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Politique Publié le lundi 30 mars 2009 | Nord-Sud

Débat sur la Constitution - Ouraga Obou répond à Wodié

Le professeur Ouraga Obou a répondu samedi sur Onuci-FM, au président du Pit, Francis Wodié qui réclame une nouvelle Constitution.


«J’ai assisté à la conférence de presse du grand maître Wodié, mais je n’ai pas été impressionné. (…) Le problème de la Constitution ivoirienne c’est moins un texte que l’acceptation et l’application du texte. Avec la Constitution, il s’agit de régler des problèmes d’un pays. C’est la loi fondamentale de l’Etat. Y a-t-il dans le monde une Constitution qui soit parfaite ? On veut réduire la Constitution votée en 2000 à l’article 35. Je dis non. C’est une belle Constitution qui est de type présidentiel. Ce que j’ai cru entendre, c’est un régime semi présidentiel et semi parlementaire qui est proposé. En 2000, si nous n’avions pas opté pour ce genre de régime, c’est parce qu’on ne peut pas élever un régime parlementaire sur les cendres d’une dictature fumante militaire. Les Nigériens l’ont fait, on a vu ce que cela a donné (…).
Une Constitution ne peut résister au temps. C’est vrai que la Constitution américaine date de 1787. Mais est-ce qu’on peut la transposer ailleurs, en Côte d’Ivoire par exemple ? Je dis non. Concernant la Constitution de 2000, dans le Titre premier relatif aux droits et devoirs, on a décidé de la suppression de la peine de mort. C’est fondamental mais les gens ne voient jamais l’intérêt. L’article 12 dit qu’aucun individu ne peut être contraint à l’exil. L’article 23 dit que tout citoyen, qui est sur le territoire ivoirien, doit respecter les lois de la République. Elle dit aussi que les Ivoiriens qui ont en charge la gestion de l’Etat, doivent le gérer avec probité. Ce texte condamne donc la mauvaise gouvernance. On dit que le président de la République a trop de pouvoirs. C’est vrai, nous avons une Constitution de type présidentiel. C’est le président qui a été élu. Notre Constitution aurait pu être une Constitution de transition. Sortons d’abord de la transition et on verra. On n’a pas besoin de faire une nouvelle Constitution pour améliorer celle qui existe. C’est l’article 35 qui fondamentalement pose problème. (…). On peut le modifier en adoptant l’écriture proposée lors de la table ronde de Linas Marcoussis à laquelle a participé le professeur Wodié (…).
Je crois que le chef de l’Etat a une qualité, c’est un homme pragmatique. Par rapport à d’autres, il refuse de s’accrocher à la Constitution. Il lui a été demandé de rendre éligible les signataires de l’Accord de Marcoussis, il l’a fait. De mon point de vue, il est dans des dispositions d’esprit qui lui permettent de procéder à des réformes constitutionnelles profondes. Il y a de cela quelques mois, il disait que notre Constitution comporte des dispositions confligènes. Dès cet instant, à mon sens, une fois que l’élection aurait lieu, quel que soit le président qui serait élu, il faut procéder à la révision constitutionnelle profonde. Il faut adapter le texte à la réalité notamment, inscrire la réforme telle qu’elle est proposée à Linas Marcoussis dans la Constitution. Je dis cela parce qu’on serait incompris et même ridicule vis-à-vis de la communauté internationale qu’on puisse déclarer par une décision quelqu’un éligible à la prochaine élection et le déclarer après inéligible pour les mêmes raisons. On perdrait toute crédibilité vis-à-vis de la communauté internationale. De mon point de vue, les esprits ont beaucoup évolué. D’ailleurs, le président du Pit, le professeur Wodié, tous ceux qui l’ont soutenu au cours de cette conférence ont réalisé un saut qualitatif très positif. Je pense que chacun de nous est aujourd’hui conscient que c’est le peuple qui décide de telle sorte qu’il faut éviter et je continue de le répéter au risque de ne pas être compris, au risque d’être discrédité par certains, que c’est le peuple qui donne le pouvoir. Il faut éviter des prétextes juridiques de quelque nature et des subterfuges pour écarter tel ou tel autre. Laissons le peuple décider, c’est lui qui donne le pouvoir.»


Propos recueillis par Traoré M Ahmed
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