“La primature me vole ma jeunesse". Guillaume Soro a récemment lâché ce bout de phrase à forte odeur de lassitude. La preuve que celui qui eut le courage de revendiquer la paternité de la rébellion est aujourd'hui, à bout de souffle. Epuisé par la pression et les impondérables inhérents à la gestion des activités gouvernementales. Avec lui, sûrement beaucoup de compagnons de lutte. De 2002, début des hostilités, où la rébellion crachait encore du feu, à 2009, beaucoup d'eau a coulé sous le pont. Passées au tamis de la vérité, les causes qui ont sous-tendu la crise s'avèrent aujourd'hui, un tissu de mensonges, que la communauté internationale a, de plus en plus, de mal à " avaler ". Le temps où la presse occidentale, surtout française, avait des yeux de Chimène pour la rébellion semble être révolu. Le voile de l'ostracisme et de stratification dont le porte-étendard fut l'Ivoirité, avec les opérations d'audiences foraines, puis d'Identification et d'enrôlement, a aujourd'hui, pris un violent coup de vent. En clair, la rébellion a été " désarmée " sur l'essentiel de ses revendications. Alassane Ouattara est aujourd'hui candidat à une élection. La majorité des Ivoiriens majeurs auront leur " papier ". Pis, au fur et à mesure qu'on s'enfonce dans la crise, la mince écorce de prestige qui lui restait dans les zones sous contrôle s'effiloche. Précarité oblige. Un sondage sérieux dans les zones où elle continue de régner en maître, au prix de massives violations des Droits humains, montrera, à n'en point douter, un rejet massif de la rébellion. Parce que, ce que veulent présentement, les populations, c'est de l'eau potable. Ce sont les routes pour évacuer les produits. C'est un meilleur prix bord champ du café, du cacao, de cajou, etc. C'est dans l'attente de cette " libération " que l'Onu vient de pondre un rapport, extrêmement sévère pour la rébellion des Forces nouvelles. Là encore, la tonalité du texte tranche d'avec les rapports truqués et tronqués, sous l'ère Kofi Annan. Où des pantins à la solde de l'ex-puissance tutélaire faisaient des rapports complaisants, à eux dictés par la France dont l'ancien Président, Jacques René Chirac ne cachait pas son aversion pour son homologue ivoirien. Avec ce rapport, c'est une page qui est tournée. On peut même risquer la fin possible de la rébellion ivoirienne, avec une pointe de prudence. Parce que la Côte d'Ivoire fait face à une hydre.
Tché Bi Tché
zanbi05641405@yahoo.fr
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