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Société Publié le vendredi 3 avril 2009 | Le Patriote

Table-ronde au Goethe Institut - L’Allemagne terre d’intégration pour les Africains

Les réflexions intéressantes pour comprendre la vie des Africains en Allemagne. Hier jeudi, quatre intellectuels, tous passionnés d’Allemagne, ont jeté via une table ronde, au Goethe Institut à Cocody, un regard sur la situation de la diaspora africaine dans ce puissant pays d’Europe. Cette rencontre s’inscrivait dans le cadre de l’exposition « Homostory Allemagne ». Il s’agissait pour les quatre journalistes d’analyser, à travers des sous thème, la vie des Africains en Allemagne.
Professeur de germanistique à l’Université de Cocody, Dr. Béchié, Paul N’Guessan, qui enseigne aussi l’allemand au Goethe-Institut, a fait l’état des lieux de la migration scolaire et universitaire en Allemagne. « Depuis la fin de la 2ème guerre mondiale, l’Allemagne est une terre de migration qui attire les étrangers. Certains y vont dans l’espoir d’y trouver du travail, d’autres pour étudier », a-t-il indiqué. Ensuite, il a précisé que la migration scolaire n’est pas importante que la migration universitaire. Selon lui, l’Allemagne est le troisième pays, après les Etats-Unis et la Grande-Bretagne à accueillir le plus grand nombre d’étudiants étrangers. Et Dr Béchié d’indiquer que : «de 75 à 98, le nombre d’étudiants étrangers en Allemagne est passé de 45000 à 150.000. Et de 99 à 2006, on a atteint les 248000 étudiants. Aujourd’hui, on dénombre 256000 étudiants étrangers ». Cette hausse est d’après Dr Béchié, à mettre à l’actif de la coalition vert-rouge (Elolgish et socio-démocrate) qui a octroyé davantage de crédits aux universités pour qu’elles s’internationalisent. « La plus grande communauté estudiantine, soit 11 % de la population estudiantines étrangères, viennent de Chine. Suivent ensuite la Turquie, avec 9 %, la Pologne avec 6 %. La Côte d’Ivoire occupe le 86ème rang avec 0,1 % a conclu Dr Béchié. Président de l’Amicale des Anciens Boursiers Iraniens d’Allemagne (AABI-RFA), M. Raymond Brou Yao a rappelé les grandes étapes de la vie d’un boursier en Allemagne de l’accueil à l’aéroport à la fin de la formation, en passant par son hébergement, son séjour. Il a notamment relevé que le boursier est confronté à quelques difficultés entre autre, la rudesse du climat, l’acclimatation à la nourriture. Il a surtout insisté sur la nécessité pour le boursier de se conformer à la loi du pays d’accueil, tout en exhortant ce dernier à organiser sa vie, à apprendre à être rationnel. De son côté, Mme Clémence Goua Lou, traductrice et gestionnaire de projets à la GT2, a évoqué la vie et la réalité de la femme africaine en Allemagne. Après avoir rappelé les motivations qui poussent les femmes à émigrer en Allemagne, elle a fait remarquer que l’accès au marché du travail était pénible pour elles. Les femmes africaines, dira-t-elle, sont discriminées. Elles exercent comme serveuses dans les bars, effectuent des travaux à la chaîne, font le ménage dans les familles. Certaines s’adonnent à la prostitution ». Selon elles, beaucoup de femmes souffrent de dépression parce qu’elle ne sont pas habituées à la solitude ». L’Allemagne n’est à ses yeux, pas une destination privilégiée pour les femmes africaines. Mais l’Allemagne est une chance qui permet aux femmes de s’affirmer », a conclu Mme Goua Lou.
Enfin, M. Sipua N’gnonbamdjou, manager culturel et membre fondateur de l’association. Ils (Initiative des ivoiriens en Allemagne) a exhorté les Africains à fournir des efforts pour briser les clichés entretenus par les médias occidentaux sur l’Afrique. Il a aussi noté que sa structure œuvre dans ce sens et s’atèle aussi à resserrer les liens entre la diaspora et le continent.
Y. Sangaré
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