x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Politique Publié le vendredi 17 avril 2009 | L’intelligent d’Abidjan

Danièle Boni Claverie, Présidente de l’URD : "Oui pour des élections en 2009, mais pas n’importe comment"

La présidente de l’URD (Union Républicaine pour la Démocratie) a animé une conférence de presse, le jeudi 16 avril 2009, au cours de laquelle elle a fait connaître la position de son parti sur les questions relatives à l’actualité politique.

« L’URD soutient la nécessité d’aller aux élections en 2009, mais pas n’importe comment, car cela comporterait des gènes conflictuels susceptibles de réveiller de vifs antagonismes », a fait savoir Danièle Boni Claverie. Pour arriver à l’organisation d’élections crédibles et transparentes, l’URD demande que toutes les conditions saines soient réunies avant toute échéance électorale. L’opération de l’enrôlement fait alors partie de ses exigences. Pour la présidente de l’URD, le chiffre de 6.100.000 personnes enrôlées est insuffisant par rapport à un corps électoral évalué maintenant à 8.663.000. « La communauté internationale et les acteurs ivoiriens semblent se satisfaire du taux de 70% alors que nous, nous le trouvons insuffisant. Ce n’est pas être de mauvaise foi ou refuser la tenue des élections que de dénoncer ce différentiel de 2.530.000 personnes dont l’importance du nombre peut influencer les résultats des scrutins », a-t-elle dit. Pour ce qui est de la démission du Premier ministre Guillaume Soro demandée par les délégués des Forces Nouvelles, la présidente de l’URD a répondu que chacun est libre de faire n’importe quelle déclaration de la libre expression. « Je ne peux pas apprécier l’impact de la déclaration des délégués. Parce que je ne connais pas la valeur de leur représentativité au sein des Forces Nouvelles », a dit Danièle Boni Claverie.



L’intégralité de la déclaration de l'U.R.D

L'application de l'Accord de Ouagadougou se heurte, c'est un constat général, à une série d'obstacles qui inquiète l'opinion publique, face à une classe politique de plus en plus fébrile et dans un environnement pour le moins agité.

Dans la; grisaille de notre quotidien, deux évènements ont mis du baume sur nos blessures. Notre éligibilité au point de décision de l'initiative P.P.T.E dont les conséquences vont être immédiatement perceptibles sur notre économie, ne serait-ce déjà que par l'apurement échelonné de la dette intérieure ~t la baisse à la pompe du prix du carburant.

L'U .R.D se réjouit de ces dispositions et en félicite le gouvernement mais reste préoccupée par le processus de sortie de crise sur lequel elle a eu à se prononcer de nombreuses fois et sa position reste inchangée.

L'U.R.D, depuis le début, soutient l'accord de Ouagadougou initié par le Président de la République et se félicite des avancées significatives réalisées en deux ans.

Toutefois, l'URD constate un certain nombre de facteurs susceptibles d'entraver la bonne application de cet accord et donc de l'ensemble du processus électoral.

Notre première préoccupation s'attache aux difficultés que rencontre le processus d'enrôlement et d'identification.

Nous sommes certes conscients des pesanteurs financières et des problèmes de trésorerie qui gênent l'action de la C.E.I mais nous estimons cependant que le chiffre de 6.100.000 personnes enrôlées est insuffisant par rapport à un corps électoral évalué maintenant à 8.663.000. La Communauté Internationale et les acteurs ivoiriens semblent se satisfaire du taux de réalisation de 7010 alors que nous, nous le trouvons insuffisant.

Ce n'est pas être de mauvaise foi ou refuser la tenue des élections qu~ de dénoncer ce différentiel de 2.530.000 personnes dont l'importance du nombre peut influencer les résultats des scrutins.

La classe politique ivoirienne est unanime à réclamer des élections justes et la justice sociale exige la prise en compte de ces personnes qui ne peuvent être toutes des sans-papiers. D'autre part, l'enrôlement se double de l'identification et il nous semble peu recommandable de vouloir enlever à plus de 2millions de personnes la possibilité d'avoir une carte nationale d'identité.

Il n'est pas souhaitable, à nos yeux, d'aller de report en reports de. La C.E.I, maître d'œuvre de ces élections doit nous faire savoir la méthode qu'elle entend adopter pour rendre le scrutin crédible. Il y va de la paix sociale de notre pays.

L'URD soutient la nécessité d'aller aux élections en 2009 mais pas n'importe comment, car cela comporterait des gènes conflictuels susceptibles de réveiller de vifs antagonismes.

Alors que la paupérisation ne fait que s'accroitre et que nos populations souffrent, comment accepter les sommes énormes - près de 130 milliards de francs - affectés au financement des élections ce qui rend le ratio électoral ivoirien le plus coûteux au monde. Il faut que ce processus d'enrôlement cesse d'être un gouffre financier pour un pays fragilisé et comptant au rang des pays les plus pauvres.

En outre, la reconstitution des registres d'Etat civil, reste une autre équation à résoudre. C est une opération longue et délicate tant, tout est à refaire, qu'il s'agisse des zones C.N.O ou de la zone gouvernementale. Alors, comment pourrait-on clore l'enrôlement et l'identification quand une frange importante de la population ne dispose pas encore des documents nécessaires pour accomplir son devoir civique ?

L'URD suggère que la CEI trouve des solutions définitives à ses problèmes financiers et logistiques et élabore une véritable stratégié basée sur l'efficacité pour le mode opératoire.

Deuxième point de préoccupation: la réunification du pays et l'unicité des caisses.

Selon les différents points de l'accord de réunification du pays, l'unicité des caisses et la l'armée devraient être une réalité aujourd'hui.

Malheureusement, cela n'est pas le cas. Les retards accumulés et les déclarations faites par les Forces Nouvelles, notamment à l'hebdomadaire Jeune Afrique sont de nature à jeter le trouble. Nous ne doutons pas un instant de la bonne foi de Monsieur le Premier Ministre Guillaume Soro lorsqu'il annonce depuis Daoukro, sa ferme intention d'organiser des élections dans le courant de cette année. Nous, nous le croyons. Mais comment interpréter les réticences des com'zones à se dépouiller de leurs charges sécuritaires au profit de la pleine autorité des Préfets et à accepter le désarmement.

L'U.R.D est soucieuse du respect d'un certain nombre de principes. L'autorité de l'Etat qu'exerce le Président de la République sur l'ensemble du territoire ne peut être morcelée. En même temps qu'il est le Chef de l'administration, le Président de la République est le Chef suprême des Armées. Les Préfets, représentants du Chef de l'Etat exercent donc leur pleine autorité sur l'administration et sur les forces de l'ordre et la rétrocession des territoires CNO au Corps Préfectoral fait partie d'un schéma normal de redéploiement de l'administration. De la même manière, il n'est pas envisageable que le désarmement puisse être réalisé par le futur Président issu de la prochaine élection. Exercer son droit de vote sous la menace d'armes est inadmissible dans un pays démocratique. C'est pourquoi depuis le début du conflit, nous avons toujours soutenu cette position, partagée par le CNRD. Nous rappelons que le désarmement avant les élections a été recommandé par les différentes résolutions de l'ONU et ensuite repris par l'A PO.

Ainsi, l'URD se permet de suggérer à Monsieur le Premier Ministre d'user de son autorité auprès de ses collaborateurs en zones CNO afin que l'esprit de l'APO soit respecté.

En tant qu'Ivoiriens, nous sommes fiers de cette solution qui met face à face dans un dialogue jusque là fructueux, deux anciens protagonistes. Nous saluons tous les efforts entrepris de part et d'autre et les progrès significatifs accomplis mais il s'agit maintenant d'aller chercher au plus profond de nous même les ressources et le courage nécessaire pour asseoir définitivement la paix. La misère de nos compatriotes nous y pousse. Nous n'avons pas de leçons de patriotisme à donner aux Forces Nouvelles mais nous les exhortons ainsi que tous les acteurs du processus de sortie de crise à faire leur part de sacrifice et à œuvrer pleinement au rétablissement de l'autorité de l'Etat et à la réunification de notre pays.

L'URD souhaite également que les Institutions Internationales continuent à aider et à soutenir la Côte d'Ivoire dans ses efforts pour une sortie définitive de cette trop longue crise.

Abidjan le 16/04/2009
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Politique

Toutes les vidéos Politique à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ