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Politique Publié le mercredi 8 avril 2009 | Fraternité Matin

Pdci-Rda/ Vamé Doumbia, Membre du Bureau politique : "Après le 5 mai, Bédié ne peut plus être président du Pdci-Rda"

Le Mouvement pour la réhabilitation du dialogue et du débat au sein du parti dénonce une inertie à sa tête et exige un congrès.

Voudriez-vous présenter le Mouvement pour la réhabilitation du dialogue et du débat au sein du Pdci-Rda?

Nous avons constaté des faits qui, à notre avis, imposent au Pdci-Rda la tenue d’un congrès. Il s’agit notamment de la radiation qui est faite de certains membres du Bureau politique sans tenir compte des exigences de nos textes. Cela ouvre la porte à la dictature. Il y a aussi le fait que pour être candidat à la présidence du Pdci-Rda, l’article 35 de notre statut stipule qu’il faut avoir entre 40 et 75 ans. Autrement dit, quand on a plus de 75 ans, on ne peut pas être candidat à cette présidence, donc on ne peut pas être président du parti. C’est pareil quand on a moins de 40 ans. Or, le 5 mai prochain, c’est-à-dire dans quelques jours, notre président aura 75 ans. En outre, le mandat dont jouit l’actuelle direction de notre parti lui a été confié pour cinq ans en 2002. Ce mandat est expiré depuis 2007. Il est temps que les textes soient appliqués.

Le Mrdd-Pdci s’est donc fixé pour mission de mobiliser les militants autour de l’application des textes qui régissent le parti. La première démarche consiste à obtenir l’organisation d’un congrès qui va non seulement se prononcer sur la radiation illégale des membres du Bureau politique (Gnamien Yao, N’Zi Paul David et N’Dri Apollinaire. Ndlr) ; mais aussi porter à la tête du Pdci un autre président conformément aux textes. Nous constatons certaines faiblesses qui résultent de la légèreté des prises de décisions. Nous notons aussi une inertie au sein du parti. De sorte que nous ne pouvons pas travailler sans mettre en place un mouvement d’envergure qui puisse permettre aux militants de se reconnaître dans le Pdci et de savoir que les valeurs qui incarnent le parti sont autour du dialogue et du débat. Le Mrdd-Pdci-Rda est donc un courant au sein du parti. Qu’on nous dise demain que les courants n’existent pas au sein du parti, c’est possible. Mais nous disons que le Mrdd va permettre la renaissance et la revitalisation de notre parti. Aujourd’hui, le Pdci a besoin de sang nouveau au niveau de sa direction et de toutes ses structures. Les secrétaires de section, les animateurs premiers du parti, attendent que la direction puisse éloquemment répondre à une certaine nécessité à la base: la mobilisation.

On vous dira que le parti bouge. Le président Henri Konan Bédié fait des tournées.

Ces tournées ne sont que des signes de campagne électorale. Elles ne restaurent pas le parti à la base.

Le Mrdd-Pdci n’est pas le premier courant qui tente de naître au sein de votre parti… Croyez-vous vraiment que le vôtre peut prospérer?

Pourquoi pas ? La prospérité d’un courant au sein d’un parti dépend de ceux qui l’animent. Nous avons avec nous des personnes comme le ministre Gnamien Yao et des membres du Bureau politique, du Grand conseil qui l’entourent et d’autres d’ici et d’ailleurs qui ne se sont pas encore affichés aujourd’hui. Nous ne doutons pas que le Mrdd va prospérer. Ce sont des hommes et des femmes qui ont des idées qui vont permettre au Pdci-Rda de retrouver ses lettres de noblesse et reconquérir le pouvoir d’Etat.

Qui sont les membres du Mrdd-Pdci qui ne s’affichent pas encore? Peut-on avoir une idée de certains grands noms, s’il y en a avec vous?

Bien sûr qu’il y a des grands noms avec nous. Mais c’est à eux qu’il appartient de s’afficher, de se révéler. Beaucoup estiment encore qu’ils ne peuvent pas parler haut et fort comme nous le faisons. Mais vous verrez dans les jours qui viennent que bien des cadres du Pdci sont d’avis qu’il faut restaurer le parti, renouer avec le dialogue, instaurer le débat au sein de notre parti. Patientez, ce n’est qu’une question de temps.

Votre mouvement serait-il un parti en gestation?

Non, pas du tout. Tel n’est pas notre objectif.

Vous êtes membre du Bureau politique, du Grand conseil etc. et vous dénoncez une inertie de votre parti. Cela nous paraît paradoxal. N’êtes-vous pas tous coupables de cette inertie?

Coupables ou pas, nous sommes plus de 800 personnes au sein de ce Bureau politique. Mais quand une réunion de cette instance est convoquée et que l’ordre du jour est déjà circonscrit par le Secrétariat pour y arriver, vous comprenez ce que cela représente comme entrave à l’instauration d’un dialogue franc et à des propositions concrètes.
Le fait de défendre les membres du Bureau politique qui ont été radiés par le Conseil de discipline ne vous expose-t-il pas à des sanctions?
Notre démarche vise à montrer que quand il y a des divergences, quand il y a contradiction, quand il y a du faux, qu’on puisse, dans un parti tel que le Pdci-Rda, dénoncer, dire certaines vérités qui du reste, sont liées à nos textes. Si en dénonçant des dysfonctionnements de notre parti comme nous l’avons fait dans notre déclaration (voir Fraternité Matin du 6 avril. Ndlr), peut être source de radiation, tout le monde notera que le Pdci n’est plus un parti démocratique mais bien dictatorial. Sinon, nous disons que les cadres du parti doivent pouvoir dénoncer ce qui gangrène sa bonne marche. Nous disons que dans le cas des radiations dont nous parlons, le Conseil de discipline a failli. Car il a piétiné les textes qui régissent le parti. Cela n’est pas admissible. Si l’on ne peut pas dénoncer de telles dérives, alors, nous ne sommes plus dans un parti démocratique. Et ce serait dommage. Si demain on nous convoque pour cela, nous sommes prêts à comparaître. Au Mrdd-Pdci, nous croyons que le Pdci est démocratique comme son nom l’indique.
Avant de porter vos récriminations sur la place publique, les avez-vous manifestées aux instances du parti, tel le Bureau politique?
Il n’y a pas eu de réunion du Bureau politique avant la radiation de ses membres, encore moins avant que cette décision soit portée sur la place publique. Sinon, nous l’aurions condamnée. Ce n’est pas nous qui convoquons le Bureau politique.
Pensez-vous qu’il est indiqué pour un parti de convoquer un congrès à la veille d’une élection présidentielle?
Nous pensons que le Pdci-Rda peut tenir son congrès, respecter ses propres textes avant la tenue de la présidentielle. Des partis aussi importants que lui l’ont fait. La présidentielle est annoncée pour au moins fin 2009. Nous en sommes encore loin. En six mois, on peut organiser un congrès. Nous sommes dans une situation où le mandat du président du parti a été prorogé. Je rappelle que l’article 35 de nos statuts dit qu’à partir de 75 ans, on ne peut plus être président du Pdci-Rda. Le 5 mai prochain, le président actuel aura 75 ans. Cela suffit pour que le congrès se réunisse pour permettre au parti de répondre de manière légale à certaines de ses pertinentes dispositions.
Nous ne comprenons pas. Le président lui-même, ainsi que toute la direction du parti devaient se poser des questions. Ce sont eux qui devraient se rendre compte qu’il y aura illégalité à partir du 5 mai prochain et prendre les devants du congrès.

Entretien réalisé par
Pascal Soro
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