Notre Voie : En 2005, vous avez été nommé directeur départemental de campagne de Laurent Gbagbo à Tanda. En 2008, la direction départementale de campagne de Koun-Fao vous a été confiée. Quels sont vos sentiments ?
Augustin Kouadio Komoé : Ce sont les sentiments de joie et de fierté qui nous animent. Parce que nous voyons que le Front populaire ivoirien avance et se structure. Le fait de diviser cet espace en deux entités, avec deux directions de campagne nous permet de gagner en efficacité. Les territoires à couvrir sont désormais réduits à une échelle humaine. Avec ce découpage, je pense que nous ferons du bon travail.
N.V. : Dans le département de Koun-Fao, comment se porte le front populaire ivoirien ?
A.K.K. : Le Front populaire ivoirien se porte à merveille dans le tout nouveau département de Koun-Fao. Et je pense qu'il faut saluer le courage de nos camarades militants qui, depuis l'éclatement de la guerre, ont redoublé d'effort. Ce qui nous a permis d'installer les nouvelles sections, les comités de base et une nouvelle fédération. Cela démontre que le Front populaire ivoirien se porte très bien. Même si on peut déplorer quelques petits problèmes au sein de cette fédération. Mais sur le terrain, la base est assez mobilisée pour la victoire de Laurent Gbagbo.
N.V. : Effectivement, vous venez de dénoncer quelques problèmes dans le fonctionnement de votre fédération. Vous, en tant que directeur départemental de campagne, comment comptez-vous régler cela ?
AK.K. : Oui, je m'y emploie. Il est de mon devoir, d'abord en tant que membre de la direction du parti, ensuite en tant que ministre et enfin en tant que directeur de campagne, de réduire tous les foyers de tension pour que tous les camarades soient mobilisés pour la cause commune qui est l'élection de notre candidat Laurent Gbagbo. Je suis le premier gêné par ces tensions que je constate au sein de la fédération. Mais je suis heureux de constater en même temps que ces tensions-là sont mineures. Et depuis quelques semaines, je m'emploie à les régler. Je pense que d'ici peu, on n'entendra plus d'autres sons de cloche dans notre département.
N.V. : Pourquoi le FPI n'a jamais remporté les élections à Koun-Fao ?
AK.K. : Le FPI n'était pas suffisamment implanté à Koun-Fao. Ce nouveau département, à l'instar des autres départements qui composent la région du Zanzan, était le bastion du PDCI. Il ne faut pas se le cacher. Le PDCI était fortement implanté avec des cadres de bon niveau que nous avons connus. Voyez un peu tous ces anciens ministres sous feu Houphouet-Boigny et sous Bédié ressortissants de ce département. La tâche n’était pas du tout aisée pour le FPI. L'élection de Laurent Gbagbo en 2000 a rendu les choses moins difficiles. Et dès lors, nous nous sommes jétés dans la bataille pour reconquérir ce terrain favorable au PDCI. Aujourd'hui, avec des arguments liés au programme politique de Laurent Gbagbo, sa méthode de travail et surtout toutes les actions qu'il a menées dans ce département, la situation s’est retournée en notre faveur.
N.V. : Quelles sont les chances du candidat Laurent Gbagbo aux prochaines élections présidentielles ?
AK.K. : Aux élections présidentielles prochaines, les chances du candidat Laurent Gbagbo sont intactes. Notre candidat va les remporter de façon éclatante. Je sais que nous gagnerons les électoins prochaines. Après les présidentielles, aux élections locales (communale, députation, conseil général),nous allons nous battre pour que la victoire que nous aurons remportée aux présidentielles puisse trouver son prolongement dans la victoire aux élections locales.
N.V. : Quel commentaire faites-vous sur l'affaire Anaky Kobénan ?
AK.K. Je pense qu'il est malheureux qu'à ce stade de l'évolution de la démocratie dans notre pays certains responsables politiques tiennent encore ce genre de propos. C'est déplorable. Je condamne ces propos irresponsables. Nous avons connu la guerre, nous sommes en train de sortir de la crise, le peuple ivoirien a tellement souffert qu'il est inimaginable aujourd'hui de vouloir un schéma chaotique comme celui que propose le ministre Anaky. Je suis d'autant plus choqué que cet homme est originaire de mon département. Je regrette que cela vienne de lui. Vraiment, je suis désolé et déçu parce que c'est mon frère. L'éducation que nous avons reçue de notre région n'est pas une éducation de violence. C'est une éducation de paix. Les peuples qui composent la région du Zanzan sont pacifiques, et n'ont pas l'habitude de recourir à la violence pour régler leurs problèmes.
N.V. : L'application de l'accord IV de Ouagadougou piétine. L’unicité des caisses de l'Etat et le redéploiement de l'administration ne sont pas effectifs. En tant que DDC, quel commentaire faites-vous ?
A.K.K.: Je n'ai pas la même lecture que vous sur cette question. Je pense qu’il faut, au contraire, saluer les avancées de l'accord politique de Ouagadougou. Parce que pendant plus de cinq années, vous avez vu notre pays faire du surplace. Nous avons sillonné en vain toutes les capitales. Il a fallu que le président de la république prenne son bâton de pèlerin et qu'il tende la main à l'ex-rébellion pour qu’il y ait le dialogue direct qui a débouché plus tard sur l'accord politique de Ouagadougou. Cet accord a permis à la Côte d'Ivoire d'envisager même des élections. Alors qu'il y a deux ans, on ne pouvait parler d'élections et d'enrôlement. Il reste que les choses ne vont pas aussi vite que nous l'aurions souhaité. Parce que notre volonté, c'est de sortir de la crise rapidement pour pouvoir envisager la construction et le développement de la Côte d'Ivoire. Alors si l 'application de cet accord piétine, c'est qu'il y a encore des com-zones qui ont encore des pouvoirs. Il faut simplement donner un coup d'accélérateur à cet accord.
Entretien réalisé Par Jean Goudalé
Augustin Kouadio Komoé : Ce sont les sentiments de joie et de fierté qui nous animent. Parce que nous voyons que le Front populaire ivoirien avance et se structure. Le fait de diviser cet espace en deux entités, avec deux directions de campagne nous permet de gagner en efficacité. Les territoires à couvrir sont désormais réduits à une échelle humaine. Avec ce découpage, je pense que nous ferons du bon travail.
N.V. : Dans le département de Koun-Fao, comment se porte le front populaire ivoirien ?
A.K.K. : Le Front populaire ivoirien se porte à merveille dans le tout nouveau département de Koun-Fao. Et je pense qu'il faut saluer le courage de nos camarades militants qui, depuis l'éclatement de la guerre, ont redoublé d'effort. Ce qui nous a permis d'installer les nouvelles sections, les comités de base et une nouvelle fédération. Cela démontre que le Front populaire ivoirien se porte très bien. Même si on peut déplorer quelques petits problèmes au sein de cette fédération. Mais sur le terrain, la base est assez mobilisée pour la victoire de Laurent Gbagbo.
N.V. : Effectivement, vous venez de dénoncer quelques problèmes dans le fonctionnement de votre fédération. Vous, en tant que directeur départemental de campagne, comment comptez-vous régler cela ?
AK.K. : Oui, je m'y emploie. Il est de mon devoir, d'abord en tant que membre de la direction du parti, ensuite en tant que ministre et enfin en tant que directeur de campagne, de réduire tous les foyers de tension pour que tous les camarades soient mobilisés pour la cause commune qui est l'élection de notre candidat Laurent Gbagbo. Je suis le premier gêné par ces tensions que je constate au sein de la fédération. Mais je suis heureux de constater en même temps que ces tensions-là sont mineures. Et depuis quelques semaines, je m'emploie à les régler. Je pense que d'ici peu, on n'entendra plus d'autres sons de cloche dans notre département.
N.V. : Pourquoi le FPI n'a jamais remporté les élections à Koun-Fao ?
AK.K. : Le FPI n'était pas suffisamment implanté à Koun-Fao. Ce nouveau département, à l'instar des autres départements qui composent la région du Zanzan, était le bastion du PDCI. Il ne faut pas se le cacher. Le PDCI était fortement implanté avec des cadres de bon niveau que nous avons connus. Voyez un peu tous ces anciens ministres sous feu Houphouet-Boigny et sous Bédié ressortissants de ce département. La tâche n’était pas du tout aisée pour le FPI. L'élection de Laurent Gbagbo en 2000 a rendu les choses moins difficiles. Et dès lors, nous nous sommes jétés dans la bataille pour reconquérir ce terrain favorable au PDCI. Aujourd'hui, avec des arguments liés au programme politique de Laurent Gbagbo, sa méthode de travail et surtout toutes les actions qu'il a menées dans ce département, la situation s’est retournée en notre faveur.
N.V. : Quelles sont les chances du candidat Laurent Gbagbo aux prochaines élections présidentielles ?
AK.K. : Aux élections présidentielles prochaines, les chances du candidat Laurent Gbagbo sont intactes. Notre candidat va les remporter de façon éclatante. Je sais que nous gagnerons les électoins prochaines. Après les présidentielles, aux élections locales (communale, députation, conseil général),nous allons nous battre pour que la victoire que nous aurons remportée aux présidentielles puisse trouver son prolongement dans la victoire aux élections locales.
N.V. : Quel commentaire faites-vous sur l'affaire Anaky Kobénan ?
AK.K. Je pense qu'il est malheureux qu'à ce stade de l'évolution de la démocratie dans notre pays certains responsables politiques tiennent encore ce genre de propos. C'est déplorable. Je condamne ces propos irresponsables. Nous avons connu la guerre, nous sommes en train de sortir de la crise, le peuple ivoirien a tellement souffert qu'il est inimaginable aujourd'hui de vouloir un schéma chaotique comme celui que propose le ministre Anaky. Je suis d'autant plus choqué que cet homme est originaire de mon département. Je regrette que cela vienne de lui. Vraiment, je suis désolé et déçu parce que c'est mon frère. L'éducation que nous avons reçue de notre région n'est pas une éducation de violence. C'est une éducation de paix. Les peuples qui composent la région du Zanzan sont pacifiques, et n'ont pas l'habitude de recourir à la violence pour régler leurs problèmes.
N.V. : L'application de l'accord IV de Ouagadougou piétine. L’unicité des caisses de l'Etat et le redéploiement de l'administration ne sont pas effectifs. En tant que DDC, quel commentaire faites-vous ?
A.K.K.: Je n'ai pas la même lecture que vous sur cette question. Je pense qu’il faut, au contraire, saluer les avancées de l'accord politique de Ouagadougou. Parce que pendant plus de cinq années, vous avez vu notre pays faire du surplace. Nous avons sillonné en vain toutes les capitales. Il a fallu que le président de la république prenne son bâton de pèlerin et qu'il tende la main à l'ex-rébellion pour qu’il y ait le dialogue direct qui a débouché plus tard sur l'accord politique de Ouagadougou. Cet accord a permis à la Côte d'Ivoire d'envisager même des élections. Alors qu'il y a deux ans, on ne pouvait parler d'élections et d'enrôlement. Il reste que les choses ne vont pas aussi vite que nous l'aurions souhaité. Parce que notre volonté, c'est de sortir de la crise rapidement pour pouvoir envisager la construction et le développement de la Côte d'Ivoire. Alors si l 'application de cet accord piétine, c'est qu'il y a encore des com-zones qui ont encore des pouvoirs. Il faut simplement donner un coup d'accélérateur à cet accord.
Entretien réalisé Par Jean Goudalé