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Économie Publié le mardi 31 mars 2009 | Fraternité Matin

Réduction de la dette extérieure : La Côte d’Ivoire attend demain, le point de décision

Le Conseil d’administration du Fonds monétaire international (Fmi) a approuvé aujourd’hui un accord triennal d’un montant de 373,98 millions de DTS (environ 565,7 millions de dollars) au titre de la Facilité pour la réduction de la pauvreté et pour la croissance (Frpc) en faveur de la Côte d’Ivoire, à l’appui du programme économique élaboré par les autorités en vue d’assurer une croissance durable, une réduction de la pauvreté et des progrès dans les réformes économiques. La décision permettra à la Côte d’Ivoire de tirer immédiatement l’équivalent de 159,348 millions de DTS (environ 241,1 millions de dollars) auprès du FMI. à l’issue de la réunion du Conseil d’administration qui a abouti à la décision, M. Lipsky, premier directeur général adjoint et président par intérim, a fait la déclaration suivante : «Les autorités ivoiriennes doivent être félicitées pour les progrès accomplis vers la paix et les résultats globalement satisfaisants qui ont été obtenus dans un contexte difficile depuis 2007, dans le cadre de deux programmes au titre de l’Assistance d’urgence post-conflit. La Côte d’Ivoire a adopté un programme économique vigoureux qui sera appuyé par un nouvel accord triennal au titre de la Facilité pour la réduction de la pauvreté et la croissance. Le redressement économique se poursuit, bien que le ralentissement de l’économie mondiale ait ralenti le retour au niveau de croissance d’avant la crise. L’évolution budgétaire en 2008 a été dans l’ensemble satisfaisante, à l’exception des dépenses consacrées aux grands travaux publics, qui ont été exécutées en dehors du budget et au détriment de la réhabilitation des infrastructures de base et d’autres dépenses prioritaires. Les autorités ont engagé des réformes des secteurs du cacao/café et de l’énergie, et ont amélioré entre autres la transparence, la tarification et la taxation dans ces deux secteurs.

Le programme économique de la Côte d’Ivoire vise à consolider la stabilité macroéconomique, à accélérer la croissance et à réduire la pauvreté. Il sera essentiel de poursuivre le rééquilibrage budgétaire et d’améliorer la gestion des ressources publiques comme prévu pour accroître les dépenses consacrées aux infrastructures de base, à la lutte contre la pauvreté et à d’autres besoins post-conflit. De vastes réformes structurelles dans les secteurs du café/cacao, de l’énergie et de la finance devraient soutenir le développement du secteur privé, tout en préservant les ressources publiques.

La réalisation des objectifs de réduction de la pauvreté à moyen terme, tels que décrits dans la Stratégie de réduction de la pauvreté récemment adoptée, dépend des réformes des finances publiques, du respect strict des procédures d’exécution du budget, de l’amélioration de la transparence des dépenses de travaux publics et de l’observation du Code des marchés publics.

La poursuite et la bonne coordination de l’aide de la communauté internationale restent essentielles pour assurer le succès du programme et le retour de la Côte d’Ivoire à une paix durable et au redressement économique», a dit M. Lipsky.

«La Frpc est le guichet concessionnel du Fmi pour les pays à faible revenu. Les programmes soutenus par cette facilité s’appuient sur une stratégie de réduction de la pauvreté formulée par le pays bénéficiaire. Cette stratégie, qui est adoptée au terme d’un processus de consultation auquel participent la société civile et les partenaires au développement, est énoncée dans le Document de stratégie pour la réduction de la pauvreté établi par le pays. Le but est de faire en sorte que les programmes appuyés par la Frpc soient conformes à un cadre global de politiques macroéconomiques, structurelles et sociales visant à stimuler la croissance et à réduire la pauvreté. Les prêts accordés au titre de la Frpc sont assortis d’un taux d’intérêt annuel de 0,5 % et sont remboursables sur dix ans, avec un différé d’amortissement de cinq ans et demi pour le principal».
Évolution économique récente

Après plusieurs années de troubles civils, la Côte d’Ivoire a poursuivi le processus de reprise économique en 2008. La croissance du PIB réel s’est accélérée pour passer de 1,6 % en 2007 à 2,3 % en 2008, sous l’impulsion des secteurs du bâtiment et des travaux publics, de la production alimentaire et des télécommunications. Parallèlement, le renchérissement des denrées alimentaires importées et les ajustements des prix pétroliers intérieurs ont poussé l’inflation à la hausse en 2008, pour la porter à 9 % en fin d’année. L’inflation a ralenti depuis, à la suite de la baisse des prix alimentaires et pétroliers. Les résultats budgétaires obtenus dans le cadre de l’Assistance d’urgence post-conflit (Aupc) depuis le milieu de 2007 ont été dans l’ensemble satisfaisants, exception faite des dérapages importants des finances publiques survenus sous la forme de dépenses extrabudgétaires de 0,7 % du PIB engagées dans de grands chantiers de travaux publics. Les mesures correctives prises au dernier trimestre ont toutefois permis de limiter à 0,4 % du PIB l’écart par rapport à l’objectif d’excédent budgétaire primaire programmé pour 2008, mais les investissements dans les travaux de reconstruction en ont souffert. Le solde extérieur courant s’est redressé en 2008 grâce à des termes de l’échange favorables. Le renchérissement du pétrole brut et d’autres produits de base a stimulé les recettes d’exportation au premier semestre. Malgré la baisse des prix des produits de base qui a suivi, la balance courante a affiché un excédent de 1 % du PIB, contre un déficit de 1,5 % en 2007.



Résumé du programme

Le programme macroéconomique à moyen terme des autorités appuyé par la Frpc vise à dégager une marge de manœuvre budgétaire qui permette de financer des dépenses axées sur la croissance économique et la lutte contre la pauvreté, d’améliorer les perspectives de viabilité de la dette et de progresser vers la réalisation des critères de convergence de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa). Il approfondit également les réformes de la gestion des finances publiques, de la fonction publique, du secteur énergétique et de la filière cacao/café, tout en s’efforçant de promouvoir l’initiative privée, et notamment le renforcement du secteur financier.

Le cadre macroéconomique pour 2009-2011 est conçu en fonction des objectifs suivants :

- Assurer une croissance annuelle du PIB réel de l’ordre de 4,2 % en moyenne.

- Ramener l’inflation à 3 % par an, conformément à la cible de l’Uemoa.



- Contenir le déficit budgétaire global autour de 2 % du PIB, niveau compatible avec la viabilité de la dette après l’allégement escompté.



Le programme structurel met l’accent sur les conditions à remplir pour passer au point d’achèvement au titre de l’Initiative en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE).



Les politiques à moyen terme prévues pour atteindre les buts fixés sont les suivantes :



- Poursuivre le processus de rééquilibrage des finances publiques en vue d’améliorer les recettes fiscales, en redoublant d’effort dans l’administration de l’impôt pour compenser la diminution des recettes tirées du pétrole et du cacao.



- Améliorer la composition des dépenses en donnant la priorité aux mesures de lutte contre la pauvreté et de sortie de crise et en contenant la masse salariale.



- Réorienter les investissements vers la reconstruction des infrastructures de base et la reprise après le conflit, tout en réévaluant l’ampleur et l’échelonnement des grands travaux publics.



- Conduire les réformes structurelles requises pour améliorer la gouvernance et la transparence dans le cadre, notamment, d’un plan de gestion des finances publiques ambitieux et d’un plan de réforme de la fonction publique.



- Réformer la filière café/cacao afin d’améliorer l’offre et la qualité en allégeant la fiscalité du secteur et en procédant à une refonte de son cadre institutionnel.



- Réformer le secteur de l’énergie afin d’en renforcer la gouvernance et l’efficience, en s’appliquant plus spécialement à améliorer la viabilité financière du secteur de l’électricité.



- Restructurer les établissements financiers publics et renforcer le contrôle bancaire.



Source : Fmi (Washington)
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