Par la voix de son porte- parole, Aly Coulibaly, le Rassemblement des républicains (RDR) avoue enfin avoir appelé à voter oui au référendum de 2000 qui a adopté la Constitution. “Cela fait partie des erreurs que nous avons commises. Nous l’assumons. C’est une erreur qui a été commise à notre niveau et tout le parti l’assume aujourd’hui. Sachant que le texte publié dans le journal officiel avait été changé à la dernière minute, nous aurions dû appeler à voter non.”. C’est en ces termes que Aly Coulibaly s’est confié à un confrère pour donner l’avis de son parti sur le débat portant sur l’idée d’une nouvelle Constitution que le professeur Francis Wodié appelle de toute son énergie. Venant d’Aly Coulibaly, on peut dire qu’enfin le RDR se met à table après avoir longtemps entretenu le faux et manipulé les esprits des Ivoiriens et de l’opinion. Qu’est-ce que cela coûte de dire la vérité ?
En revanche, quand Aly Coulibaly dit que son parti assume son erreur, il ne dit pas la vérité. Parce que assumer ce n’est pas remettre brutalement en cause. Assumer suppose qu’on accepte de se soumettre en espérant que des changements interviennent. Surtout qu’à propos de cette Constitution, Alassane Dramane Ouattara avait laissé entendre : “Je suis visé, mais je ne suis pas concerné.” Malgré cette déclaration pleine de sérénité, le RDR a adopté une attitude curieuse. Car au lendemain de l’adoption de cette Constitution rédigée sous le régime militaire, et après la présidentielle remportée par Laurent Gbagbo, Alassane Dramane Ouattara a jeté dans la rue ses militants pour réclamer de nouvelles élections sous le prétexte que la Constitution ivoirienne est celle qu’il ne faut pas à la Côte d’Ivoire. Le RDR a voulu coûte que coûte changer ce texte. Il a donc savamment répandu dans l’opinion qu’il fallait combattre le texte. Et quand la guerre a éclaté, les républicains de Ouattara ont vite fait de dire que c’était pour une cause noble parce que selon eux, cette guerre est née de la Constitution. Pour le RDR, le moment était venu pour changer ce texte fondamental en imposant les armes aux Ivoiriens et en tentant en vain un lobbyng à Marcoussis. Il a fallu la largesse du chef de l’Etat pour permettre une candidature d’ Alassane Ouattara. En reconnaissant maintenant que le RDR a fait l’erreur de voter oui, Aly Coulibaly crée un cas de conscience vis-à-vis des personnes que le RDR a armées et envoyées à l’assaut de leurs frères ivoiriens.
Comme le RDR se met à table, comme il se confesse, nous croyons qu’il reste encore des vérités à dire aux Ivoiriens sur la question de fond. Cette question de fond est qu’en son temps, le RDR n’a pas dit haut et fort qu’il est contre le texte proposé de peur d’être taxé de défendre la cause des non- Ivoiriens. Parce que ce n’est même pas un secret pour les fanatiques du RDR que Ouattara ne peut être éligible tant que cette Constitution reste strictement en vigueur. Les militants de ce parti le savent bien. Faire campagne contre ce texte au référendum, donnerait visiblement un mauvais profil au RDR. Car cela présenterait le parti comme celui qui se bat pour les causes d’un non-Ivoirien. Cette gêne a poussé le RDR à appeler au grand jour à voter oui et appeler la nuit à voter contre. C’est cela la vérité. Aussi Aly Coulibaly ne dit-il pas vrai quand il soutient : “Sachant que le texte publié dans le journal officiel avait été changé à la dernière minute, nous aurions dû appeler à voter non.” Parce que c’est après l’adoption par le vote que le texte qui devient la norme fondamentale est publié dans le journal officiel pour son application.
Benjamin Koré: benjaminkore@yahoo.fr
En revanche, quand Aly Coulibaly dit que son parti assume son erreur, il ne dit pas la vérité. Parce que assumer ce n’est pas remettre brutalement en cause. Assumer suppose qu’on accepte de se soumettre en espérant que des changements interviennent. Surtout qu’à propos de cette Constitution, Alassane Dramane Ouattara avait laissé entendre : “Je suis visé, mais je ne suis pas concerné.” Malgré cette déclaration pleine de sérénité, le RDR a adopté une attitude curieuse. Car au lendemain de l’adoption de cette Constitution rédigée sous le régime militaire, et après la présidentielle remportée par Laurent Gbagbo, Alassane Dramane Ouattara a jeté dans la rue ses militants pour réclamer de nouvelles élections sous le prétexte que la Constitution ivoirienne est celle qu’il ne faut pas à la Côte d’Ivoire. Le RDR a voulu coûte que coûte changer ce texte. Il a donc savamment répandu dans l’opinion qu’il fallait combattre le texte. Et quand la guerre a éclaté, les républicains de Ouattara ont vite fait de dire que c’était pour une cause noble parce que selon eux, cette guerre est née de la Constitution. Pour le RDR, le moment était venu pour changer ce texte fondamental en imposant les armes aux Ivoiriens et en tentant en vain un lobbyng à Marcoussis. Il a fallu la largesse du chef de l’Etat pour permettre une candidature d’ Alassane Ouattara. En reconnaissant maintenant que le RDR a fait l’erreur de voter oui, Aly Coulibaly crée un cas de conscience vis-à-vis des personnes que le RDR a armées et envoyées à l’assaut de leurs frères ivoiriens.
Comme le RDR se met à table, comme il se confesse, nous croyons qu’il reste encore des vérités à dire aux Ivoiriens sur la question de fond. Cette question de fond est qu’en son temps, le RDR n’a pas dit haut et fort qu’il est contre le texte proposé de peur d’être taxé de défendre la cause des non- Ivoiriens. Parce que ce n’est même pas un secret pour les fanatiques du RDR que Ouattara ne peut être éligible tant que cette Constitution reste strictement en vigueur. Les militants de ce parti le savent bien. Faire campagne contre ce texte au référendum, donnerait visiblement un mauvais profil au RDR. Car cela présenterait le parti comme celui qui se bat pour les causes d’un non-Ivoirien. Cette gêne a poussé le RDR à appeler au grand jour à voter oui et appeler la nuit à voter contre. C’est cela la vérité. Aussi Aly Coulibaly ne dit-il pas vrai quand il soutient : “Sachant que le texte publié dans le journal officiel avait été changé à la dernière minute, nous aurions dû appeler à voter non.” Parce que c’est après l’adoption par le vote que le texte qui devient la norme fondamentale est publié dans le journal officiel pour son application.
Benjamin Koré: benjaminkore@yahoo.fr