Les organisateurs de « Daoukro Carna Festival » ont eu le nez creux en choisissant Guillaume Soro comme parrain de la 6ème édition qui s’est déroulée samedi dans le village natal de Bédié. Le Premier ministre a saisi l’occasion que lui offrait cette fête culturelle pour lever un coin de voile sur le processus de sortie de crise en Côte d’Ivoire et notamment l’épineuse question de la tenue des élections. « Deux ans après la mise en place du gouvernement, je suis content que le débat maintenant en Côte d’Ivoire soit : quand est-ce que se tiendront les élections ? Je ne considère pas cela comme une mauvaise chose. Partout où je passe, on me dit : Monsieur le Premier ministre, c’est quand les élections ? Je suis très heureux que le débat soit maintenant sur la date des élections. Parce que si le débat se situe sur la date des élections, cela veut dire qu’on a fait des progrès », s’est félicité le chef du gouvernement devant les populations rassemblées à la place Henri Konan Bédié. Guillaume Soro a rappelé que les gouvernements précédents ont tellement habitué les Ivoiriens à ne pas respecter leurs engagements que quand on dit qu’on va faire quelque chose, les populations n’y croient plus. « Plus on dit qu’on va organiser les élections en 2009, moins les gens croient à cela. Mais je voudrais vous dire en toute sincérité : nous allons tout faire pour que les élections se tiennent en 2009 », a-t-il rassuré avant de donner tout le sens du travail abattu par son équipe. Des audiences foraines à l’identification des populations en passant par l’initiative des Pays pauvres très endettés (Ppte), le successeur de Charles Konan Banny n’a pas caché sa satisfaction. « En 2006, le débat était de savoir si en Côte d’Ivoire, on ferait un jour les audiences foraines ? Ceci est aujourd’hui un passé presque lointain. Parce qu’il y a eu un gouvernement qui a travaillé nuit et jour. Nous sommes aujourd’hui à plus de six millions de citoyens enrôlés. C’est-à-dire que nous avons dépassé le nombre d’Ivoiriens enrôlés et qui étaient électeurs en 2000. L’identification est devenue presqu’une chose banale (…) On ne parle plus de gros boubous attroupés au niveau des bureaux d’enrôlement », a ajouté le Premier ministre qui entend laisser au futur président de la République un pays debout. « Notre satisfaction sera de dire : on a contribué un peu pour que le pays ne soit pas condamné, pour que la Côte d’Ivoire continue de demeurer la Côte d’Ivoire. Et que des cadres, peut-être beaucoup plus compétents que nous, puissent mettre les ressources que nous avons sauvegardées au service du développement de la Côte d’Ivoire. » Sur le drame qui s’est produit au stade Houphouët Boigny, Guillaume Soro promet que les enquêtes aboutiront. « Quand on a dit qu’on va faire une enquête, des Ivoiriens se sont dit que c’est la meilleure façon de ne rien faire parce que les enquêtes n’aboutissent jamais en Côte d’Ivoire. Non, cette enquête aboutira », a indiqué le parrain de la 6ème édition de Daoukro Carna Festival qui a profité de son séjour pour s’entretenir avec Henri Konan Bédié, le président du Pdci Rda.
Jean Roche Kouamé
Jean Roche Kouamé