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Faits Divers Publié le vendredi 3 avril 2009 | Nord-Sud

Escroquerie au cellulaire - Pour des bips, elle perd 500.000 Fcfa

Certains coups de fil portent malheur. Dame B. Ema, commerçante, l'a appris à ses dépens. Les simples bips de Adahe Akesse Jean Baptiste auxquels elle a répondu en rappelant lui ont coûté 500.000 Fcfa. Mais, son arnaqueur n'a pas couru longtemps. Pris dans les filets de la gendarmerie, il a été condamné à 3 mois d'emprisonnement ferme et 100.000 Fcfa d'amende. Jean Baptiste, 37 ans, est mécanicien. Il a l'habitude des petites arnaques. Au mois de février 2009, il jette son dévolu sur Ema. Il s'arrange à obtenir le numéro de téléphone de celle-ci. Assis dans son garage, il bipe sa victime avec insistance. Cette dernière, qui ne comprend pas l'acharnement de son appelant anonyme, décide de rappeler. Voici l'erreur qu'elle n'aurait jamais dû commettre. Dès que son téléphone sonne et qu'il s'aperçoit que son « pigeon » rappelle, Adahé sait que la phase 1 de son plan a marché. Il attaque la phase 2. Le ton calme et amical, il se présente à Ema en ces termes : « Je suis ton frère Agni. C'est ta belle-sœur qui m'a donné ton numéro. J'ai mon garage auto à côté d'elle ». Ema ne reconnaît pas la voix à l'autre bout du fil encore moins le prétendu frère Agni qui lui parle. Mais, refusant de choquer l'homme, elle entre dans le jeu en demandant plus de détails. Du pain bénit pour Adahé. Ce dernier multiplie les faux renseignements sur sa personne jusqu'à ce qu'Ema se sente rassurée, convaincue qu'il s'agit effectivement d'un frère malheureusement méconnu d'elle au sein de la grande famille.
Quelques jours plus tard, Jean Baptiste revient à la charge. Il bipe à nouveau la commerçante qui ne rappelle pas cette fois-ci, l'obligeant à l'appeler. Dès qu'Ema décroche, il met en œuvre ses talents. Après avoir engagé la causette quelques minutes, il lâche : « Je suis actuellement à Tortya. Je vais dépêcher mon frère qui va t'apporter de l'or que tu vas m'aider à vendre à un Saoudien. C'est un riche monsieur. J'ai l'habitude de vendre de l'or. D'ailleurs, récemment c'est une dame du nom de Adja qui m'en avait acheté. Elle se trouve actuellement en Europe ». Pour mieux appâter sa victime, il fait miroiter la grosse commission qu'elle empocherait si elle l'aide. «Si tu fais les affaires avec moi tu auras beaucoup d'argent. Et tu pourras même acheter et revendre de l'or avec moi comme l'a fait Adja qui est aujourd'hui une grande commerçante internationale », explique-t-il. Ema est convaincue que le destin lui tend la main avec cette offre de «son frère Agni». Sur ce, Adahé dépêche un certain Anet, qui apporte à Ema un sachet contenant de la fausse poudre d'or qu'ils font passer pour du vrai. Cela, dit-il à la jeune commerçante, devrait être la preuve de l'existence de l'or. Ema est si heureuse de recevoir cette poudre qu'elle débourse sur le champ 55.000 Fcfa qu'elle remet à l'envoyé de Jean Baptiste en guise de transport. Mais, quelques heures seulement après cela, alors que «son frère Agni» lui avait annoncé qu'il était en route pour Abidjan avec le reste de l'or, Ema reçoit un coup de fil de ce dernier en pleurs. « Les rebelles m'ont pris avec l'or. C'est trop chaud. Si je ne donne pas 500.000 Fcfa, on va m'arracher l'or. Fais-moi venir des recharges afin que je les convertisse en espèces », indique le mythomane. Dame Ema craignant que son business ne lui échappe n'hésite pas à s'exécuter. Elle envoie à l'escroc des recharges d'une valeur totale de 500 000 Fcfa. Le jackpot pour notre mécanicien. Dès lors, les deux escrocs et son acolyte s'évanouissent dans la nature. Elle tente en vain de joindre son « frère Agni » pour voir s'il a pu décanter la situation avec les 500.000 Fcfa.

« On me disait : le numéro que vous avez composé n'est pas disponible actuellement. Veuillez rappeler ultérieurement», soupire-t-elle, en larmes devant le juge des flagrants délits. Convaincue qu'elle a été victime d'une arnaque bien montée, Ema engage des enquêtes personnelles qui lui permettront de savoir que son escroc n'est pas loin de son lieu d'habitation. Un jour, alors qu'elle se trouve à la gare routière d'Abobo, elle tombe sur lui. Elle crie alors « Au voleur ». La foule l'aide à attraper son faux frère qui est conduit à la gendarmerie d'Abobo. Là, Adahé accuse son acolyte Anet d'être le vrai instigateur du coup. Mais, il se dit incapable de révéler où se trouve Anet. Ses larmes et ses belles paroles ne suffiront pas à le sortir des griffes de la justice. Trois mois de prison ferme et 100.000 Fcfa d'amende.

Bahi K.
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