x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Économie Publié le mercredi 1 avril 2009 | Le Temps

Programme Ppte - Attention au piège des 18 milliards

La liesse populaire qui s'est emparée de la presse en général et des autorités administratives en particulier prouve que les ivoiriens sont vite oublieux. Mais signalons que la Côte d'Ivoire joue la crédibilité de son Président, Laurent Gbagbo, dans la gestion des fonds que les Institutions financières internationales viennent d'octroyer à notre pays, dans le cadre de l'initiative Ppte.

Souvenons-nous. L'Union européenne avait alloué 18 milliards de Fcfa à la Côte d'Ivoire par le biais du ministère de la Santé. Sous le régime Bédié. La ligne budgétaire portait sur la construction, l'équipement de centres de santé dits communautaires ou de proximité. Ce, pour le besoin des populations ivoiriennes. Mais le point culminant de ce projet se résumait au fait que la gestion était à double responsabilité. En clair, le Daf de la Santé et la Représentation de l'Union européenne avaient logé expressément un des agents de cette dernière au sein du Cabinet du ministère. Première erreur fatale de la part de la Côte d'Ivoire. Cet agent interne était à la base de toute sélection d'entreprise pourvoyeuse de matériel. Deuxième erreur fatale.
Mais, à la surprise générale, c'est la Côte d'Ivoire qui s'est trouvée au banc des accusés, culpabilisée pour détournement de fonds, pendant que le gérant interne de l'Union européenne a pris la poudre d'escampette. Ce, juste avant la divulgation du scandale par les journaux, au gré de la Représentante qui a publié les résultats d'audit effectués par la même Union européenne. Tout ceci, pour dire aux Ivoiriens qui aiment leur pays, que si la Côte d'Ivoire commet la même erreur de transférer cette gestion des fonds Ppte à une représentation résidente, ces fonds seront hors de portée de notre pays. Parce qu'il faudra compter avec les rémunérations mirobolantes de ces représentants résidents ; les frais de résidence ; les frais et la dotation en carburant des véhicules. Qui, généralement, sont achetés chez le même concessionnaire, avec dotation essence et une consommation aux 100 litres qui est largement au-dessus d'un véhicule moyen. Il ne faut pas s'étonner que certaines sociétés de distribution de carburant (dont nous taisons le nom), arrivent à faire des bénéfices faramineux malgré la crise financière. En plus, il y a une pléthore de personnels. Ce sont généralement, des ressortissants occidentaux et des citoyens Cedeao, appelés pompeusement " Experts internationaux " qui sont pris en charge sur la même enveloppe des fonds. Toutes ces personnes créent des lignes budgétaires de missions dont les frais sont soustraits des fonds alloués. De même, les missions des fonctionnaires internationaux sont prises en charge par les fonds. Des Ong locales et autres associations de la société civile, organisent séminaires et ateliers de renforcement en gestion de conflits et autres ateliers budgétivores. Et les fonds sont soustraits de l'enveloppe allouée. De toutes ces soustractions, comment l'Etat peut-il, de façon réelle et efficace, subvenir aux besoins des populations ?
Les groupes parlementaires soucieux du bien-être des Ivoiriens sont donc interpellés pour baliser le terrain et protéger le Président de la République. En d'autres termes, ces groupes doivent convaincre la Conférence des Présidents pour que la gestion du Programme Ppte soit discutée et approuvée en session extraordinaire à l'Assemblée nationale. Les Ivoiriens, à quelque niveau qu'ils se situent, ne doivent pas dormir sur leurs lauriers. La guerre tacite et administrative que mènent à la Côte d'Ivoire, ses ennemis internes et externes, est nettement plus dangereuse que celle des armes. Aujourd'hui, le projet du Programme du Service civique national (Pscn) est tombé dans l'escarcelle de la Primature. Annoncé pour être piloté en grande partie par Israël, qui dispose d'une bonne expérience, le Pscn a changé de main. Ce projet ignore royalement la plate-forme de service (Agepe ; Agefop ; Fdfp) au profit des bailleurs de fonds extérieurs. Il faut rester vigilant. L'application du document stratégique de la pauvreté ne doit pas inclure le moindre séminaire ou atelier avec le principe de distribution de jetons de présence comme le prônent régulièrement les Organismes internationaux. Les fonds se distribuent entre Experts internationaux et personnes ressources locales, par période jusqu'à épuisement des fonds. Une incursion dans la gestion du Fonds mondial Sida, géré par les Américains et Occidentaux, permettrait une meilleure compréhension de cette procédure habituelle et très désavantageuse pour les populations. Le taux de répartition des fonds entre les jetons de présence alloués au cours des ateliers et séminaires, et la distribution réelle des Arv aux malades du Sida, y compris leur prise en charge et le matériel des locaux d'hospitalisation de ces malades est de nature à donner le tournis.
Au bout du compte, il reviendra aux autorités ivoiriennes, notamment au Président de la République, de justifier la gestion de ces fonds. Et non aux Ong, encore moins aux fonctionnaires internationaux. Seul, l'implication de nos Institutions dont l'Assemblée nationale, pourra protéger le pouvoir de tous les pièges qu'on lui tend. Une session parlementaire extraordinaire sur ce programme Ppte pourra situer et les parlementaires et les populations, et nos juridictions, y compris le Président de la République, sur le système du "je t'aime ; moi non plus" des Institutions internationales.
Germain Séhoué
gs05895444@yahoo.fr
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Économie

Toutes les vidéos Économie à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ