x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Politique Publié le mardi 7 avril 2009 | Le Temps

Attéby Williams (député de Yopougon) : “Le pays est victime de l’endettement irresponsable du Pdci”

L`honorable Attéby William, député Fpi de Yopougon, se réjouit de l`admission de la Côte d`Ivoire au point de décision à l`initiative Ppte. Il invite l`ensemble de la classe politique et les Ivoiriens à observer une trêve sociale afin d`atteindre le point d`achèvement de ce processus.
Monsieur le député, la Côte d`Ivoire, vient d`atteindre le point de décision à l`initiative Ppte. Comment expliquez-vous cela ?
Je l`explique par la volonté du Président de la République et de certains membres de son gouvernement, (j`insiste sur le mot certains), de trouver les moyens pour sortir la Côte d`Ivoire du chaos dans lequel elle est. Et qui l`amène à payer des dettes qui constituent l`essentiel des ressources. Pour qu`enfin, nous puissions avoir des moyens d’une politique propre à nous et nous attaquer aux défis que nous impose le développement du monde. Cette situation traduit également, quand on regarde la structure de la dette, la mal gouvernance et la mauvaise gestion qui ont caractérisé la Côte d`Ivoire, dans les années 1970 et 1980. Après cette époque, on n`avait pas les charges que nous avons, aujourd`hui. on a du mal à comprendre que c’est au moment où on avait si peu de charges, si peu de contrainte qu`on se soit aussi lourdement endettée pour que les générations actuelles aient à payer une dette aussi immense comme conséquence de la mauvaise gouvernance des générations passées. Je suis heureux que nous ayons atteint le point de décision. Mais en même temps, je suis inquiet parce que je pense que cela exige de nous plus d`effort. Cela exige de nous plus de volonté de sortir de ce processus de pays très endetté pour que nous puissions effectivement parvenir à un allègement significatif de notre dette et amorcer une véritable politique de développement.
Quels sont les efforts que les Ivoiriens doivent observer ?
A mon avis, ils sont de plusieurs ordres. Ils sont à la fois économiques, politiques et psychologiques. Au plan économique, il faudrait que les syndicats, le front social dont les revendications sont légitimes, les travailleurs de ce pays ont le droit d`espérer que le gouvernement s`attaque à leur misère au niveau de leur salaire, c`est tout à faire légitime. Mais j`estime que le moment est très particulier et toutes les attitudes que nous aurons qui vont perturber l`ordre public risquent de mettre en péril la possibilité que nous avons d`atteindre le point d`achèvement. Il faut donc que nous parvenions à une situation sociale apaisée. Que nous n`ayons aucune contrainte qui met en mal davantage les finances publiques et que nous puissions mieux faire preuve de plus de rigueur dans la gestion de la chose publique. Que nous puissions faire preuve de rigueur dans le traitement de tout ce qui concerne l`Etat pour que nous puissions effectivement parvenir à ce point. Mais plutôt, il faut qu`en politique, on parvienne à l`unicité des caisses de l`Etat, à la réunification du pays, au redéploiement de l`Administration. On ne peut pas faire tous ces efforts et regarder à côté de nous des gens encore en armes dans une partie du pays où on ne paie pas d`impôts, où on dilapide les richesses nationales. Aujourd`hui, la question de la rébellion, ce n`est même plus une question politique, c`est une question de survie. Que les rebelles désarment, que toutes les richesses du pays retombent dans les caisses de l`Etat pour nous donner plus d`oxygène et parvenir en fait au point d`achèvement. Mais tant que nous allons voir le pays toujours coupé en deux, nous perdrons toujours des ressources. Autant d’actes, de points d`écueil qui vont nous amener à perdre l`avantage qu’on devrait tirer de tous les avantages qu`on a consentis en obtenant aujourd`hui, le point de décision à l`Initiative Ppte.
Concrètement, qu`est ce que la Côte d`Ivoire gagne ?
Ce qu`on gagne, c`est qu`on voit une réduction de notre dette. Cela veut dire qu`au lieu de payer entre 500 et 700 milliards de Fcfa par an, on va payer moins. Et ce qu`on va gagner, on l`investira en terme d`hôpitaux, d`écoles et de mieux-être. Notamment, les populations doivent avoir une amélioration de leur vécu quotidien comme conséquence de l`amélioration de la trésorerie de l`Etat et comme conséquence de l`ambiance générale d`un pays qui n`est plus endetté. Les programmes abandonnés vont être relancés.
Cette initiative n`est-elle pas une dévalorisation de la Côte d`Ivoire ?
Pour moi, ce qui a dévalorisé la Côte d`Ivoire, ce sont les politiques qui ont entraîné cela. Nous parlons aujourd`hui, des effets mais il faut chercher la cause. La cause, c`est un endettement irresponsable, c`est une mal gouvernance, c`est une dilapidation des ressources nationales et des richesses nationales. Et c`est la rébellion aujourd`hui. Mais effectivement, nous sommes dans un pays vraiment très endetté parce que le volume de la dette est insoutenable. Donc, ce n`est pas intéressant d`y être aujourd`hui, mais c`est la conséquence des situations précédentes de la gestion de ces dettes. Qui ont été contractées dans les années 1970 et 1980. Cela est mieux mentionné dans le discours du chef de l`Etat. Qui a gouverné à cette époque là ? Comment s`est-il endetté ? Qu`ont produit les richesses nationales ? Mais j`espère qu`on aura une vraie campagne nationale où chacun pourra faire le bilan de toute la dette.
Honorable, vous entendez remobiliser bientôt les militants du Fpi et partant, tous les Ivoiriens. A quelle fin ?
Parce que je veux que nous réveillions la rébellion. Qu`elle cesse de dormir dans le confort du pouvoir, dans le luxe du pouvoir comme si c`était la finalité de ses actions. Non, l`Accord de Ouaga a été signé pour que la Côte d`Ivoire redevienne une et indivisible. Pas pour rester au gouvernement. Depuis, on ne fait que reporter les dates, pourtant c`est l`Accord de Ouaga qui dit que depuis le 15 janvier la réunification devrait être effective. Est-ce que c`est fait? J`ai décidé en tant qu`élu, en tant que citoyen, d`aller parler à tous les Ivoiriens dans la mesure de mes moyens physiques, intellectuels et financiers pour que nous nous réveillions pour aller réellement au désarmement. Aujourd`hui, Guillaume Soro a un budget de souveraineté de 10 à 15 milliards de francs Cfa par an.

Par Zéré de Mahi
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Politique

Toutes les vidéos Politique à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ