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Politique Publié le jeudi 26 mars 2009 | Le Temps

Devoir de mémoire

“Battez-vous pour la liberté d'expression". Tels sont les propos de Djédjé Mady, président du Directoire du Rhdp et Secrétaire général du Pdci, au cours de la conférence de presse qu'il a animée hier, au siège de son parti et ce, au nom de la coalition hétéroclite dénommée Rhdp. En effet, s'il est vrai que l'essentiel de la conférence de Djédjé Mady a, d'évidence porté sur l'arrestation du président du Mfa, parce que dominant l'actualité sociopolitique, il n'en demeure pas moins vrai, que cette conférence a largement abordé la question du Droit à la liberté d'expression. Djédjé Mady, dans un réquisitoire (politique), du reste, mal fondé, a fustigé le régime de Laurent Gbagbo, l'accusant de jeter des journalistes et des leaders politiques en prison pour délit d'opinion. Foulant ainsi aux pieds, les principes de la liberté dans un Etat de droit. Et l'homme d'exhorter la presse tout entière à mener le combat pour la liberté, quelle que soit l'épée de Damoclès qui pèserait sur elle. De vrai, une telle exhortation mériterait acclamation et caution. Si et seulement si, elle émanait d'un vrai démocrate, d'un vrai combattant de la liberté. Malheureusement, c'est un Djédjé Mady, haut cadre du Pdci, allié de la rébellion qui, abusivement, fait irruption dans un jardin que lui et son parti, ont aidé à assécher, et la verdure, et le sol. Est-il ainsi, subitement devenu amnésique ? On pourrait le dire sans risque de se tromper. C'est pourquoi, le devoir de mémoire nous oblige à exhumer les vestiges de l'histoire récente de la Côte d'Ivoire, à l'effet de rafraîchir, s'il en était encore nécessaire, la mémoire de Djédjé Mady et ses sbires. Eux qui ont certainement du mal à se souvenir du passé, de leur passé. Il s'agit ici de relever toutes les atteintes au droit à la liberté dont le Pdci de Djédjé Mady s'est rendu coupable. En vérité, il y a eu plusieurs emprisonnements de journalistes et de leaders politiques sous le régime de Bédié. L'exemple de Georges Koffi qui a connu la prison sous le Pdci, pour délit d'opinion. Et le délit n'était rien d'autre que cette phrase, " Houphouët Boigny a-t-il perdu la raison ? " Quant à Souleymane T. Senn, alors journaliste à La Voie, il s'est retrouvé en prison pour avoir écrit un article où il recommandait à l'opposition, l'équilibre de la terreur. Le journaliste avait écrit qu'il fallait répondre à la terreur par la terreur. Et ceci a suffi pour que le régime d'alors confisque sa liberté. Pour ce qui concerne Emmanuel Koré, aujourd'hui journaliste à Le Patriote, il ne fallait pas écrire, "Bédié était là, le malheur aussi ". C'était à l'occasion de la défaite de l'Asec face à Orlando Pirates d'Afrique du Sud. Quant à Hamed Bakayoko, ministre des Ntic, il a eu le malheur d'écrire un article où il qualifiait Bédié de " nabot " (nain). La liste, il faut le dire, est longue. Vouloir ainsi dresser les noms de tous ceux qui, comme Raphaël Lakpé, Yves Abié, Ouattara Mohamed junior, Bamba Idrissa… ont connu la prison, serait un exercice assez difficile tant les victimes du Pdci, pour délit d'opinion et d'écriture, se comptent par centaines. Il faut que Djédjé Mady s'en souvienne, si ce n'est pas encore le cas.

S. Zahui
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