Il est incontestable que la Constitution ivoirienne d`août 2000, génitrice de la 2e République pose problème à bien d`égards. Il est aussi indéniable que les causes de la crise que nous vivons depuis septembre 2002 sont en partie liées à cette même Constitution. C`est pour tout cela que le Pr Francis Wodié, président du Pit mais surtout juriste émérite, considère cette Constitution comme le cœur, le sous-bassement de la crise ivoirienne. Et par conséquent, il urge de la changer avant toute chose afin de faire éclore la 3e République. Mais…
" Aujourd`hui, nous voulons passer d`une situation à une autre, de la Côte d`Ivoire actuelle à une nouvelle Côte d`Ivoire. Il faut que le socle juridique de la nouvelle Côte d`Ivoire soit une nouvelle Constitution. Car la nouvelle Constitution sera comme les fondations de la Côte d`Ivoire moderne " recommande le Pr Francis Wodié non sans avoir énuméré les raisons juridiques et politiques qui fondent sa soudaine prise de position.
En effet, pour le président du Pit, la Côte d`Ivoire est malade, la crise que nous vivons comporte plusieurs aspects (économique, social, juridique, politique), et vouloir en sortir, vouloir retrouver une normalisation de la situation ne peut se faire sans toucher aux normes qui fondent notre existence et nos rapports communautaires. " Nous voulons normaliser la Côte d`Ivoire, et cela passe nécessairement par la normalisation des normes par lesquelles la Côte d`Ivoire doit s`organiser et fonctionner. Et la première de ces normes, c`est la Constitution ".
Beau raisonnement qui séduit forcément par sa force logique. Mais la Côte d`Ivoire, en l`état actuel des choses, peut-elle s`engager dans cette voie ?
Remettre au centre du débat la Constitution, c`est forcément différer à une date plus lointaine les élections, c`est prolonger davantage la crise et la situation d`anormalité. La Côte d`Ivoire présente aujourd`hui, et le Pr Francis Wodié l`a toujours reconnu, un bilan clinique qui nécessite un traitement en urgence aux urgences. Ce n`est pas par pure fantaisie ou grimace qu`aussi bien les Ivoiriens que la communauté internationale appellent des élections de tous leurs vœux. Et y travaillent. Peut-on aujourd`hui, dans les conditions actuelles, mettre en place une commission pour élaborer un texte constitutionnel et le soumettre aux Ivoiriens sans risquer de retomber dans les mêmes travers que le Pr Fancis Wodié critique en disant que nos deux premières Constitutions sont nées dans des conditions, dans un climat socio-politique qui ont provoqué chez elles des maladies congénitales graves et handicapantes.
La situation que nous vivons depuis 2002 n`est-elle pas plus particulière et plus "insérène" pour croire qu`une Constitution sortie de ce moule sera plus consensuelle que celle de 2000 ou de 1957 ?
Il est vrai que la Constitution actuelle pose problème. Il est aussi vrai que les discussions entre les protagonistes de la crise ivoirienne qui ont eu lieu depuis les accords de Linas Marcoussis jusqu`à Ouaga ont essayé de régler dans ses grands traits les points saillants du conflit ivoirien. Notamment dans ses aspects juridiques et politiques. Des accords importants ont été signés à Pretoria sous la médiation du président Thabo M`beki en ce qui concerne l`éligibilité à la présidence de la République. Ce sont des arrangements politiques pour aller à des élections démocratiques, ouvertes et crédibles. A supposer même qu`on suive la voie indiquée par Wodié. Si l`on rédige la nouvelle Constitution, il faudra à tout prix aller au référendum pour interroger le peuple s`il est d`accord. Et puis dans quel cadre institutionnel va-t-on organiser tout cela ? Avec le statu quo ?
La Côte d`Ivoire n`est pas dans une situation sereine, il faut en sortir et après on engage les grandes reformes. Pour l`heure, on peut se contenter du modus vivendi.
Akwaba Saint Clair
" Aujourd`hui, nous voulons passer d`une situation à une autre, de la Côte d`Ivoire actuelle à une nouvelle Côte d`Ivoire. Il faut que le socle juridique de la nouvelle Côte d`Ivoire soit une nouvelle Constitution. Car la nouvelle Constitution sera comme les fondations de la Côte d`Ivoire moderne " recommande le Pr Francis Wodié non sans avoir énuméré les raisons juridiques et politiques qui fondent sa soudaine prise de position.
En effet, pour le président du Pit, la Côte d`Ivoire est malade, la crise que nous vivons comporte plusieurs aspects (économique, social, juridique, politique), et vouloir en sortir, vouloir retrouver une normalisation de la situation ne peut se faire sans toucher aux normes qui fondent notre existence et nos rapports communautaires. " Nous voulons normaliser la Côte d`Ivoire, et cela passe nécessairement par la normalisation des normes par lesquelles la Côte d`Ivoire doit s`organiser et fonctionner. Et la première de ces normes, c`est la Constitution ".
Beau raisonnement qui séduit forcément par sa force logique. Mais la Côte d`Ivoire, en l`état actuel des choses, peut-elle s`engager dans cette voie ?
Remettre au centre du débat la Constitution, c`est forcément différer à une date plus lointaine les élections, c`est prolonger davantage la crise et la situation d`anormalité. La Côte d`Ivoire présente aujourd`hui, et le Pr Francis Wodié l`a toujours reconnu, un bilan clinique qui nécessite un traitement en urgence aux urgences. Ce n`est pas par pure fantaisie ou grimace qu`aussi bien les Ivoiriens que la communauté internationale appellent des élections de tous leurs vœux. Et y travaillent. Peut-on aujourd`hui, dans les conditions actuelles, mettre en place une commission pour élaborer un texte constitutionnel et le soumettre aux Ivoiriens sans risquer de retomber dans les mêmes travers que le Pr Fancis Wodié critique en disant que nos deux premières Constitutions sont nées dans des conditions, dans un climat socio-politique qui ont provoqué chez elles des maladies congénitales graves et handicapantes.
La situation que nous vivons depuis 2002 n`est-elle pas plus particulière et plus "insérène" pour croire qu`une Constitution sortie de ce moule sera plus consensuelle que celle de 2000 ou de 1957 ?
Il est vrai que la Constitution actuelle pose problème. Il est aussi vrai que les discussions entre les protagonistes de la crise ivoirienne qui ont eu lieu depuis les accords de Linas Marcoussis jusqu`à Ouaga ont essayé de régler dans ses grands traits les points saillants du conflit ivoirien. Notamment dans ses aspects juridiques et politiques. Des accords importants ont été signés à Pretoria sous la médiation du président Thabo M`beki en ce qui concerne l`éligibilité à la présidence de la République. Ce sont des arrangements politiques pour aller à des élections démocratiques, ouvertes et crédibles. A supposer même qu`on suive la voie indiquée par Wodié. Si l`on rédige la nouvelle Constitution, il faudra à tout prix aller au référendum pour interroger le peuple s`il est d`accord. Et puis dans quel cadre institutionnel va-t-on organiser tout cela ? Avec le statu quo ?
La Côte d`Ivoire n`est pas dans une situation sereine, il faut en sortir et après on engage les grandes reformes. Pour l`heure, on peut se contenter du modus vivendi.
Akwaba Saint Clair