Après la récente tournée du Secrétaire général du PDCI, Pr Alphonse Djédjé Mady dans l'Ouest, Dr Véi Bernard, délégué de Biankouma, s'est prêté à nos questions.
M. le délégué, le Secrétaire général du PDCI, Pr Alphonse Djédjé Mady, a séjourné dans votre délégation départementale dans le cadre d'une tournée à l'Ouest. Sous quel signe aviez-vous placé cette tournée?
Merci. Nous avons placé cette tournée-là sous le signe de la relance de la vie, de la mobilisation du PDCI dans notre département. Pourquoi ? Parce que depuis le coup d'Etat de 1999, nous n'avons jamais reçu un responsable de haut rang de notre parti dans notre département. A telle enseigne qu'à un certain moment donné, les parents ont pensé que le PDCI avait rompu avec le département. Donc quand le Secrétaire général qui est le N°2 du parti est venu, ça a été vraiment un déclic important pour la vie du parti dans le département.
Lors de cette visite, nonobstant l'histoire du coup d'Etat, nous avons vu des populations mobilisées comme si de rien n'était. Qu'est-ce qui explique cela ?
Ce qui explique cela, c'est que le peuple Dan, le peuple Yacouba, le peuple Toura et le peuple Mahou qui constituent la population du département de Biankouma sont un peuple qui est foncièrement attaché au PDCI-RDA. Vous savez que ce qui s'est passé, ça n'a pas été une concertation de la population. C'est un acte qui s'est imposé à la population. Donc cela ne dénature pas le sentiment profond de ce que les gens ont ressenti. Avant le coup d'Etat, tous les postes électifs, maires, députés, que ce soit à Sipilou, à Gboné, à Biankouma étaient détenus par le PDCI-RDA. C'est pour vous dire qu'en dépit du fait que le multipartisme soit survenu depuis 1990, la région a toujours assumé la victoire du PDCI à tous les postes électifs. Donc c'est pour vous dire que c'est une région qui est foncièrement attachée aux idéaux de paix, de solidarité, de développement du PDCI-RDA. Donc les parents n'attendaient simplement qu'une occasion pour exprimer cela. Et vous avez vu ça et vous l'avez vécu. Des gens de tout rang, des vieux, des jeunes, des notables, des femmes sont venus spontanément. C'est le sentiment réel. Comme je l'ai dit quand on était à Biankouma ; " pour se marier, il faut être à deux ". La population est prête, elle attend. Elle est toujours restée fidèle au PDCI. C'est au PDCI maintenant de venir vers elle pour lui dire que le PDCI reste toujours le parti qui promet le développement du département et la promotion de la vie sociale, économique et politique du département.
Ceux qui ont fait le coup d'Etat de 1999 ont choisi un fils de Biankouma pour conduire leur forfait. Pensez-vous que cela est de nature à créer la méfiance au sein de vos parents. Mais que la visite du Secrétaire général a réussi à aplanir ?
Non, je ne pense pas que ça fasse peur. Comme je vous l'ai dit tout à l'heure, le coup d'Etat, ce n'est pas une élection. Si c'est une élection où toute la population est allée soutenir un fils de la région, cela peut-être peut laisser des séquelles. Mais le coup d'Etat a surpris tout le monde. Les parents étaient assis et ils ont appris qu'il y a eu un coup d'Etat et le fils de la région a été porté à la tête du coup d'Etat. Mais est-ce que cela était avec le consentement de la population. Ça je ne le pense pas. Mais c'est un fait qui a été vécu et je le lui ai dit sur les prospectus qu'on a distribués : il faut qu'elle vienne massivement pour réaffirmer sa fidélité aux idéaux du PDCI et elle a répondu à l'appel. Je crois que c'est la réponse à la question. Les parents n'ont pas la peur, parce que ce n'est pas un acte concerté avec la population. La population est restée ce qu'elle était, fidèle à la mémoire d'Houphouët-Boigny, fidèle au PDCI, fidèle au Président Henri Konan Bédié. Vous avez vu qu'elle a souhaité vivement que le Président Henri Konan Bédié vienne à Biankouma. Même à Sipilou, ça a été demandé, à Gboné, ça a été demandé. Voilà la réalité du terrain.
Le message du Secrétaire général a-t-il créé un climat de sérénité ?
Bien sûr. Le message du Secrétaire général a mis tout le monde en confiance. Parce que, je l'ai dit publiquement là-bas, les parents ont dit : " nous, nous sommes prêts, nous restons fidèles au PDCI. Mais est-ce qu'après ce qui s'est passé, après le coup d'Etat de 1999, dont le premier responsable que la Nation a vu, qui a été notre fils, est-ce que le PDCI a encore envie de faire chemin avec la population de Biankouma ". C'est la question qu'on a posée. Et vous avez entendu la réponse que le Secrétaire général a donnée et cela a réconforté la population. De toute façon, elle n'a jamais douté du fait que le Président Henri Konan Bédié, qui est un homme de paix, un homme d'expérience puisse garder une rancune quelconque contre une région parce que le coup d'Etat aurait porté à la tête de l'Etat un fils de cette région. Non ! c'est loin d'être cela. Le Président Bédié est un homme de rassemblement, un homme de réconciliation, un homme de paix et la population est consciente de cela. Et aussi, nous, en tant que délégué, c'est aussi notre devoir de pouvoir le leur expliquer. Et je crois que vous avez eu la réponse sur le terrain avec la mobilisation massive. C'est que le message est passé et ils ont compris. Ils n'ont plus cette inquiétude-là. Voilà.
Ça y est, le contact est renoué donc. Tout va pour le mieux. Quelles sont alors les futures actions que le délégué que vous êtes va mener pour maintenir allumée la flamme du PDCI-RDA ?
D'abord je voulais lancer un appel à la haute direction du parti, au président du parti. Vous avez vu la région, une région vraiment accidentée qui est laissée à elle-même depuis 1999. Le réseau routier est complètement détruit. Et les parents ont des difficultés à écouler leurs produits. Vous avez les tonnes de café et de cacao dans les maisons parce que les prix sont dérisoires. Et la population attend beaucoup surtout du PDCI. Et nous allons maintenant repartir pour la mise en place des comités de base. Nous avons déjà fini avec les villages environnants dans les communes. Maintenant, il faut aller dans le pays profond où il n'y a plus de route. Et je pense que c'est cela qui est plus important. Nous allons donc entamer dans les jours et semaines à venir, le renouvellement de nos structures de base pour l'élection qui va aboutir au choix des secrétaires de section, pour nous préparer, pour mettre tous nos hommes en rang de bataille pour les élections à venir. A Sipilou, on a donné une moto sur les deux qu'on a reçues. Gbonné n'a pas eu de moto, Biankouma en a eu. Nous demandons vraiment que le parti jette un regard tout particulier sur ce département. Surtout que, vous avez constaté, je suis resté le seul cadre qui soit resté fidèle au PDCI. J'ai une équipe à laquelle je rends hommage. C'est une équipe solide, très efficace constituée des instituteurs, des infirmiers d'Etat qui sont sur le terrain. Ce sont des leaders d'opinion. De toutes les façons, c'est ce que nous enseigne l'histoire du PDCI. Le PDCI a été à l'origine, créé par des transporteurs, des commerçants, par des instituteurs, par des gens qui étaient au contact permanent de la population. Donc, c'est cette politique-là que nous avons renouvelée et vous avez vu le résultat. La politique, ce n'est pas une affaire de cadres, c'est une affaire de gens déterminés, convaincus et qui croient en ce qu'ils font. Parce que, ce qui intéresse les populations, ce ne sont pas les discours, c'est ce qui est auprès d'elles, quand elles sont malades, quand elles sont dans la joie… Je pense que c'est ce qu'il faut mais il faut que le parti nous soutienne. Parce que vous avez vu tout ce qui s'est passé. Ça va au-delà de tout ce qu'on raconte. Le PDCI n'existe plus à l'Ouest à plus forte raison dans le département de Biankouma. Je souhaite que le parti jette un nouveau regard sur la région des 18 Montagnes et particulièrement sur le département de Biankouma.
Vous êtes seul, le département est très vaste, Sipilou est très loin (une centaine de km de Biankouma). Comment arrivez-vous à coordonner les actions sur le terrain ?
C'est une question d'organisation. Comme je vous l'ai dit à Sipilou, j'ai une équipe. Je leur ai offert des téléphones mobiles et Dieu merci la direction du parti nous a offert une moto. Donc nous sommes en contact permanent chaque jour. Je leur donne les directives. J'ai aussi mis une équipe dans chaque sous-préfecture. Etant du corps médical, nous nous entraidons aussi pour soigner les parents. Et cela a été d'un grand apport dans la mobilisation car avec la crise, il n'y avait plus de pharmacie dans la zone. Il fallait tout acheminer à partir d'ici. C'est tout cela aussi qui a touché les parents qui ont vu que le PDCI n'a pas changé d'option, le PDCI reste un parti qui fait du social. Comme le Président Houphouët le disait le PDCI n'est pas un parti communiste mais un parti qui fait le social le plus hardi.
L'un des objectifs de la mission était aussi de détruire les fausses rumeurs qui avaient été distillées sur le compte du PDCI et du Président Bédié. Cet objectif, selon vous, est-il atteint ?
Oui, ça je peux vous rassurer. Ça n'a pas fait long feu. C'était au tout début. C'était l'intoxication. Le comportement des responsables de la rébellion ne démontrait rien du tout qui puisse confirmer cette allégation là. Il n'y a plus d'inquiétude là-dessus. Elle est levée. Les parents, en aucun cas, n'ont eu une allusion quelconque à une intention du Président Henri Konan Bédié d'armer les mains de Doh Félix ou de Pierre ou Paul pour venir détruire la région.
La mobilisation était totale à Biankouma. Ceci explique donc cela ?
Il n'y a rien à signaler. Je vais aller plus loin. Biankouma a réservé une forte mobilisation. Vous avez vu la population dans toutes ses composantes. Mais mieux, quand nous devions traverser Kabakouma, nous nous sommes arrêtés dans le village du Général Guéi pour aller apporter un salut fraternel au chef du village. Vous avez vu la mobilisation spontanée qu'il y a eue ? Et ils savaient, nous étions tous en tenue PDCI et on a informé que c'est le PDCI qui devrait arriver. Vous avez vu la mobilisation. Ça veut dire qu'entre le PDCI et les parents de Biankouma, il n'y a plus aucun problème. Les parents sont sereins parce qu'ils savent ce que le PDCI a fait. Vous avez entendu les discours. Ils reconnaissent à Houphouët d'avoir supprimé les travaux forcés. Ensuite, toutes les infrastructures socio-économiques, les routes, les hôpitaux, les écoles, tout ça a été fait par le PDCI et depuis que le PDCI a quitté le pouvoir jusqu'à aujourd'hui, il n'y a pas eu un centimètre de route, il n'y a pas eu un puits, une école de nouveau qui aient été créés. A Yorodougou, où le véhicule du Secrétaire général est tombé en panne à cause de l'état de la route, vous avez vu la maternité et l'école construites par le PDCI et qui sont aujourd'hui décoiffées.
Cela présage donc de ce que les populations veulent impatiemment revoir le Président du PDCI Henri Konan Bédié pour leur redonner l'espoir ?
Partout où vous êtes passé, vous avez vu les populations avec les gadgets, les drapeaux à l'effigie du Président Bédié. C'est pour vous dire qu'aujourd'hui, il suffit que le Président Bédié programme son arrivée et vous allez voir. On attend le Président Bédié à bras ouverts.
Côté identification des militants, que peut-on retenir ?
Le début, il faut le reconnaître, a été difficile parce que sur 100 villages par exemple, il n'y a qu'une dizaine qui est électrifiée. Malheureusement aussi, l'équipe de l'identification n'avait pas beaucoup de moyens logistiques pour pallier l'absence d'électricité. Nous avons donc offert des groupes électrogènes. Mais finalement, tout est rentré dans l'ordre. Et aujourd'hui, on attend la fin de la reconstitution des registres pour faire le rattrapage pour les parents qui n'ont pas pu se faire identifier.
Interview réalisée par
Diarrassouba Sory
M. le délégué, le Secrétaire général du PDCI, Pr Alphonse Djédjé Mady, a séjourné dans votre délégation départementale dans le cadre d'une tournée à l'Ouest. Sous quel signe aviez-vous placé cette tournée?
Merci. Nous avons placé cette tournée-là sous le signe de la relance de la vie, de la mobilisation du PDCI dans notre département. Pourquoi ? Parce que depuis le coup d'Etat de 1999, nous n'avons jamais reçu un responsable de haut rang de notre parti dans notre département. A telle enseigne qu'à un certain moment donné, les parents ont pensé que le PDCI avait rompu avec le département. Donc quand le Secrétaire général qui est le N°2 du parti est venu, ça a été vraiment un déclic important pour la vie du parti dans le département.
Lors de cette visite, nonobstant l'histoire du coup d'Etat, nous avons vu des populations mobilisées comme si de rien n'était. Qu'est-ce qui explique cela ?
Ce qui explique cela, c'est que le peuple Dan, le peuple Yacouba, le peuple Toura et le peuple Mahou qui constituent la population du département de Biankouma sont un peuple qui est foncièrement attaché au PDCI-RDA. Vous savez que ce qui s'est passé, ça n'a pas été une concertation de la population. C'est un acte qui s'est imposé à la population. Donc cela ne dénature pas le sentiment profond de ce que les gens ont ressenti. Avant le coup d'Etat, tous les postes électifs, maires, députés, que ce soit à Sipilou, à Gboné, à Biankouma étaient détenus par le PDCI-RDA. C'est pour vous dire qu'en dépit du fait que le multipartisme soit survenu depuis 1990, la région a toujours assumé la victoire du PDCI à tous les postes électifs. Donc c'est pour vous dire que c'est une région qui est foncièrement attachée aux idéaux de paix, de solidarité, de développement du PDCI-RDA. Donc les parents n'attendaient simplement qu'une occasion pour exprimer cela. Et vous avez vu ça et vous l'avez vécu. Des gens de tout rang, des vieux, des jeunes, des notables, des femmes sont venus spontanément. C'est le sentiment réel. Comme je l'ai dit quand on était à Biankouma ; " pour se marier, il faut être à deux ". La population est prête, elle attend. Elle est toujours restée fidèle au PDCI. C'est au PDCI maintenant de venir vers elle pour lui dire que le PDCI reste toujours le parti qui promet le développement du département et la promotion de la vie sociale, économique et politique du département.
Ceux qui ont fait le coup d'Etat de 1999 ont choisi un fils de Biankouma pour conduire leur forfait. Pensez-vous que cela est de nature à créer la méfiance au sein de vos parents. Mais que la visite du Secrétaire général a réussi à aplanir ?
Non, je ne pense pas que ça fasse peur. Comme je vous l'ai dit tout à l'heure, le coup d'Etat, ce n'est pas une élection. Si c'est une élection où toute la population est allée soutenir un fils de la région, cela peut-être peut laisser des séquelles. Mais le coup d'Etat a surpris tout le monde. Les parents étaient assis et ils ont appris qu'il y a eu un coup d'Etat et le fils de la région a été porté à la tête du coup d'Etat. Mais est-ce que cela était avec le consentement de la population. Ça je ne le pense pas. Mais c'est un fait qui a été vécu et je le lui ai dit sur les prospectus qu'on a distribués : il faut qu'elle vienne massivement pour réaffirmer sa fidélité aux idéaux du PDCI et elle a répondu à l'appel. Je crois que c'est la réponse à la question. Les parents n'ont pas la peur, parce que ce n'est pas un acte concerté avec la population. La population est restée ce qu'elle était, fidèle à la mémoire d'Houphouët-Boigny, fidèle au PDCI, fidèle au Président Henri Konan Bédié. Vous avez vu qu'elle a souhaité vivement que le Président Henri Konan Bédié vienne à Biankouma. Même à Sipilou, ça a été demandé, à Gboné, ça a été demandé. Voilà la réalité du terrain.
Le message du Secrétaire général a-t-il créé un climat de sérénité ?
Bien sûr. Le message du Secrétaire général a mis tout le monde en confiance. Parce que, je l'ai dit publiquement là-bas, les parents ont dit : " nous, nous sommes prêts, nous restons fidèles au PDCI. Mais est-ce qu'après ce qui s'est passé, après le coup d'Etat de 1999, dont le premier responsable que la Nation a vu, qui a été notre fils, est-ce que le PDCI a encore envie de faire chemin avec la population de Biankouma ". C'est la question qu'on a posée. Et vous avez entendu la réponse que le Secrétaire général a donnée et cela a réconforté la population. De toute façon, elle n'a jamais douté du fait que le Président Henri Konan Bédié, qui est un homme de paix, un homme d'expérience puisse garder une rancune quelconque contre une région parce que le coup d'Etat aurait porté à la tête de l'Etat un fils de cette région. Non ! c'est loin d'être cela. Le Président Bédié est un homme de rassemblement, un homme de réconciliation, un homme de paix et la population est consciente de cela. Et aussi, nous, en tant que délégué, c'est aussi notre devoir de pouvoir le leur expliquer. Et je crois que vous avez eu la réponse sur le terrain avec la mobilisation massive. C'est que le message est passé et ils ont compris. Ils n'ont plus cette inquiétude-là. Voilà.
Ça y est, le contact est renoué donc. Tout va pour le mieux. Quelles sont alors les futures actions que le délégué que vous êtes va mener pour maintenir allumée la flamme du PDCI-RDA ?
D'abord je voulais lancer un appel à la haute direction du parti, au président du parti. Vous avez vu la région, une région vraiment accidentée qui est laissée à elle-même depuis 1999. Le réseau routier est complètement détruit. Et les parents ont des difficultés à écouler leurs produits. Vous avez les tonnes de café et de cacao dans les maisons parce que les prix sont dérisoires. Et la population attend beaucoup surtout du PDCI. Et nous allons maintenant repartir pour la mise en place des comités de base. Nous avons déjà fini avec les villages environnants dans les communes. Maintenant, il faut aller dans le pays profond où il n'y a plus de route. Et je pense que c'est cela qui est plus important. Nous allons donc entamer dans les jours et semaines à venir, le renouvellement de nos structures de base pour l'élection qui va aboutir au choix des secrétaires de section, pour nous préparer, pour mettre tous nos hommes en rang de bataille pour les élections à venir. A Sipilou, on a donné une moto sur les deux qu'on a reçues. Gbonné n'a pas eu de moto, Biankouma en a eu. Nous demandons vraiment que le parti jette un regard tout particulier sur ce département. Surtout que, vous avez constaté, je suis resté le seul cadre qui soit resté fidèle au PDCI. J'ai une équipe à laquelle je rends hommage. C'est une équipe solide, très efficace constituée des instituteurs, des infirmiers d'Etat qui sont sur le terrain. Ce sont des leaders d'opinion. De toutes les façons, c'est ce que nous enseigne l'histoire du PDCI. Le PDCI a été à l'origine, créé par des transporteurs, des commerçants, par des instituteurs, par des gens qui étaient au contact permanent de la population. Donc, c'est cette politique-là que nous avons renouvelée et vous avez vu le résultat. La politique, ce n'est pas une affaire de cadres, c'est une affaire de gens déterminés, convaincus et qui croient en ce qu'ils font. Parce que, ce qui intéresse les populations, ce ne sont pas les discours, c'est ce qui est auprès d'elles, quand elles sont malades, quand elles sont dans la joie… Je pense que c'est ce qu'il faut mais il faut que le parti nous soutienne. Parce que vous avez vu tout ce qui s'est passé. Ça va au-delà de tout ce qu'on raconte. Le PDCI n'existe plus à l'Ouest à plus forte raison dans le département de Biankouma. Je souhaite que le parti jette un nouveau regard sur la région des 18 Montagnes et particulièrement sur le département de Biankouma.
Vous êtes seul, le département est très vaste, Sipilou est très loin (une centaine de km de Biankouma). Comment arrivez-vous à coordonner les actions sur le terrain ?
C'est une question d'organisation. Comme je vous l'ai dit à Sipilou, j'ai une équipe. Je leur ai offert des téléphones mobiles et Dieu merci la direction du parti nous a offert une moto. Donc nous sommes en contact permanent chaque jour. Je leur donne les directives. J'ai aussi mis une équipe dans chaque sous-préfecture. Etant du corps médical, nous nous entraidons aussi pour soigner les parents. Et cela a été d'un grand apport dans la mobilisation car avec la crise, il n'y avait plus de pharmacie dans la zone. Il fallait tout acheminer à partir d'ici. C'est tout cela aussi qui a touché les parents qui ont vu que le PDCI n'a pas changé d'option, le PDCI reste un parti qui fait du social. Comme le Président Houphouët le disait le PDCI n'est pas un parti communiste mais un parti qui fait le social le plus hardi.
L'un des objectifs de la mission était aussi de détruire les fausses rumeurs qui avaient été distillées sur le compte du PDCI et du Président Bédié. Cet objectif, selon vous, est-il atteint ?
Oui, ça je peux vous rassurer. Ça n'a pas fait long feu. C'était au tout début. C'était l'intoxication. Le comportement des responsables de la rébellion ne démontrait rien du tout qui puisse confirmer cette allégation là. Il n'y a plus d'inquiétude là-dessus. Elle est levée. Les parents, en aucun cas, n'ont eu une allusion quelconque à une intention du Président Henri Konan Bédié d'armer les mains de Doh Félix ou de Pierre ou Paul pour venir détruire la région.
La mobilisation était totale à Biankouma. Ceci explique donc cela ?
Il n'y a rien à signaler. Je vais aller plus loin. Biankouma a réservé une forte mobilisation. Vous avez vu la population dans toutes ses composantes. Mais mieux, quand nous devions traverser Kabakouma, nous nous sommes arrêtés dans le village du Général Guéi pour aller apporter un salut fraternel au chef du village. Vous avez vu la mobilisation spontanée qu'il y a eue ? Et ils savaient, nous étions tous en tenue PDCI et on a informé que c'est le PDCI qui devrait arriver. Vous avez vu la mobilisation. Ça veut dire qu'entre le PDCI et les parents de Biankouma, il n'y a plus aucun problème. Les parents sont sereins parce qu'ils savent ce que le PDCI a fait. Vous avez entendu les discours. Ils reconnaissent à Houphouët d'avoir supprimé les travaux forcés. Ensuite, toutes les infrastructures socio-économiques, les routes, les hôpitaux, les écoles, tout ça a été fait par le PDCI et depuis que le PDCI a quitté le pouvoir jusqu'à aujourd'hui, il n'y a pas eu un centimètre de route, il n'y a pas eu un puits, une école de nouveau qui aient été créés. A Yorodougou, où le véhicule du Secrétaire général est tombé en panne à cause de l'état de la route, vous avez vu la maternité et l'école construites par le PDCI et qui sont aujourd'hui décoiffées.
Cela présage donc de ce que les populations veulent impatiemment revoir le Président du PDCI Henri Konan Bédié pour leur redonner l'espoir ?
Partout où vous êtes passé, vous avez vu les populations avec les gadgets, les drapeaux à l'effigie du Président Bédié. C'est pour vous dire qu'aujourd'hui, il suffit que le Président Bédié programme son arrivée et vous allez voir. On attend le Président Bédié à bras ouverts.
Côté identification des militants, que peut-on retenir ?
Le début, il faut le reconnaître, a été difficile parce que sur 100 villages par exemple, il n'y a qu'une dizaine qui est électrifiée. Malheureusement aussi, l'équipe de l'identification n'avait pas beaucoup de moyens logistiques pour pallier l'absence d'électricité. Nous avons donc offert des groupes électrogènes. Mais finalement, tout est rentré dans l'ordre. Et aujourd'hui, on attend la fin de la reconstitution des registres pour faire le rattrapage pour les parents qui n'ont pas pu se faire identifier.
Interview réalisée par
Diarrassouba Sory