tribunal qui lui demande de laisser parler le procureur. Ce à quoi il obéit. Une fois le calme revenu, la présidente du tribunal, Mme Koné Aissata annonce une ‘’pause de 5 minutes’’. Dans la salle, les esprits se chauffent et s’échauffent. Les amis et connaissances des prévenus soutiennent que, tel que débuté, le procès n’est pas loin d’être biaisé. Finalement, le tribunal arrive et le procès reprend. Mais l’orientation ne changera pas avec un procureur assis sur ses certitudes et convaincu que Gnamantêh n’est pas journaliste. La suite est connue. Son réquisitoire est salé. Mais les avocats ne désespèrent pas pour autant. Ils sont convaincus que le mardi prochain, le droit sera dit. Et que le journaliste Gnamantêh recouvrira la liberté. Ce sera en honneur de la Justice ivoirienne.
Yves-M. ABIET
Véritable foire d’empoignes entre la défense, le tribunal et le parquet, ce procès a duré de longues heures. Pour la circonstance, la grande salle du tribunal s’est avérée toute petite pour contenir ce beau monde. Car personne ne voulait certainement se faire raconter l’événement. Tout a commencé à 13 H 52 dans une salle surchauffée avec une assistance qui a pris fait et cause pour les prévenus. Une assistance qui a souvent mis en difficulté, c’est le cas de le dire, la présidente du tribunal, Mme Koné Aissata. De sorte qu’elle a menacé à plusieurs reprises de ‘’faire vider la salle’’. Ce qu’elle fera à 14 H 26 précises. Tout est parti des questions que le procureur a posées au journaliste Gnamantêh lui demandant d’expliquer le contenu de son article. ‘’Je voulais dire dans mon article que le président Gbagbo prend des décisions courageuses et qu’il doit continuer dans ce sens car Ali Baba dont tout le monde a lu la légende était un justicier’’ précise le journaliste. Mais le procureur ne semble pas être convaincu. Il propose alors que Gnamantêh lui lise le passage de l‘article où cela est mentionné. Ce que fait le journaliste. Là encore, le parquet affirme que l’argumentaire de Gnamantêh ne fait pas le poids. Une attitude que n’apprécie point du tout la défense dont Maître Blessy qui interrompt le procureur et lui fait remarquer que la phrase ‘’Ali Baba et les 40 voleurs ont pillé les caisses de l‘Etat ‘’qu’il est entrain de lire est un tout petit morceau de tout un raisonnement que le journaliste a fait plus haut. L’avocat est interpellé par la présidente du tribunal qui lui demande de laisser parler le procureur. Ce à quoi il obéit. Une fois le calme revenu, la présidente du tribunal, Mme Koné Aissata annonce une ‘’pause de 5 minutes’’. Dans la salle, les esprits se chauffent et s’échauffent. Les amis et connaissances des prévenus soutiennent que, tel que débuté, le procès n’est pas loin d’être biaisé. Finalement, le tribunal arrive et le procès reprend. Mais l’orientation ne changera pas avec un procureur assis sur ses certitudes et convaincu que Gnamantêh n’est pas journaliste. La suite est connue. Son réquisitoire est salé. Mais les avocats ne désespèrent pas pour autant. Ils sont convaincus que le mardi prochain, le droit sera dit. Et que le journaliste Gnamantêh recouvrira la liberté. Ce sera en honneur de la Justice ivoirienne.
Yves-M. ABIET