Après deux journées d’intenses travaux, les professionnels et experts de la communication et de la production audiovisuelles ont remis, sous la forme de recommandations, leurs conclusions, dit Rapport final, au ministre de la Communication, Ibrahim Sy Savané. Celles-ci se recoupent en trois termes d’exécution : immédiates, à court terme (1 à 6 mois), à moyen terme (6 à 12 mois). C’est ainsi que, par la voix du président du comité scientifique, Jean Martial Adou (conseiller technique du ministre de la Communication), les participants recommandent, “immédiatement», la mise sur pied d’une «Fédération patronale interprofessionnelle (producteurs, prestataires, agences de communication, distributeurs)”, devant découler de la mise en place d’un “Comité en charge de finaliser et valider les recommandations énoncées”. A court terme, l’Atelier recommande, en priorité, de “libéraliser l’espace audiovisuel, en lançant, rapidement, des licences pour de nouvelles chaînes de télévision”. Au-delà, les professionnels plaident-ils en faveur d’un recadrage des Conseils d’administration des médias de service public (Rti), en y participant, à l’instar des organes de régulation de la communication et de la publicité. Etant entendu qu’ils s’engagent eux-mêmes, à assurer une autorégulation, à partir des standards qu’ils érigeront au sortir de ces assises. D’où l’appel à un allègement fiscal aux pouvoirs publics. Par ailleurs, il est souhaité la création d’un organisme de promotion de l’audiovisuel ivoirien sur le marché international, encouragement des négociations tripartites (Etat-diffuseurs-producteurs), devant déboucher sur le niveau et l’étendue des obligations de la Rti à l’égard de la production indépendante (quotas de diffusion et obligation d’investissement et de publication de son chiffre d’affaires), de légiférer sur les nouvelles sources de financement que sont le sponsoring, produit placement, taxe sur les opérateurs des télécoms… Le Rapport final préconise également l’établissement d’un annuaire, d’une carte professionnelle, une inscription en annexe aux lois jumelles de 2004 portant régime juridique de la presse et de la communication audiovisuelle, la mise en place d’un guichet unique d’informations par le ministère de la Communication, la détermination de profils et de centres de formation agréés. A moyen terme, des propositions efficientes pour la lutte contre la piraterie, d’accompagnement de l’Etat, etc., sont esquissées dans les recommandations. Les producteurs Arantess Coulibaly de Bonalii et Hanny Tchelley Etibou ont, respectivement lu les résolutions et motions de remerciements au Chef de l’Etat, au Premier ministre, au gouvernement, et principalement, au ministre de la Communication, pour son implication personnelle et experte à la soustraction du secteur de l’informel. Ibrahim Sy Savané n’a pas manqué de le signifier aux producteurs : “Beaucoup de choses dépendent de vous-mêmes. Si vous êtes volontaristes, nous ferons route ensemble. Si l’on se contente de critiques et de procès d’intention, nous allons stagner”.
Remi Coulibaly
Remi Coulibaly