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Économie Publié le samedi 28 mars 2009 | L’intelligent d’Abidjan

Côte d’Ivoire - Réduction de la dette et lutte contre la pauvreté : Yes, we PPTE

La bonne nouvelle est tombée hier et depuis, toute la Côte d'Ivoire est en joie. Resté presque seul pendant des mois, avec pour unique soutien ferme, celui de Laurent Gbagbo, le ministre de l'Economie et des Finances Charles Diby n'est plus un homme isolé depuis quarante-huit heures. Comme les grandes victoires ont plusieurs pères, ils seront à nouveau nombreux à faire le pied de grue au 19ème étage de l'immeuble SCIAM pour le féliciter et raconter chacun à sa façon comment ils ont contribué au succès de la première étape. Mais l'atteinte du point de décision n'a pas plusieurs pères. Elle est la seule victoire de l'ensemble du peuple ivoirien qui, depuis près de trois ans, a soutenu une politique économique visionnaire qui a refusé de jouer sur les facilités du court terme, en se refermant sur le pays. Très tôt, Laurent Gbagbo a compris les enjeux et a accepté les exigences de transparence imposées par le FMI et la Banque Mondiale. Le chef de l'Etat est resté sourd aux arguments de ceux qui nuitamment ou même le jour, à visage découvert disaient qu'ils avaient une meilleure recette à proposer, prétendant que le ministre de l'Economie et des Finances travaillait en fait pour asphyxier l'économie et pousser les populations à la révolte contre le régime. Face aux diseurs de mauvaises nouvelles, Laurent Gbagbo est resté inflexible. Il a accepté le jeu de la transparence dans le secteur pétrolier, l'énergie, le café-cacao, et dans la gestion des finances publiques. Les grands chantiers présidentiels comme le transfert de la capitale à Yamoussoukro ont fait l'objet de transparence et rien n'a été caché aux bailleurs de fonds. Pendant ce temps, que n'a-t-on pas raconté sur et contre Diby? Quand rien ne marchait avec le chef de l'Etat, alors les comploteurs se rendaient à la Primature chez Guillaume Soro. Là-bas encore, ils ont eu en face d'eux un homme soucieux du sens de l'Etat, un responsable politique réaliste qui a vite compris les enjeux du PPTE. Sans toutefois lever les réserves sur l'ensemble de la vision politique de Guillaume Soro, il convient - concernant le PPTE - de saluer son appui sans calcul au ministre de l'économie et des Finances, accusé même à un moment donné, d’avoir refusé de financer le programme de sortie de crise au profit du règlement de la dette. Le bal des sorciers est fini maintenant ! Grâce à l'action des décideurs de la politique économique, on peut encore dire Côte d'Ivoire is Back. Yes Côte d'Ivoire is in the place. Notre pays est dans la place. Toutefois, il convient d'associer opportunément à ce succès tous les anciens acteurs de la politique économique et financière de notre pays, à savoir les directeurs de régie du temps de crise, à savoir le ministre Bouabré et les Premiers ministres Diarra et Banny qui tous, sous la direction du chef de l'Etat malgré la crise et les désaccords ou divergences politiques, ont su maintenir le consensus sur la préservation des bases et des fondamentaux de l'économie de notre pays. Yes we PPTE, peut-on désormais dire, sans oublier au-delà de la joie et de l'euphorie que le plus dur reste à venir, car il faut maintenir le cap de la rigueur et éviter de dilapider le crédit que la signature de la Côte d'ivoire a désormais.

Charles Kouassi
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