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Art et Culture Publié le samedi 28 mars 2009 | Nord-Sud

Chantal Taïba (Chanteuse) : "Mon cœur n`est pas à prendre"

La mère du « Matiko », Chantal Taïba l'ancienne « lycéenne » de la chanson ivoirienne parle dans cette interview du Concours «Bagnon» qu'elle vient d'initier, de ses rapports avec la chanteuse Tiane et de ses projets.


•Pourquoi avez-vous initié le Concours « Bagnon »?

Il faut dire que ce genre de concours existait, mais de façon sectorielle, de façon régionale. À l'Ouest ou dans le Sud surtout à Grand-Bassam pendant la fête de l'Abissa, on organisait ce concours. Le concours n'était pas national et j'ai pensé que sur le plan culturel, cela pouvait apporter quelque chose. Raison pour laquelle j'ai pris ce concours en main pour le rendre national et essayer vraiment de le proposer au monde et tenter de faire la promotion de la Côte d'Ivoire à travers ce concours.


•Le fait que les femmes soient toujours célébrées vous a-t-il interpellée ou c'est juste pour rendre hommage aux hommes ?

J'ai vraiment senti un vide à ce niveau puisque ce sont les femmes qu'on célèbre. Quand on parle de concours de beauté, à part les régions dont j'ai parlées, sur le plan national, il n'y en avait pas. J'ai senti ce vide-là et j'ai estimé qu'il fallait quand même trouver une plate-forme, pas seulement au niveau de la beauté tout simplement, mais au niveau même des hommes beaux pour tourner des films par exemple. Les réalisateurs vont toujours chercher des chanteurs ou des comédiens. Parce qu'il n'y a pas une plate-forme où ils puissent venir trouver des personnes qui répondent aux critères qu'ils cherchent, ou même pour faire une campagne de publicité avec des images d'hommes pour coller à leurs produits. Il n'y avait pas de plate-forme. C'est dans ce but que j'ai initié ce concours pour qu'au-delà du Bagnon, ce soit un rendez-vous de la beauté et de l'intelligence, mais au masculin.


•Quels sont les critères pour se présenter à ce concours ?

D'abord pour être candidat, il faut avoir 1.70 m minimum, avoir fait au moins la classe de 3ème, parler au moins une langue nationale parce que de plus en plus les jeunes ont un complexe face à notre culture. Ils ont honte de parler leurs langues maternelles. De plus il faut avoir un âge compris entre 25 et 40 ans. Le comité d'organisation a décidé que les candidats lancent un message de paix à la nation dans leurs langues, vu la situation dans laquelle nous sommes. Ensuite, les candidats doivent maîtriser une danse traditionnelle en vue de pérenniser ce volet de notre culture. Parce que de plus en plus, ce sont les danses urbaines que les jeunes pratiquent, alors que dans nos villages existent nos danses d'origine. Nous avons pensé que ces jeunes doivent perpétuer ces danses-là pour éviter qu'elles meurent. Et puis, toujours au chapitre des critères, il y a l'étape de l'intelligence. Il y a des questions sur l'actualité dans le monde, pour voir s'ils ont l'esprit vif. C'est tout cela réuni qui va permettre de choisir le Bagnon.


•Comment se déroule la compétition?

Les Bagnons défilent dans trois tenues. Une tenue traditionnelle dans laquelle ils passent le message et dansent, ensuite ils viennent dans la tenue de tous les jours, c'est-à-dire un pantalon et une chemise en pagne. Et la troisième tenue pour les présélections est la tenue de plage, où le candidat s'habille comme s'il était à la plage. Cette troisième tenue va céder la place à «l'ablakon» à la finale, pour faire original et montrer comment nos parents se couvraient sans honte. Parce que la tenue de plage est occidentale.


•Quelles sont les différentes étapes du concours ?

Le concours est national. Et pour cette première édition, nous nous avons décidé que tous les candidats qui s'inscrivent à l'intérieur du pays viennent à Abidjan. Nous avons divisé Abidjan en deux zones. Abidjan Nord où nous avons fait le concours le samedi dernier et Abidjan Sud où nous serons cette semaine à Vridi. Après cela nous allons faire deux présélections, la demi-finale et la finale. Pour une première édition nous n'avons pas voulu faire trop long.


•D'aucuns disent que vous avez initié ce concours pour pouvoir vous choisir un mari parmi les gagnants…

Si je cherche un homme pensez-vous que je le ferais aussi publiquement ? Pour la femme discrète que je suis, c'est non. Et puis mon cœur n'est pas à prendre. Je suis déjà casée par la grâce de Dieu.


•Vous êtes donc mariée ?

Je ne suis pas un cœur à prendre en tous cas. Je suis casée.


•Quels lots sont prévus pour les gagnants ?

Il y a une école internationale qui offre une bourse d'étude au Bagnon. Et s'il a bien travaillé pendant l'année en question, il peut aller terminer ses études au siège de cette école qui est située à Londres en Angleterre. Il y a Air Sénégal qui a offert trois billets d'avion toutes destinations. Le Bagnon choisira la destination où il veut aller. Il sera accompagné par deux membres du comité d'organisation. Ensuite il aura une enveloppe. Nous sommes en train de discuter du montant de cette enveloppe avec le sponsor qui est l'opérateur de téléphonie mobile Koz. Il y a vraiment beaucoup de lots. Il y a aussi une auto-école qui a offert un permis de conduire. Des personnes arrivent toujours pour nous donner un coup de main.


•Qu'est-ce qui est fait pour éviter des scandales comme on le voit lors des concours Miss ?

Il y aura une enquête de moralité qui sera menée, à l'insu même des candidats. Parce qu'à la finale, sur les dix candidats, il y a un seul qui sera retenu. Il n'y aura pas de dauphin. Nous allons faire en sorte que les dix qui vont participer à la finale soient d'une bonne moralité et qu'on n'ait rien à leur reprocher. Nous ne voulons pas de scandale et nous prenons nos précautions.


•Vous êtes une vedette du showbiz et aujourd'hui, vous êtes organisatrice d'un concours de beauté homme. Est-ce la reconversion ?

On peut dire que j'ai fait plusieurs choses en même temps. J'ai eu une formation de chanteuse mais à côté de cela j'ai été manager. Je me suis managée moi-même. Après j'ai été productrice, tourneuse et j'ai moi-même organisé mes spectacles tant à l'intérieur du pays qu'à l'extérieur. J'essaie de toucher à tout concernant mon métier. Maintenant, avec la somme d'expérience acquise au cours de mes nombreux voyages, je me suis rendue compte qu'en Afrique et en Côte d'Ivoire particulièrement, on ne fait pas du show business, mais plutôt du show. On oublie toujours le côté business, ce qui fait qu'on a toujours des problèmes. Il faut initier ce genre de choses, il faut entreprendre, il faut booster sa carrière soi-même comme cela se passe ailleurs. Une femme comme Madonna, c'est une femme d'affaires avertie. Les Beyonce et même près de nous Oumou Sangaré, en dehors de la musique, représente une marque de voitures. Elle gère des hôtels. C'est ça le show-business. Nous n'avons pas compris cela et nous nous contentons de faire le show et puis les années passent, on est aigri et on en veut à l'humanité alors que personne ne nous a dit de nous cantonner dans la chanson. Il y a tellement d'opportunités que nous avons et que nous pouvons exploiter.


•Avez-vous un album en préparation?

Pour la fin de l'année, j'avais trois projets à mener. Il y avait le concours Bagnon, il y a la sortie de mon DVD juste après le concours Bagnon, c'est-à-dire au mois de mai au plus tard. Et juste après cela, je commence le studio pour mon prochain album. Il sera travaillé par plusieurs arrangeurs comme d'habitude. Sur tous mes albums j'ai travaillé avec plusieurs arrangeurs. C'est pour donner de la couleur à mes albums et ce sera la même chose cette fois encore. Je vais travailler avec trois ou quatre arrangeurs comme d'habitude. C'est sûr que David Tayorault sera là parce que c'est avec lui qu'on a trouvé le Matiko. Eventuellement Manu Lima et certains autres vont venir, pour une première fois, donner une autre couleur à ma musique.


•Avez-vous en projet une tournée nationale, sous-régionale ou même africaine?

Je pense qu'avec l'album qui va venir, je vais faire d'abord une tournée nationale avant d'aller à l'extérieur. Parce qu'avec « Femmes d'honneur » ça a été le contraire. Dès que l'album est sorti, je suis allée à l'extérieur parce que j'avais des contrats là-bas. Mais avec celui qui va sortir, je vais faire l'inverse et je vais commencer par ici et aller à l'extérieur après.


•Que devient l'association Accor ?

Cela fait 5 ans que je suis à la tête de cette association. Les textes disent que la présidente a un mandat de deux ans renouvelable une seule fois. Normalement après quatre ans je devais partir. Je suis restée une année de plus. Le 19 février 2008 mon mandat a pris fin. Cela me fait 5 ans et je ne pouvais pas continuer parce que j'avais d'autres challenges, d'autres horizons vers lesquels aller.


•Quels sont vos rapports avec Tiane?

Mon actualité c'est le concours Bagnon, parlons de cela. Je ne sais pas de quoi vous parlez.


Interview réalisée par Issa T. Yéo
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