En d'autres circonstances, l'on aurait cité la maxime qui enseigne qu'aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années. Mais, bien qu'ayant fait preuve d'une audace dont très peu de jeunes de son âge auraient pu même tenter, Diop Moustapha, chef de gang à 19 ans, n'est pas un des exemples que loue cette pensée de Corneille. Lui qui, avec l'aide de ses acolytes, Ouattara Bassiriki, 27 ans, et Sangaré Abdoulaye, 28 ans, a fait vivre l'enfer aux habitants de « Jean Folly » et « Eléphants », sous-quartiers précaires situés entre Adjouffou et Gonzagueville, dans la commune de Port-Bouët. Ce gang a perpétré dans ces quartiers de la cité balnéaire, une série d'opérations dont des vols à main armée, des viols, etc. Mais, leur aventure a pris fin le 9 avril, devant le tribunal de première instance d'Abidjan Plateau. Ils ont été condamnés, chacun, à 20 ans d'emprisonnement ferme, assorti d'une amende de 100.000 Fcfa. Le public de la salle d'audience a découvert le jour du procès quelques hauts faits d'armes des condamnés.
L'une des actions se déroule le 2 mars, à Jean Folly. Ce jour-là, les visages cagoulés, les trois jeunes malfrats attaquent A.A, un boutiquier de 43 ans. « J'étais assis devant la porte de mon magasin. A l'intérieur, se trouvaient mes deux frères A.M. et B.M. Pendant que j'étais dehors, un individu est passé par la fenêtre pour passer sa commande. Mon frère B.M lui a demandé de passer par la porte principale. En fait, mon frère l'avait reconnu comme faisant partie d'un groupe de brigands venus voler et semer le désordre à plusieurs reprises dans la boutique. De la fenêtre, il avait déjà subtilisé le poste-radio qu'il avait à portée de main. Je l'ai interpellé pour en savoir plus », confie le commerçant à la barre. Dès cet instant, Moustapha, le faux client, fait appel au reste du gang. «Très furieux, il s'est avancé vers moi avec un couteau à cran d'arrêt. Pendant ce temps, ses complices, qui étaient tapis dans la pénombre, au nombre de trois, se sont signalés, l'un avec un pistolet et les deux autres avec des poignards. Ils ont fait irruption dans ma boutique puis se sont servis en articles. Ils ont emporté la somme de 120.000 Fcfa, et un sac de riz. Ils ont aussi vidé deux sacs de riz de leur contenu en menaçant de me tuer », ajoute l'infortuné boutiquier qui se dit encore traumatisé par la scène. Quelques jours auparavant, précisément le 26 avril, la bande à Moustapha avait fait pire. Ce jour-là, les bandits ont mis la maison de la famille B.D à sac et violé leur fille. « Aux environs de 3 heures du matin, nous avons été réveillés par notre fille. Lorsque j'ai ouvert la porte du salon, deux individus ont fait irruption dans la chambre avec ma fille. Ils nous ont ordonné de nous coucher avant de passer la maison au peigne fin. Ils ont pris nos deux téléphones portables, se sont emparés de l'appareil Dvd et de la somme de 300.000 Fcfa que j'avais enfouie dans le matelas. Ils ont bafouillé notre dignité », se lamente la mère de famille B.D.C. « Quelques moments après, poursuit-elle, lorsque je suis sortie au salon, j'ai trouvé notre fille en pleurs. Elle m'a dit qu'elle venait d'être violée par deux des trois malfrats ». Un drame que la famille n'arrive toujours pas à surmonter. L'alcool n'est pas un bon compagnon. Le gang l'apprendra à ses dépens. Moustapha, le chef de ces criminels, affectionnait particulièrement la liqueur. Il l'explique lui-même devant le juge comment l'alcool l'a livré à la justice des hommes. «Je reconnais les faits qui me sont reprochés. Après avoir volé et saccagé la boutique d'A.A, au marché de Jean Folly, mes amis Ibrahim, Siaka et moi avons eu l'idée d'aller voler une barrique au quartier Eléphant en vue de fabriquer du savon. J'ai donc escaladé la clôture de la cour pour me cacher. Mais, sous l'effet de la liqueur que je venais de boire, je ne pouvais plus bouger. Voici comment les riverains m'ont retrouvé et conduit au commissariat de police du 24 ème arrondissement », déclare-t-il à l'audience. Après son arrestation, le chef a été reconnu par une de ses victimes. «Je suis locataire dans l'une des cours où le prévenu a laissé ses traces. A moi seul ce jour-là, il a pris 76.500 Fcfa et mon téléphone portable. Donc quand je l'ai vu endormi, je l'ai aisément reconnu», soutient K.Z.I.M, devant le juge. Lorsqu'il retrouve ses esprits, le jeune chef de gang est sidéré de se voir aux mains des policiers, lui et ses deux compagnons. Leur triste randonnée les a conduits à la Maison d'arrêt et de correction d'Abidjan (Maca) où ils purgent leur peine de 20 ans, commencée le 6 avril.
Bahi.K
L'une des actions se déroule le 2 mars, à Jean Folly. Ce jour-là, les visages cagoulés, les trois jeunes malfrats attaquent A.A, un boutiquier de 43 ans. « J'étais assis devant la porte de mon magasin. A l'intérieur, se trouvaient mes deux frères A.M. et B.M. Pendant que j'étais dehors, un individu est passé par la fenêtre pour passer sa commande. Mon frère B.M lui a demandé de passer par la porte principale. En fait, mon frère l'avait reconnu comme faisant partie d'un groupe de brigands venus voler et semer le désordre à plusieurs reprises dans la boutique. De la fenêtre, il avait déjà subtilisé le poste-radio qu'il avait à portée de main. Je l'ai interpellé pour en savoir plus », confie le commerçant à la barre. Dès cet instant, Moustapha, le faux client, fait appel au reste du gang. «Très furieux, il s'est avancé vers moi avec un couteau à cran d'arrêt. Pendant ce temps, ses complices, qui étaient tapis dans la pénombre, au nombre de trois, se sont signalés, l'un avec un pistolet et les deux autres avec des poignards. Ils ont fait irruption dans ma boutique puis se sont servis en articles. Ils ont emporté la somme de 120.000 Fcfa, et un sac de riz. Ils ont aussi vidé deux sacs de riz de leur contenu en menaçant de me tuer », ajoute l'infortuné boutiquier qui se dit encore traumatisé par la scène. Quelques jours auparavant, précisément le 26 avril, la bande à Moustapha avait fait pire. Ce jour-là, les bandits ont mis la maison de la famille B.D à sac et violé leur fille. « Aux environs de 3 heures du matin, nous avons été réveillés par notre fille. Lorsque j'ai ouvert la porte du salon, deux individus ont fait irruption dans la chambre avec ma fille. Ils nous ont ordonné de nous coucher avant de passer la maison au peigne fin. Ils ont pris nos deux téléphones portables, se sont emparés de l'appareil Dvd et de la somme de 300.000 Fcfa que j'avais enfouie dans le matelas. Ils ont bafouillé notre dignité », se lamente la mère de famille B.D.C. « Quelques moments après, poursuit-elle, lorsque je suis sortie au salon, j'ai trouvé notre fille en pleurs. Elle m'a dit qu'elle venait d'être violée par deux des trois malfrats ». Un drame que la famille n'arrive toujours pas à surmonter. L'alcool n'est pas un bon compagnon. Le gang l'apprendra à ses dépens. Moustapha, le chef de ces criminels, affectionnait particulièrement la liqueur. Il l'explique lui-même devant le juge comment l'alcool l'a livré à la justice des hommes. «Je reconnais les faits qui me sont reprochés. Après avoir volé et saccagé la boutique d'A.A, au marché de Jean Folly, mes amis Ibrahim, Siaka et moi avons eu l'idée d'aller voler une barrique au quartier Eléphant en vue de fabriquer du savon. J'ai donc escaladé la clôture de la cour pour me cacher. Mais, sous l'effet de la liqueur que je venais de boire, je ne pouvais plus bouger. Voici comment les riverains m'ont retrouvé et conduit au commissariat de police du 24 ème arrondissement », déclare-t-il à l'audience. Après son arrestation, le chef a été reconnu par une de ses victimes. «Je suis locataire dans l'une des cours où le prévenu a laissé ses traces. A moi seul ce jour-là, il a pris 76.500 Fcfa et mon téléphone portable. Donc quand je l'ai vu endormi, je l'ai aisément reconnu», soutient K.Z.I.M, devant le juge. Lorsqu'il retrouve ses esprits, le jeune chef de gang est sidéré de se voir aux mains des policiers, lui et ses deux compagnons. Leur triste randonnée les a conduits à la Maison d'arrêt et de correction d'Abidjan (Maca) où ils purgent leur peine de 20 ans, commencée le 6 avril.
Bahi.K