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Politique Publié le mercredi 25 mars 2009 | Nord-Sud

À chaud

Réveil sénégalais

Il y a neuf ans, alors que peu de personnes donneraient un sou pour une défaite des partis au pouvoir en Afrique, le Sénégal réalisait un coup de théâtre. L’élection présidentielle, organisée par une structure contrôlée par le Parti socialiste aux affaires, est remportée haut la main par la coalition « Sopi », changement en oulof, de l’opposant historique Me Abdoulaye Wade. Abdou Diouf, actuel secrétaire général de la Francophonie, qui avait en main les leviers du pays, a reconnu sa défaite et les a cédés. La vitrine de la démocratie sur le continent noir venait de se hisser à la hauteur de sa réputation. Avec l’alternance au sommet de l’Etat, le Sénégal donnait une leçon au reste des Etats du Sud et annonçait une nouvelle ère de la démocratie dans le monde en développement. En neuf ans de présence de Wade au pouvoir, le miroir démocratique du pays de Léopold Sédar Senghor, a fortement été entamé. Restriction de la liberté de la presse, harcèlement des opposants, mise en coupe réglée de partisans qui manifestent des velléités de contestation…De la démocratie sous contrôle, le vieux chef de l’Etat a montré une volonté sans équivoque de passer à la vitesse supérieure. Les intentions de Wade de mettre en mouvement un schéma de succession de type monarchique n’a échappé à personne. Au premier plan à ses compatriotes. Ceux-ci ont vite compris que l’entrée en scène de Karim Wade dans la course aux élections locales du dimanche dernier était la première étape de la transmission du pouvoir du père au fils.


Message heureux

Dans la capitale, Dakar, où il était en bonne position sur la liste du Parti démocratique, son élection comme conseiller municipal ne faisant aucun doute. De là, le fils Wade pouvait lorgner le fauteuil de maire. Un tremplin idoine pour être le fils prodige, digne successeur du père. Et, c’est lorsque tout semblait verrouillé que la Deuxième révolution démocratique a sonné au pays de la Téranga. Les électeurs de la capitale ont donné une sévère claque au PDS et son secrétaire général de patron, Abdoulaye Wade. Ils ont majoritairement voté pour l’opposition. Les Sénégalais, qui ne se voient pas en République bananière, rejettent l’idée d’un pouvoir familial. Ils ont porté l’opposition par une vague déferlante qui a conquis, la quasi-totalité des grandes agglomérations du pays. Thiès, Kaolack, Saint Louis…le PDS a mordu la poussière dans toutes ces circonscriptions auparavant sous son contrôle. Un carton rouge qui indique la ligne à ne pas franchir. Wade doit revoir ses intentions et laisser la démocratie dans son pays continuer sa route. L’essai rejeté de l’option Karim doit faire comprendre au vieil homme que les populations ont une maturité qui ne se laissera pas duper. Le choix est sans équivoque : pas de succession familiale au pouvoir au Sénégal. C’est un message heureux pour l’Afrique.

Dembélé Al Seni
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