“Nous avons décidé de prendre nos responsabilités. L'Intercajou n'a jamais posé une action. Le ministère de l'Agriculture ne s'intéresse pas à notre filière. Qu'on arrête de nous prendre comme des bons à rien. Nous sommes des Ivoiriens. On nous néglige parce que nous sommes en zone de guerre. Il faut faire respecter le prix. Qu'ils arrentent de nous distraire. S'ils ne peuvent pas faire respecter le prix, qu'ils nous cèdent la place. Il n'y a jamais eu de délégation pour venir nous voir", tels sont les propos tenus par les acheteurs et producteurs de noix de cajou, très en colère, au cours de la première rencontre d'évaluation de la campagne cajou 2009. C'était le mardi 14 avril dernier, à la salle de réunion de l'hôtel Hambol de Katiola où les acheteurs et producteurs sont venus des zones centre, nord et ouest de la Côte d'Ivoire pour se concerter. Cette colère exprimée par les acheteurs est due au fait que le prix fixé, à savoir 150 FCFA le Kg, n'est pas respecté sur le terrain. Ils sont payés à 75 FCFA le Kg. C'est pour crier leur ras-le-bol qu'ils ont décidé de se faire entendre en organisant cette rencontre. Pour le président du collectif des producteurs, M. Diomandé Vassoumayila, "les exportateurs ne respectent pas le prix fixé. Il faut que le port respecte le prix fixé dans le cadre de la campagne. Il y a du laxisme et l'inaction des structures de régulation et de l'interprofession. Les Indiens imposent à la Côte d'Ivoire, des prix. C'est dangereux. Nous interpellons le Premier ministre, le chef de l'Etat et l'ensemble du gouvernement. Nous nous sentons brimés. Des structures qui sont à Abidjan n'ont jamais approché les paysans".
DELMAS ABIB
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